AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de JacobBenayoune


L'amour paternel, l'ingratitude filiale, l'ambition juvénile et le machiavélisme viril ; autant de sujets qui font de ce roman, un livre indispensable.

Certes, le nom De Balzac peut décourager beaucoup de lecteurs d'aujourd'hui par son réalisme pointilleux. Or, Balzac n'était point un prolixe mais un perfectionniste au niveau du détail. le père Goriot ne fait pas exception à cette règle balzacienne. Son lecteur doit être patient pour passer cet obstacle premier où la description domine et s'étale sur plusieurs pages. Mais ce début est loin d'être un handicap sérieux comme dans Le bruit et la fureur par exemple. Cette description des lieux où va se produire une grande partie de l'histoire, nous permet d'imaginer ce cadre spatial avec exactitude et d'observer cette interdépendance entre l'individu et son milieu. Balzac n'hésite pas à personnifier les objets pour les rendre plus vivants et sa description plus intéressante qu'ennuyeuse. Il nous présente les personnages principaux en nous informant sur les tréfonds de leur âme et sur leurs secrets. Cette entrée est comme un premier mouvement dans une symphonie où un allegro sonore dérange un amateur de musique douce qui doit attendre le passage vers le tendre adagio ou andante. Cette présentation passée, le lecteur peut suivre, à son aise la dramatisation de cette intrigue. Et là Balzac agit en dramaturge (il n'a pas réussi dans ce domaine mais il a bien su exploiter tout cet art dans ses romans). On assiste alors à une succession de crises et de coups de théâtre. Tout s'éclaircit pour le lecteur et pour les personnages aussi, par le retour sur le passé de certains protagonistes importants et l'explication de certains faits.

Dans le Père Goriot, le personnage d'Eugène de Rastignac réapparait comme l'un des personnages centraux du roman. Encore un jeune homme ambitieux - apparemment le roman français du XIXème siècle favoriser beaucoup la jeunesse ambitieuse – qui veut réussir dans une société où les apparences sont importantes. Son destin se croise avec celui de cet humble vieillard nommé le père Goriot. Ce dernier incarne parfaitement l'amour paternel le plus dévoué et l'altruisme le plus excessif. Rastignac devait se frayer un chemin dans cette société et pour ce faire il avait deux voies : le machiavélisme diabolique de Vautrin ou le pragmatisme rusée de sa cousine la vicomtesse. Rastignac choisit le chemin le plus doux. Au fur et à mesure que le jeune homme va grimper l'échelle de la réussite (une réussite inachevée certes), le vieillard va dégringoler vers sa perte. Et entre ces deux personnages, plusieurs historiettes secondaires vont se dérouler (certaines mêmes trouveront un prolongement dans d'autres romans de la Comédie Humaine). Tout ce fourmillement de personnages divers nous brosse un tableau réaliste de ce qu'était le XIXème siècle français.
Commenter  J’apprécie          1178



Ont apprécié cette critique (28)voir plus




{* *}