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sur 112 notes
Un roman qui dérange tant par sa justesse que sa noirceur.

Les réseaux sociaux sont des lieux de perdissions pour certains. C'est aussi l'occasion pour d'autres d'avancer masquer et du coup de se permettre beaucoup. Beaucoup plus disons de ce qu'ils pourraient faire a visage découvert. J'ai trouvé la justesse dans ce que l'on peut retrouver sur certains sujets sur de nombreux réseaux sociaux. La mise a mort virtuelle (pour l'instant) de personnes exposées ( je pense entre autre à Zineb) . A ces gens qui se font insulter gratuitement pour avoir été d'accord ou non avec d'autres. C'est aussi le lieu d'harcèlement pour les jeunes ou moins jeunes… enfin bref un roman qui reprend ce que l'être humain a de plus noir caché derrière un écran. Je déplore cela et ne le comprends pas. Je pense que ces insultes ces menaces démontrent le manque d'arguments de la personne utilisant ces manières. Et cette façon de faire me fait froid dans le dos, car face a cette vindicte on ne peut se battre que contre des moulins à vent.

J'ai trouvé les personnages très travaillés. Laure qui se plonge a corps perdu dans une aventure qui la fait se sentir vivante. Ce dont elle a besoin avec sa tumeur. Mais également les personnages secondaires. le ton est juste et le côté psychologique très prenant.

Ce que j'ai trouvé d'étrangement bien fait dans ce roman, c'est que le lecteur sait ce qu'il va se passer. Avec logique on sait ( sauf le twist final qui est imprévisible), mais malgré tout on a besoin de savoir. L'écriture de l'auteure est addictive et on lit se roman quasi d'une traite.

J'avoue que c'est le premier roman de Solène Bakowski dans lequel je me plonge, mais la maison d'édition étant gage de qualité je n'ai pas mis longtemps a sauter le pas… et une fois encore ce roman confirme cette qualité. Je peux juste ajouter que ce ne sera pas le dernier roman de cette auteure que je lirais.
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Laure une jeune fille de vingt et un an apprend qu'elle est atteinte d'une tumeur au cerveau incurable. Elle n'en a plus que pour deux ou trois ans. Cherchant un sens à ses derniers jours, elle se lance dans le projet fou de traverser l'Atlantique avec le voilier de son père, jadis grand navigateur.
Elle partage son projet sur les réseaux sociaux et c'est le début d'un succès sans précédent. Des milliers de fans la suivent, l'acclament et l'encouragent. Parce que le futur décès d'une jeune fille touche et bouleverse.

Quand survient un miracle, le château de cartes s'effondre. Un événement va changer la donne de ces milliers de followers qui suivaient Laure. C'est le début de la descente en enfer. Harcèlement, insultes, menaces, Laure va faire les frais des réseaux sociaux déchaînés.

On suit en filigrane le portrait de plusieurs followers. Isabelle, mère d'un enfant malade, Lionel l'amoureux transi de Laure, Micheline, l'analphabète éprise de colère et vengeance, Doris la soeur d'Isabelle, jalouse et mal dans sa peau. Beaucoup de personnages qui à mon sens, n'apportent rien à l'histoire de fond. Ça permet juste de remplir les pages.

On compare souvent Solene Bakowski à Amélie Antoine. Ce roman peut pour certains thèmes comme le harcèlement rappeler Raisons obscures d'Amélie Antoine. Mais non, je ne partage pas cet avis. Ce roman m'a profondément ennuyée. J'ai trouvé l'histoire lisse, creuse, froide, et sans grand intérêt. J'ai d'ailleurs bâclé la troisième partie tant je n'en pouvais plus. Quel ennui. Il ne se passe pas grand chose dans ce roman. Et quand des thèmes intéressants sont abordés, ils sont tellement transparents et insipides sans travail émotionnel ni psychologique que je n'ai ressenti aucun attrait ni attachement pour Laure. Raisons obscures par sa construction et son caractère immersif c'est un grand oui, un immense coup de coeur. Mais Miracle, non, je ne partage pas l'encensement. Solene Bakowski maîtrise certes l'art de la narration mais sa plume comme dans chacun de ses romans me paraît froide, déshumanisée et trop détachée. Une auteure qui visiblement ne me parle pas. Ça arrive.
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Impossible de lire un roman de Solène Bakowski sans penser au moins un peu à son amie Amélie Antoine.
Les deux anciennes reines de l'auto-édition ont en effet partagé leur talent respectif avec les romans Sans Elle / Avec Elle.
Elles ont toutes les deux désormais trouvé un éditeur de renom.
Dans Sans Elle, Amélie Antoine a modifié la fin initiale de son roman pour délivrer une fin Bakowskienne.
Comprenez noire, désespérée et tragique.
Cette année les deux compères publient exactement le même jour ( le 17/10/2019 ) leur nouvelle offrande : Un livre pour les jeunes enfants cette fois pour la Lilloise ( Ernest et moi ) et Miracle donc pour l'auteure parisienne.
Miracle qui dans sa construction et son aspect glaçant n'a pas été sans me rappeler Raisons obscures, et je peux difficilement faire un plus beau compliment.

Composé de deux parties principales, la première regorge d'espoir.
"Vous n'imaginez pas le bonheur que Laure emporte dans son sillage."
Raconte un quotidien qui n'a rien de banal mais qui est bien plus doux que des histoires macabres de sacs, de disparition d'enfant ou de soeurs ennemies.
Ce qui peut donc paraître étrange chez une auteure qui ne jure habituellement que par le malaise et la perdition des âmes.
Bon, on n'est pas non plus dans le monde des Bisounours puisque tout commence avec une des pires nouvelles que peux recevoir une jeune femme de vingt-et-un ans.
"Une tumeur. Inopérable. Trop grosse, trop loin, trop risqué."
D'abord anéantie, Laure Laan, fille d'un célèbre navigateur disparu en mer, va prendre la décision de reconstruire le voilier de son père.
Elle a toujours été passionnée par l'eau, les vagues, le surf, et décide d'accomplir cet exploit en solitaire.
"L'océan a toujours été son élément".
Elle qui est plutôt solitaire, qui a de grandes difficultés à l'oral ( "Elle n'aime pas s'exprimer, les mots ne viennent pas naturellement, elle se tétanise dès que l'attention se rive sur elle." ) va oser diffuser une vidéo sur internet dans laquelle elle évoque à la fois sa maladie, les jours qui lui sont comptés, et son rêve d'accomplir ce dernier voyage.
Parce qu'elle a besoin d'aide financière pour remettre le bateau en état et qu'elle ne risque rien en prenant cette initiative, même si elle n'en n'attend pas grand chose.
Mais la vidéo devient virale.
Les gestes de soutien et d'encouragement, qu'ils soient financiers ou de simples mots bienveillants, font le tour de la blogosphère. Le monde entier la soutient.
Voyant un bon filon à exploiter, un assureur prendra à sa charge les réparations du Laurelle et s'assurera une monstrueuse publicité en soutenant cette cause.
Parce que la timide et complexée Laura, qui n'en n'a plus que pour deux ans à vivre, devient sans le vouloir une icône, un symbole d'espérance, elle incarne la lutte contre le cancer par son courage et sa volonté.
"Donner de l'espoir aux gens l'électrise."
Elle suscite l'admiration de tous, en particulier du jeune Lucas, atteint de leucémie. Ou de sa mère Isabelle qui voit son fils s'épanouir de nouveau, excité par cette aventure. Ou encore de Lionel, jeune homme des plus serviables, infirmier dans le même hôpital pédiatrique, qui semble ne vivre que pour redonner un peu le sourire à tous ces enfants malades, voire condamnés.
"Elle irait même jusqu'à penser que sa tumeur est une seconde chance."
Laure se découvre une vocation, aussi courte soit-elle sa vie va enfin avoir un sens.
"La jeune femme existe enfin, pour elle-même et par elle-même."
Son nombre d'amis sur facebook ne cesse de croître, son nombre d'abonnés sur Instagram ou Twitter est exponentiel.
Ce sont les réseaux sociaux qui sont à l'origine de sa notoriété, qui vont lui permettre de réaliser son rêve, qui la rapprochent de toutes ces personnes qu'elle n'a jamais rencontrées et pour lesquelles elle pourrait soulever des montagnes. Elle réalisera des miracles pour redonner espoir à tous ces malades, pour qu'eux aussi voient s'accomplir leurs rêves.
Les réseaux sociaux sont souvent critiqués, on en oublie les amitiés qui s'y créent, l'engouement qui peut y être suscité, les liens qu'ils permettent de maintenir, la générosité et l'entraide qu'ils suscitent.
"Ils disent qu'elle a changé leur existence. Ils disent que sans elle, sans son message, sans son courage, ils n'auraient pas su où puiser le leur."

Mais alors, où est Solène Bakowski ?
L'auteure qui dérange en nous parlant de personnes différentes, un peu folles, manipulatrices, dévastées, qui mettent des trucs ignobles dans des sacs ?
Oui, ça parle de tumeur au cerveau et d'enfants qui ont le cancer, ce ne sont pas les sujets les plus joyeux qui soient mais derrière cette gravité on découvre une facette résolument optimiste de la Parisienne.
Comme si dans les pires moments qui soient il existait toujours un verre à moitié plein.
Il ne faut pas abandonner ses rêves mais les réaliser par tous les moyens tant qu'il en est encore temps.
Il n'est jamais trop tard pour donner un sens à sa vie.
Eh ben, nous voilà donc avec un livre de développement personnel ?
Laurent Gounelle, sortez de ce corps ! Rendez moi Solène !

Solène Bakowski n'est jamais partie bien loin.
Comme dans Raisons obscures, il faudra attendre néanmoins la seconde partie pour qu'intervienne l'innommable.
Pour que l'on soit parfois obligé de reposer le livre et de respirer un grand coup.
Plus atroce que le cancer.
Le revers de la médaille de la célébrité.
L'autre facette des réseaux sociaux.
L'ignominie, la lâcheté, les obsessions purement humaines dont on avait déjà eu un aperçu mais qui prennent tout leur envol.
"Une course au commentaire le plus dégueulasse, à la vanne la plus trash."
L'histoire suit un ordre chronologique, de la date où est diagnostiquée la tumeur, le 09 août 2019, jusqu'à un drame qui a lieu exactement un an plus tard et qui est relaté dans le prologue.
Par bien des aspects les deux parties sont les reflets l'une de l'autre. Mais l'auteure nous emmène ensuite de l'autre côté du miroir.
Les mêmes éléments sont repris mais cette fois c'est la face cachée qui nous est dévoilée.
Pendant deux cent pages Solène Bakowski fait pousser des fleurs aux couleurs de l'arc-en-ciel, nous berce d'espoirs et d'illusions sur ce que le monde peut avoir de merveilleux, sur la bonté désintéressée des êtres humains.
Pour mieux piétiner encore chaque pétale, pour mieux nous enlever nos illusions, jusqu'à ce qu'il ne reste que des ruines fumantes.
Comme si chaque être, chaque évènement, ou l'océan lui-même avaient leur part d'ombre, de pourriture, et voulaient prendre leur revanche.
Comme si l'altruisme n'existait pas.
Que tout devait se payer au prix fort, y compris les miracles.
"Ca existe les erreurs. Ou les miracles. Il faut croire aux miracles."

Véritable Pénélope attendant son Ulysse, Solène Bakowski défait la tapisserie qu'elle a tissée, et c'est tout particulièrement vrai pour les réseaux sociaux.
Qui peuvent être formidables par bien des aspects comme ils peuvent être des outils de destruction massive.
"Laminée puis sauvée par les réseaux sociaux."
Elle évoque par exemple cette mode consistant à faire le buzz avec des vidéos d'accidents quand les gens préfèrent filmer une scène choquante plutôt que d'intervenir pour tenter de sauver une vie.
De nombreux extraits de dialogues entre internautes parsèment le livre de façon tout à fait crédible, et il est amusant de reconnaître les pseudonymes de certains des protagonistes principaux du roman quand ils interviennent ainsi sur la toile.
"D'ailleurs ce n'est que du virtuel, c'est impalpable, abstrait, du vent, des données, ça ne compte pas."
Bien sûr que si, ça compte.
L'anonymat permet d'être acerbe, méchant, insultant ou menaçant en toute impunité.
La critique est facile. Influencer d'autres personnes avides de répandre les pires horreurs l'est tout autant.
Ce n'est un secret pour personne, écraser gratuitement autrui permet de se sentir exister, de se donner de l'importance, d'avoir du pouvoir.
Peu importe les conséquences.
Et ça ne se limite pas aux ragots des collèges ou des lycées.
"Nos enfants ne sont pas armés contre les dingues qui sévissent sur internet."

Je n'ai qu'un léger reproche à formuler.
Un rebondissement totalement inattendu arrive dans les dernières pages du roman, donnant à celui-ci des allures plus marquées de véritable thriller, mais ce que le lecteur gagne en surprise, le roman jusqu'alors parfait le perd en intensité et en crédibilité. A mon sens il n'y avait nul besoin de cet artifice pour permettre au livre de conserver toute sa puissance, tout son impact. Mais chaque lecteur se fera sa propre opinion.

Avec ce roman la plume de Solène Bakowski a gagné en fluidité tout en gardant une certaine magie dans l'écriture, avec de-ci de-là des phrases vraiment somptueuses.
Elle qui n'était pas toujours à l'aise dans la construction de ses histoires est parvenue à un résultat implacable, avec les deux principales parties qui se reflètent à tous points de vue.
Le bien, le mal.
L'espoir puis l'angoisse.
La lumière terrassée par les ténèbres.

Alors n'hésitez pas davantage, #Embarquez avec Solène Bakowski à bord du Miracle.
Et ne croyez pas un instant qu'elle s'est assagie.
Après le calme viendront la tempête, les noeuds dans l'estomac, les nausées et les vertiges.
Bon voyage !


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C'est un Miracle !
Je ne me suis pas noyé.
Moi qui n'ai pas le pied marin, qui suis même aquaphobe, Solène Bakowski m'a embarqué sur un voilier pour me faire vivre une histoire de fou...
D'abord, il faut que je vous dise, cette romancière à l'art de m'entraîner dans des récits hallucinants qui ne me laissent pas indifférent.
Je n'avais rien prévu.
Ni gilet de sauvetage, ni cours de natation (Je nage comme une paire de tenailles), de plongée  et encore moins de navigation, autant vous dire si j'étais prêt à défier les océans.
Mais ce Miracle, n'est pas qu'une histoire d'eau, je rassure les lecteurs qui préfèrent le plancher des vaches.
Je vous explique.
Laure, 21 ans, apprend qu'une tumeur au cerveau ne lui laisse que peu de temps à vivre.
Abasourdie par la nouvelle (qui ne le serait pas), elle se lance un défi.
Redonner vie au bateau de son père, un célèbre navigateur, et rejoindre le port de New-York.
Il faut d'abord trouver les fonds pour remettre le voilier en état et pour ça, autant utiliser des moyens modernes, quoi de mieux qu'une cagnotte lancée via les réseaux sociaux.
C'est bien les réseaux sociaux, non ?
On s'y fait plein d'amis, on y reçoit plein d'encouragement, plein d'amour...
Mais... toute médaille à son revers.
Et quand se produit un Miracle, tout bascule.
Quand un conte de fées se transforme en thriller diabolique.
Un nouveau tour de force pour Solène Bakowski et ça ce n'est pas un Miracle, ça s'appelle le talent.
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Si on me demandait de classer « Miracle » dans un genre, j'en serais bien incapable. En effet, en 400 pages, il réunit une multitude de facettes qui se révèlent au fur et mesure. Ce livre passe par différentes phases et change même de styles en cours de route.

Pour nous narrer le destin pour le moins incroyable de Laure, le récit se fait intimiste. Il va au coeur d'une famille touchée par la maladie et par le deuil. Il nous met face aux conséquences de drames sur l'entourage de la victime. Il nous montre aussi les effets de la notoriété. Confrontée à une popularité démesurée, l'héroïne va connaitre l'euphorie de l'ascension et la violence de la chute.

Certains chapitres sont des échanges entre des internautes issus de Twitter. Ils permettent de se rendre compte des réactions des gens face aux mésaventures de Laure. Ils mettent ainsi en lumière la versatilité des réseaux sociaux et leur impact sur la vie d'autrui.

A d'autres moments, le roman devient un véritable thriller. Plein de rebondissements et de révélations, il nous envoie sur une piste et prend brusquement des virages à 90 degrés. Tout au long de ma lecture, à plusieurs reprises, j'ai cru deviner la finalité de l'aventure. Mais le talent de l'autrice a su chaque fois retourner la situation pour redonner un coup de fouet à l'histoire et me remettre dans le flou.

Solène Bakowski nous offre une oeuvre à la fois multiple et homogène. Très accessible par le style et complexe par sa structure, ce texte inclassable traitre d'un grand nombre de thèmes qui font l'actualité de notre société. En tant que lecteur, on passe par toutes les sentiments : la tristesse, la colère, la joie, l'indignation, l'amour, la surprise… On ressort donc chamboulé de ce déferlement d'émotions mais avec le bonheur d'avoir été joliment manipulé.
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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Les petits miracles de la vie, parfois il faut en payer le prix.

Solène Bakowski excelle dans l'art de raconter des histoires du quotidien, emplies de protagonistes comme vous et moi. Sauf que la noirceur n'est jamais loin, insidieuse.

Quand la vie fait des cadeaux, c'est rarement gratuitement. Il faut savoir mener sa barque, à travers les vents contraires, pour avancer.

A propos de navigation, Laure, du haut de ses vingt-et-un ans, va en faire son but ultime. Pour donner un sens à sa vie qui est en train de s'éteindre. Immensité de la mer, à l'image d'une existence où chercher son but à atteindre n'est pas chose aisée.

Laure est une jeune femme de notre temps, elle va naviguer aussi à travers les réseau sociaux. Au risque de s'y noyer bien plus profondément que dans l'Atlantique. Quand on s'y plonge, mieux vaut être solidement amarré pour faire face aux avaries provoquées par d'autres.

Miracle est un récit de la quête de soi, et une immersion dans un pan de la vie d'une jeune femme à la dérive. Et pourtant, elle se bat pour se maintenir à flot à coups de bonnes ondes.

Le positif fait-il le poids face à la noirceur du monde ? A t-il un sens ?

Le roman débute presque comme un feelgood, avec un destin devenu extraordinaire pour une personne pourtant ordinaire. Mais la mélancolie est là. Quant à la houle…

Même si les deux histoires sont très différentes, pour plusieurs raisons ce livre m'a fait penser à « Quand on a que l'humour » d'Amélie Antoine (rebaptisé « Les silences » lors de sa sortie en poche). Une même sensibilité, de mêmes personnages confrontés à un destin inattendu. Ça ne surprendra personne, tant la connivence des deux auteures est connue et saute au yeux. Miracle est aussi lumineux, mais bien plus noir.

Solène Bakowski sait à merveille déclencher les émotions, faire frissonner le lecteur avec l'immense palette de sensations qu'on peut ressentir. Tout cela sonne si vrai…

L'écrivaine avait déjà marqué les esprits par le passé, mais j'ai eu l'impression de la voir passer un cap avec ce roman. Une maturité d'écriture, une plénitude dans la charge émotionnelle sans surjouer, le tout mis au service d'un récit tout en sensibilité. Belle, dure, émouvante, attristante. Comme la vie.

Jusqu'à présent ses romans étaient courts, elle a pris davantage d'espace cette fois-ci. Des chapitres brefs, mais sur plus de 400 pages. Une intrigue qui démarre doucement, pour poser les jalons et permettre au lecteur de s'attacher aux personnages. Et on s'y attache vraiment, beaucoup… C'est normal, ils ont une âme.

Oui, le pouvoir et la menace des réseaux sociaux est le rouage de ce récit. Mais son coeur est composé des personnages. Facebook et Twitter peuvent tuer métaphoriquement ou pousser aux pires extrémités. Mais ils ne sont que des outils qui, placés entre de mauvaises mains stimulées par l'anonymat, sont un véritable danger. A l'image de notre société et de ses dérives profondément malsaines.

La construction de l'intrigue, moderne, renforce la puissance du propos. Des propos, devrais-je dire, parce qu'on y parle aussi de maladie, de mal-être, et de tant d'autres « petits » sujets de la vie. Dans un roman noir qui s'avère plus tortueux qu'il n'y paraît au départ.

Miracle a le potentiel pour toucher le plus grand nombre, quels que soient les goûts littéraires. Parce qu'il est bouleversant de vérité et formidablement bien mené. de l'émotion à l'état pur, lumineux à en être ébloui, noir à en être aveuglé. le livre de la maturité pour Solène Bakowski.
Lien : https://gruznamur.com/2019/1..
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Difficile d'être originale après tous les avis enthousiastes qui passent sur la toile depuis la sortie de Miracle de Solène Bakowski, J'ai donc essayé de ne pas les lire et j'ai débuté ma lecture sans trop en savoir. Me voilà donc à la fin de cette histoire et je me dois à présent de trouver les mots pour vous dire à quel point je l'ai aimé mais sans vous en dire trop pour autant...


https://livresque78.wordpress.com/2019/11/01/miracle-de-solene-bakowski/


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Solène BAKOWSKI. Miracle.

L'action se déroule sur une année complète, du 9 août 1919 au 9 août 1920, à Lège Cap Feret dans le Bassin d'Arcachon. Laure Laan est une jeune femme de vingt-et-un ans, professeur de surf. Elle est atteinte d'une tumeur cancéreuse au cerveau, inopérable et qui lui laisse une espérance de deux ou trois ans de survie. Sa mère Claudie est veuve ; son père, Hervé Laan a disparu en mer alors qu'elle n'avait que deux ans. Sa soeur, Axelle est une jeune femme très volontaire qui s'apprète à partir à l'étranger pour ses études.

Suite à l'annonce de sa maladie, Laure se lance un défi, qu'elle désire accomplir avant de disparaître : remettre à l'eau, le Laurelle, le bateau de son père et traverser l'atlantique. Elle n'a pas d'argent. C'est grâce aux réseaux sociaux qu'elle va trouver des fonds et un sponsor pour entreprendre son voyage. Face à cet incroyable défi, Laure livre sur la toile, une vidéo où elle expose son projet. En une seule journée une énorme cagnotte permet à la jeune femme de mettre en place son challenge. Des amitiés vont naître entre les divers bienfaiteurs et les enfants malades, comme Laure vont rêver. Et lorsqu'elle aura atteint son but, elle suivra un protocole pour guérir ou endiguer son cancer. Quel courage. Parviendra-telle a réunir suffisamment d'argent pour réparer, remettre en état le bateau familial ? Et cette jeune femme, avec beaucoup de volonté va s'investir et partager son périple sur la toile…. seule au milieu de l'océan avec son passager : Woody, son chat, handicapé, arriveront-ils jusqu'au port de New York ?

Dans ce récit glaçant les réseaux sociaux dominent l'action des individus. La force de ces nouveaux médias est cruciale. Ce n'est malheureusement pas une caricature du bien, comme du mal que peuvent faire la teneur des intervenants. de nombreuses amitiés, des inimitiés naissent de la prose et des appréciations laissées par les auteurs qui se cachent sous des pseudonymes. Lorsque tout va bien, la personne est portée au pinacle… Lorsque tout va mal, la personne est clouée au pilori ? Âmes sensibles, ne vous jeter pas sur ce roman ! Je vous conseille de passer votre chemin. D'autant plus qu'une fois commencé, en suivant le nombre des amis Facebook, des like (j'aime), des membres de Twitter ou d'Instagram, nous sommes pris dans les machoires de l'étau et voulons suivre le déroulement du périple qu'accomplira la jeune femme. Et le "Miracle" annoncé par le titre va-t-il s'accomplir? Laure, sortira-t-elle indemme de ce spectaculaire odyssée ? Alors n'oubliez pas vos mouchoirs !
( 25//10/2021).

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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La thématique de ce roman, les réseaux sociaux et leurs dérives, est traitée de manière extrêmement réaliste et fait malheureusement froid dans le dos.
A travers ses personnages, l'autrice nous livre des portraits d'hommes et de femmes à la fois émouvants et terriblement pathétiques.
Toute la noirceur de l'âme humaine, exacerbée par les réseaux sociaux est fort bien décrite dans ce roman.
Le sujet de la maladie, notamment chez l'enfant, et les conséquences sur la famille est amené avec émotion.
Malgré tout, j'ai trouvé l'ensemble un peu long et les rebondissements sont arrivés bien tard.
Un livre plus court aurait certainement été plus percutant !
➡️ Un roman noir qui met en exergue le côté sombre des réseaux sociaux et ses conséquences parfois terribles !
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Aujourd'hui je vous parle d'une nouveauté des éditions Cosmopolis, Miracle de Solene Bakowski.
En lisant la quatrième de couverture je savais déjà qu'on ne serait pas dans un thriller sanglant mais dans un roman axé sur la psychologie et je n'ai pas du tout été déçue. L'autrice nous embarque dans une spirale infernale ou j'ai été captivé du début à la fin.

Bon cette chronique va être compliqué car je n'ai pas envie de vous dévoiler trop l'intrigue. Je pense qu'il vaut mieux se laisser porter par le récit. J'ai lu ce livre en a peine 24h tant j'ai été captivé par la plume de l'autrice.

La quatrième de couverture résume assez bien le début du roman. Je dois avouer que j'ai très bien vu ou voulais nous amené l'autrice mais ça n'avait aucune importance car c'était bon, elle m'avait eu. J'étais prise au piège de ce roman qu'il fallait absolument que je termine.

J'étais avec le personnage principal je comprenais très bien tout ce qui lui arrive.
Sujet plus que d'actualité, Solene Bakowski décortique les réseaux sociaux, pour le meilleur et pour le pire.
Le tout dans une intrigue très bien construite.
Elle montre si bien la solitude, la maladie et tout les formes qu'elle peut avoir.
Car les monstres ne sont pas toujours ceux à qui l'on pense.
Certes le sujet a été déjà beaucoup traité et nous sommes de moins en moins naïfs envers certaines pratiques mais c'est un livre qui fait réfléchir. Plusieurs fois j'ai été émue et j'ai trouvé certaines phrases tellement vraies et bien écrites.

C'est un livre qui traite de plusieurs sujets, le tout sous forme de thriller psychologique. L'intelligence de ce livre, à mon sens, c'est de se dire constamment, je vois venir le truc et je ne veux pas que ça arrive malheureusement ou heureusement on ne contrôle rien et on se laisse porter dans cette histoire qui fait ressortir les travers de notre société 2.0
Vous l'aurez compris j'ai beaucoup aimé ce roman et je vous le recommande sans plus tarder
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