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Critique de tiptop92


Honoré de Balzac - Eugénie Grandet - 1834 : Eugénie Grandet a-t-elle vu la vierge ? Non car elle est la vierge elle-même ou tout du moins une sorte de sainte. En effet la jeune femme vie en enfer au domicile d'un père ancien tonnelier devenu riche à millions grâce à des placements heureux. Ce père dont l'avarice crasse et la totale insensibilité transforme la vie de sa femme et de sa fille en chemin de croix quotidien garde jalousement sa progéniture sous sa coupe espérant pour elle un parti qui décuplera sa fortune. Dans cette vie d'ascète apparaît alors l'ange Gabriel en la personne du cousin Charles, neveu ruiné du père Grandet la bouche pleine de promesses d'amour éternel. Mais lui malgré ses ailes ne vient pas pour apporter le paradis à la jeune femme mais une vie faites de regrets et de frustration. Car malgré les serments échangés dans l'alcôve d'Eugénie, le cousin ne tiendra jamais ses engagements et après quelques années à chercher fortune il préférera négliger sa belle cousine pour épouser une femme laide et bien mieux dotée. A la mort du vieux tyran, Eugénie deviendra la femme la plus riche de la région et l'épouse distante d'un bourgeois de province à qui elle n'apportera que son patrimoine gardant ses besoins de femme aux souvenirs de son amour déçu. Balzac réussissait là une peinture saisissante d'une petite bourgeoisie médiocre d'esprit et de moeurs délaissant les élans du coeur et la générosité pour des valeurs uniquement basses et matérielles. La vie de couple sous cet hospice ne paraissait alors qu'une longue formalité traversée de petites joies et de déceptions futiles. «Eugénie Grandet» c'était aussi le magnifique portrait d'une femme liée tout autant au romantisme de son âme qu'à l'obligation de devoirs d'une société dominée abusivement par la gente masculine... un bien beau classique
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