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Critique de Alfaric


Cela me fait de la peine d'avouer que j'ai éprouvé le plus grand mal à m'emballer durant ma lecture de ce tome 2 intitulé le Sang sur le sable (et peut-être que cela vient de moi hein !). Pourtant il n'est pas mauvais ni même moyen, il est même plutôt bien ! Mais au-delà de la traditionnelle malédiction du tome de transition, je ne suis pas parvenu à me débarrasser de la désagréable impression d'être en présence d'un tome 1 bis… Déjà la structure est la même : il nous hameçonne en balançant deux énormes trucs dès le début (la nouvelle tentative de déicide, et le déchaînement du mage de sang Hamzahir), puis après il nous tient la jambe durant des centaines de pages en utilisant la structure en POVs pour nous balader à droite et à gauche le temps de mettre en place les pions sur l'échiquier, avec un usage mécanique de l'action, de l'émotion, des révélations et des scènes de cul pour tout balancer dans les 75 dernières pages !
On suit Çeda qui entre diverses missions sympathise avec ses camarades, commandos au service de la dictature terroriste, et qui se demande si la voie qu'elle a choisie est la bonne tout en désespérant de retrouver Emre ; et suit Emre qui entre diverses missions sympathise avec ses camarades, commandos au service de la résistance terroriste, et qui se demande si la voie qu'il a choisie est la bonne tout en désespérant de retrouver Çeda (ce qui nous offre un récit doublement initiatique en plus d'un histoire d'amour relevant de la fantasy romantique ^^)...
On survole les intrigues et les complots de Miréa, de Malasan, de Qaimir et des Milles Terres de Kundhun qui veulent s'emparer du Grand Désert donc des lucrative Routes de la Soie, et on survole à peine moins les intrigues entre les Douze Rois de Sharakhaï, qui depuis ne sont plus douze, et les deux leaders des Hôtes sans Lune, à savoir Macide et ses commandos résistants et Hamzahir et ses zombies kamikazes. Dans tout cela le calvaire de l'étudiant Davud qui découvre son aptitude à la magie de sang fait un peu pièce rapportée, et d'ailleurs je n'ai pas compris l'assimilation de la magie de sang au vampirisme (un héritage mal digéré des asservis de Glen Cook ?)…

Ce tome n'approfondit pas vraiment l'univers présenté dans le tome 1, et c'est bien dommage, du coup tous les efforts de l'auteur pour le mettre en scène m'a fait l'impression de trucs et astuces pour le décorer… Il n'est jamais aussi bon pour montrer qu'entre attentats et représailles la population est otage de l'affrontement entre la dictature terroriste et la résistance terroriste, ces deux faces de la même pièce, mais en bon auteur américain il est toujours plus complaisant avec les forts et plus intransigeant avec les faibles même s'il parvient à rester globalement neutre...
Même si l'auteur lâche du lest sur les flashbacks, ça tire quand même un peu à ligne et 100 à 150 pages de moins auraient largement dynamiser l'ensemble ! Et puis pourquoi faire du tolkienisme qui n'amène rien (genre ces dieux, anges et démons jaloux de l'humanité qui serait plus proche qu'eux de la « vraie divinité » qu'on imagine volontiers christianiste), surtout quand on a un récit qui repose sur 12 super-vilains disposant de super-pouvoirs et de super-faiblesses, mais qu'au bout de 1500 pages on ne sait toujours pas lesquels/lesquelles (voire qui ils sont, car pas mal d'entre eux ont juste été nommés) et qu'on nous balance des comptines, des poèmes et de la mythologie comparée pour les identifier (je l'ai déjà dit cela marche bien chez Tolkien parce que Sauron, Saroumane, Gandalf et tutti quanti ont vécu les événements qui y sont comptés, ce qui une fois de plus n'est pas le cas ici). du coup entre les révélations qui arrivent trop tard (ah machin appartenait à telle faction, du coup trucmuche est l'oncle de bidule : comme cela fait des centaines de pages qu'on avait déjà pigé tout cela donc l'effet tombe un peu à plat), les trucs qui sont mis en avant mais qui ne servent pas à grand-chose (OMG l'héroïne est victime d'un terrible mal qui apparaît ou disparaît en fonction des besoins de la narration… au final on reste dans une une vieille ficelle de Mary-Sue, sans parler de sa rivale qui tient tout de Lavinia de "Princesse Sarah" ou de Nellie Olson de "La Petite Maison dans la prairie"), j'ai eu l'impression que pas mal de personnages faisaient du surplace… Or dans le « vachement bien », l'univers doit faire avancer les personnages et les personnages doivent faire avancer l'univers (et je ne vais pas m'appesantir sur le personnage d'Hamzahir qui n'est pas sans rappeler les pires chouineuses du manga "Naruto" : ouin, on ne reconnaît pas mon ego surdimensionné à sa juste valeur, donc je vais tout casser pour qu'on se préoccupe de moi)...

J'ai bien conscience d'être pisse-froid sur ce coup-là, mais que voulez-vous c'est comme cela. le résultat reste sérieux et soigné, et je peux en toute honnêteté hautement le recommander. Mais il manque des trucs pour que cela soit pleinement abouti et l'auteur ferait mieux de se poser les bonnes questions et d'apporter les bonnes réponses au lieu de se consacrer à la forme plutôt qu'au fond… Et puis autant de personnages sans dramatis personae, c'est juste une faute professionnelle de la part de l'auteur, de l'éditeur VO et de l'éditeur VF : quand je pense que les habitués de la littérature blanche sont perdus dès qu'il y a plus de 5/6 personnages, et que là on en a plusieurs dizaines… Je ne sais pas et je ne sais plus s'il faut rire au pleurer devant autant de médiocrité ?
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