AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de nicolab37


Tombé dessus par hasard, je l'ai acheté chez un bouquiniste pour la modique somme d'un euro.
On pourrait dire un euro symbolique quand on sait qu'il faut débourser pas moins de 20 euros pour acquérir le dernier Philippe Besson ( par exemple). Là aussi, la différence est pour moi, très significative. Pourtant l'importance que j'attache à la modestie du livre d'occasion n'est pas seulement d'ordre économique, elle à une valeur supplémentaire, j'ajoute à l'objet de seconde main une valeur qui n'est pas vraiment "raisonnable", irrationnelle?
C'est précisément cette "qualité supplémentaire" que l'on attache aux objets, qui relève plus de l'imagination que de l'entendement, le sujet d'étude de prédilection de Gaston Bachelard. Epistémologue avant de s'intéresser à la poésie, le matériau de son étude réside dans tout ce qui fait obstacle à l'objectivité scientifique, ce qui hante notre pensée humaine, trop humaine.
Plus précisément, dans la psychanalyse du feu, Gaston nous expose une syntaxe métaphorique autour de l'élément feu, nous démontrant que l'ensemble de ces images symboliques qui fondent notre inconscient collectif, constituent autant de barrières psychologiques à franchir pour accéder à une connaissance plus pure de ce qui relève de la simple réaction chimique.
Pas d'inquiétude à avoir, il ne s'agit pas d'un ouvrage scientifique, mais de psychologie qui emprunte à la littérature fantastique, à la poésie, à l'alchimie, aux mythes fondateurs, les exemples les plus probants de conceptions animistes ou substantialistes du feu.
L'étude non exhaustive de cette matière inconsciente qui abuse nos sens et notre entendement s'avère vraiment passionnante et plus digeste qu'il n'y paraît.Des thèmes comme le complexe de Prométhée, le complexe d'Empédocle ou la sexualité du feu sont abondamment illustrés d'exemples ce qui ravive une lecture parfois difficile. le langage emprunté à la psychanalyse jungienne peut être rébarbatif, voir désuet, mais l'essentiel est à la portée de tous ce qui sauront s'intéresser à la substance de la "rêverie", cette très intime expression du Soi, inspiratrice de l'esprit poétique.
J'aime particulièrement cette citation de Paul Eluard en préambule de l'ouvrage:
"Il ne faut pas voir la réalité telle que je suis"
Commenter  J’apprécie          42



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}