Il aurait pu brûler la photographie à la place d'Alice, au moins guider sa main jusqu'à la flamme. mais ça n'aurait pas en le même impact. le vrai sauveur ne vous contraint pas à traverser la rivière, il vous fournit les outils pour vous permettre de construire votre pont.
page 349.
J’ai perdu de vue mon fils et ma petite-fille après l’enterrement de ma femme, résume Marcel. J’étais un idiot. Il aura fallu que Suzanne parte pour que je me rende compte que, dans notre existence, j’étais comme qui dirait le chanteur, et elle la chanson.
Marcel se souvient que, dans les chaussures, les orteils d'Alice fuient. Cette jeune femme l'intrigue. On n'a pas des orteils fuyants sans raison, il y a un chagrin diffus chez cette gamine. Une sorte de noirceur.
Elle avale une gorgée et elle ajoute, sévère soudain :
- C'est soit oui, soit non. Je n'aime pas les garçons indécis. L'indécision, c'est l'immobilité. L'immobilité, c'est la mort, alors que la vie, c'est le mouvement. Tu comprends ?
Je ne comprends rien, je suis trop occupé à me répéter que cette merveilleuse intruse est ma mère pour être capable de comprendre quoi que ce soit.
Une femme blessée, négligée par tous les hommes qu'elle avait aimés, une femme dépeuplée.
Tu es Syrien, mais tu veux vivre comme une chanson de Joe Dassin.
[...] deux cœurs menacés de ruine se sont offert mutuellement un début de guérison...
Ce n'est tout de même pas rien, une cicatrisation. (page 367 ligne 7)
Son père dit qu'un bon photographe ne capture pas, il immortalise. La liberté, c'est la clé. La photographie, c'est offrir au fugace la possibilité d'être éternel. Comme s'il sentait le départ tout proche et qu'il fallait s'empresser de tout graver. (page 322 ligne 7)
Les rêveurs sont des oiseaux secrets, ma princesse. Et toi, tu possèdes des ailes immenses. Tu ne les vois pas encore mais elles pousseront quand tu grandiras... (début page 320)
Les métaphores, ça se file avec une bobine de patience. (page 293 ligne 14)