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Critique de Eve-Yeshe


je ne résumerai pas l'histoire, on la connaît. je vais donc dire ce que ce roman m'inspire, en insistant sur le fait qu'il est difficile de parler d'un roman d'un "auteur" qu'on aime beaucoup, car on a peur de ne pas être à la" hauteur" ...

Raphaël de Valentin est un personnage particulier dans l'oeuvre De Balzac, « Raphaël le débauché » qui brûle la chandelle par les deux bouts en signant un pacte avec le diable. Il veut réussir sa vie et surtout ne plus être pauvre, car l'argent semble être la seule réponse dans la vie. Est-ce qu'obtenir ce que l'on désire passe uniquement par la nécessité d'être riche ?

Balzac pose différentes questions avec ce roman : le bonheur réside-t-il dans la richesse, dans l'avoir ou ne va-t-il pas plutôt se nicher dans l'être ? Posséder, l'argent mais aussi l'autre, ou exister ? Est-ce que l'amour s'achète ?

On retrouve aussi la différence entre être et paraître, les biens terrestres et les biens spirituels, et l'auteur nous pousse à réfléchir sur la nature et l'origine du bonheur : Raphaël met sur le compte de la peau de chagrin l'exaucement, la satisfaction du moins de ses désirs, comme si tout devait venir de l'extérieur, l'homme n'y étant personnellement pour rien, ce qui va conduire à la société de consommation, avoir toujours plus, posséder encore et toujours, dans une fuite à l'infini.

Balzac nous fait réfléchir aussi sur la place de l'homme dans la nature, la nécessité d'une communion entre les deux, l'homme étant en interdépendance avec la nature.

J'aime l'écriture De Balzac, même si parfois, il nous noie sous les détails. Elle est fluide, aérienne. On a l'impression de voir la scène sur un écran, justement grâce à ces détails. On a le son et l'image. On peut rêver. Je voyais Foedora se déplacer dans l'espace, traitant les autres avec mépris, ignorant l'un, favorisant l'autre pour entretenir les rivalités. Elle n'existe que par sa cour et ses artifices.

le personnage de Pauline est plus simple, elle n'est pas calculatrice, attendant exigeant tout des autres comme le fait Foedora. L'une est naturelle parfois même nunuche par sa sincérité alors que l'autre est dans le virtuel, dans l'apparence, personnifiant ainsi ce que Balzac veut faire passer comme message (l'être et le paraître, la réalité et le virtuel dirait-on de nos jours, le principe de réalité et le principe de plaisir (clin d'oeil aux disciples de Freud !!).

Il décrit de belle manière, la superstition, l'obsession par une idée, une pensée qui l'envahit, l'excès de pouvoir que Raphaël accorde à la peau de chagrin, qui en rétrécissant, raccourcit sa vie, le fait vieillir prématurément, lui vole sa vie, comme s'il y avait un conflit entre le désir et la longévité.

J'aime beaucoup cet auteur, je lis chacun de ses romans, avec lenteur, en dégustant comme une friandise, même s'ils ne sont pas tous égaux, j'ai besoin de prendre mon temps, car j'ai envie très souvent de noter des phrases entières pour m'en souvenir…

Je dois à Balzac une découverte importante : comme je l'ai déjà dit, à treize ans environ, j'ai reçu « Eugénie Grandet » à la distribution des prix (une cérémonie qui me laisse de très bons souvenirs, n'en déplaise à certains ministres…) et cela fut un coup de foudre, c'est le livre qui a changé ma vie comme dirait François Busnel (La Grande Librairie); je découvrais les grands auteurs pour la première fois, c'était l'entrée dans la cour des grands….

Ensuite, Balzac m'a fait rêver avec le beau Lucien Chardon de Rubempré, ou avec « le lys dans la vallée », et cela marche encore, heureusement car j'ai toute « la Comédie Humaine » à dévorer ou à relire selon les cas…..

Donc encore un coup de coeur… j'espère que ma critique vous aura donné envie de lire ce roman si ce n'est déjà fait…

Challenge « 19e siècle »
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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