C'est délicieusement sordide, de bout en bout, pas un personnage ne trouve grâce aux yeux du narrateur qui répand avec maestria le venin de sa plume cynique (vengeresse ?) ! À part peut-être, soyons juste, la servante Nanon et cette pauvre Eugénie, qui incarnent les seuls personnages véritablement humains (Eugénie à ses dépends...) et dont la sincérité de coeur appitoie. Sinon, le père Félix Grandet et sa cour féroce de bourgeois pathétiques mènent la danse tout le long de cette tragédie, tant et si bien que la tyrannie du vieux grigou (mais n'est-il pas aussi sa propre victime ?) finit par mener de pauvres âmes de femmes à leur terme malheureux. Quant à lui, le joli cousin Charles, "tombé" un beau soir de Paris en province, à Saumur, se trouve soudainement entaché par la faillite et les dettes de son père, le Grandet de Paris, qui s'est brûlé la cervelle, déshonoré. Charles, donc ruiné, et après avoir juré un amour éternel à sa malheureuse cousine (encore aujourd'hui, la loi ne voit nul inceste entre cousins !), devenu l'encombrant mirliflor de son oncle, fuit malhonnêtement aux grandes Indes afin de se refaire ... Mais à quel prix !
Cet épisode est un échantillon bien méchant et bien jouissif, un tantinet bien triste aussi, des "Scènes de la vie de province" tel qu'a pu l'imaginer
Balzac au plus juste de sa Comédie humaine.
En bref, avant tout un bijou d'écriture ! Olivier Gourmet dans le rôle de Grandet paraît-il ? Ta, ta, ta ... Il faudrait que je voie ça !
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