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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a des romans qui laissent une empreinte indélébile. "La Conversion" de James Baldwin en est l'un des plus prestigieux représentants. Dans ce premier roman autobiographique, écrit à Paris, James Baldwin livre sa colère, sa rage, sa souffrance face à un père qu'il ne comprends pas, qui ne lui parle pas, à une religion importée des blancs, à un pays où le noir est un citoyen de seconde zone. L'édition originale "Go Tell It On The Mountain" date de 1953. Les lois Jim Crow mises en place pour entraver l'exercice des droits constitutionnels acquis par les Afro-Américains au lendemain de la guerre de Sécession ne seront abrogées qu'en 1964.
John a 14 ans. Il vit avec son père Gabriel, prédicateur à Harlem, au Temple du baptême par le feu, sa mère Elisabeth, son frère Roy et ses deux soeurs Sarah et Ruth. Les relations entre le père et le fils sont extrêmement tendues. Une haine féroce immobilise l'adolescent. Il a honte de ce sentiment destructeur qui l'éloigne de sa famille et de la communauté. Deux scènes décisives déclenche la narration. Celle où John va au cinéma. le film retrace l'existence du femme de mauvaise vie, une femme violente et malheureuse qui chute éloignée de Dieu et de ses bienfaits. John "avait envie de lui ressembler, mais seulement en plus puissant, en plus cruel afin de faire souffrir." La seconde scène est celle de Roy blessé par une arme blanche. Sont réunis dans ce passage, Gabriel le père, Elisabeth la mère et Florence la soeur de Gabriel. John est témoin des propos venimeux de son frère : "Gifle pas ma mère, c'est ma mère. Si tu recommences à la gifler, espèce de salopard de nègre, je jure devant Dieu que je te tuerais". Toutes les haines, toutes les rancoeurs explosent dans cette scène. On devine dans ce passage toutes la révolte, les traumatismes de l'auteur.
Puis, James Baldwin égrène la vie de chacun des trois adultes, de leur existence dans le Sud ségrégationniste des Etats-Unis. La vie malmenée les a conduit à se réfugier dans le Nord misérable représenté par le ghetto de Harlem. Il y a un feu qui consume de l'intérieur dans ce roman aux dialogues coup de poing. Il y a la parole de Dieu qui cherche la lumière comme les réflexions des protagonistes. Il y a le péché, la luxure. Il y a le conflit dans le ciel, la confusion, le désespoir. Pourtant la lumière car les ténèbres existent. L'enfer se décompose lentement et la rédemption surgit.
J'ai emprunté ce roman à la médiathèque du centre ville. Je me suis empressée de l'acheter chez mon libraire préféré car je sais qu'il sera un livre de chevet très souvent consulté.
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John est un jeune adolescent noir, vivant à Harlem dans les années 30. En tant que fils aîné, il est prédestiné à devenir un homme de Dieu, comme son père.

Cependant, John ne veut pas de cet avenir. Il ne veut pas reprendre le flambeau de son père, cet homme saint, respecté de sa communauté, qui bat sa femme et ses enfants.

John voudrait autre chose, loin de Harlem, loin du poids pesant des secrets de famille.

Ce roman, le premier de James Baldwin, est un vrai coup de coeur. J'avais eu envie de découvrir cet auteur en lisant l'essai de Melikah Abdelmoumen, Baldwin, Styron et moi, et mon choix s'est porté sur ce premier roman.

J'ai découvert un récit très riche qui aborde tant la question du racisme que de la foi.

En effet, à travers les différents personnages, James Baldwin aborde le racisme et la violence subie par les noirs américains.

Cette violence qui conduit à courber le dos lorsque l'on croise des blancs dans la rue, pour éviter de se faire lyncher. de la pauvreté des quartiers de Harlem, du manque de perspective.

Le jeune John sait que certaines boutiques ne lui sont pas accessibles de par sa couleur de peau ; et que si jamais il réussissait d'une façon ou d'une autre dans la vie, il serait coincé entre deux mondes : plus jamais compris des siens et pas accepté par les autres.

Cependant à travers les pages c'est aussi la question de la foi qui se pose, de la rédemption des péchés commis. Chacun des personnages abordés bataille avec ses limites et ses démons, condamné néanmoins à faire souffrir les autres.

Un auteur qui m'a ébloui par son histoire et par sa plume et dont je vais certainement lire le reste des oeuvres.
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Être noir, être bâtard, être faible, être homme... donc pécheur... être homme mais comment ? Être libre par quels moyens ? Un combat, une odyssée.
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