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Citations sur La saga de Youza (17)

Et même au début de ces vingt-quatre malheureux petits jours, alors que ses ailes ne la portent pas encore et qu'elle n'a pas assez de force pour butiner, l'avette s'affaire déjà dans la ruche : range, fait le ménage, aère son logement. Et dès qu'elle a pris des forces, dès qu'elle peut déployer ses ailes – en route pour le feu de la miellée. Elle pompe, emporte le nectar imprégné du parfum des fleurs odorantes, l'âcre pollen et l'eau limpide pour donner à manger et à boire aux ouvrières fatiguées.
Puis trois semaines passent... elles sont passées – rien que trois semaines – et de nouveau, ses ailes ne la portent plus : c'est la vieillesse. Alors l'abeille retourne à la ruche, s'active comme elle peut, travaille à la limite de ses forces. Et quand la fin approche, l'avette se traîne vers l'ouverture, vers la planche d'envol, tombe dans l'herbe épaisse du verger et reste longtemps là pour récupérer et pouvoir s'en aller le plus loin possible de la ruche.
Ensuite elle marche, marche, marche à l'ombre des herbes, toujours plus loin, le plus loin possible, cédant la place aux autres, à ces jeunes qui foncent comme une tornade dans les ruches avec leur fardeau odorant. La vieillesse ne doit pas gêner la jeunesse. Et lorsque ses pattes aussi refusent de lui obéir, l'abeille se blottit au pied d'un brin d'herbe, et meurt comme meurent tous ceux qui ont travaillé consciencieusement, se rendant indispensables sans jamais être une charge pour les autres.
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D’une lisière du champ à l’autre, le seigle était en fleur. Une floraison telle que des épis montait une brouée poudreuse, que de cette opulence gorgée de grains en promesse s’élevait une fumée bleutée se perdant dans l’azur du ciel, là-haut sous le soleil. Youza sentit la tête lui tourner, une vapeur d’ivresse le prit lorsqu’il s’engagea sur l’étroit sentier traversant le champ de seigle. Il tendit le bras, sans mot dire caressa de sa main les épis. Le creux de sa paume s’emplit instantanément d’un nectar un peu trouble, si glutineux et fleurant si fort une douceur âcre que la joie lui coula le long des reins en un léger frisson. Youza tendit sa paume vers Adomas, derrière lui. Adomas sourit, s’arrêta. Côté à côté, les deux frères restèrent là, immobiles, dans ce champ de seigle fumant sous le soleil. Inondés de chaleur, un peu moites d’une bonne et heureuse sueur. Immobiles, se regardant en silence, souriants.
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Et les vieux disaient que ce Douoba n'était sûrement pas quelqu'un de bon : quand les chiens et les enfants se sauvent en voyant quelqu'un, on peut donner sa tête à couper que ce quelqu'un-là n'est pas bon.
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Bien sûr, c'était la guerre et à la guerre, un homme n'est plus le même. Pendant la guerre, on peut parfaitement s'attendre à tout de la part d'un homme. mais à ça tout de même ? Peut-on croire que l'on puisse fusiller un homme seulement parce qu’il a le nez plus long que les autres ou parce que ses cheveux ne sont pas comme les autres ?
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La ferme d'un homme , c'est comme une ruche : on n'a jamais chez soi ce qu'on a préservé et fait fructifier.
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On n'échappe pas à soi-même. Quand on n'est pas bien dans sa peau , on est bien nulle part.
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Tu crois vraiment que dans leur vie les hommes font juste ce qu'ils devraient faire ?
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Souviens-toi de ce que disait le grand-père Yakoubas ; les gens ne pardonnent pas ce qu'ils ne comprennent pas. Sois comme tout le monde, et on sera avec toi comme avec tout le monde.
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L'homme ne choisit rien, il prend ce qu'il reçoit, et vit avec.
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Les gens labouraient la terre, semaient du seigle, payaient des impôts, réparaient les routes, donnaient leurs fils à l'armée après les avoir élevés. Il y avait un pouvoir, et quand il y a un pouvoir, il y a les impôts, les routes, les fils à envoyer à l'armée - c'est comme ça quand il y a un pouvoir, quel qu'il soit. C'est toujours comme ça quand il y a pouvoir.
C'est ce que beaucoup pensaient. Youza tout comme eux. Il pensait aussi qu'il avait bien fait de venir vivre sur le Kaïrabalé. Tous ceux qui étaient passés un jour ou l'autre par la Lituanie, quels qu'ils aient été, jaunes, gris et même verts, étaient passés par les villages et les bourgs. Là où il leur était plus facile de marcher ou de galoper. Et aussi de se servir à l'œil de ce dont ils avaient besoin pour pouvoir marcher ou galoper plus loin. C'était comme ça. Mais le Karaïbalé, tous le laissaient de côté...
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