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Critique de cmpf


Ce roman aurait pu s'appeler la maison Vauquer tant le lieu lui-même comme ses pensionnaires sont présents. C'est d'ailleurs sur sa description qu'il s'ouvre. Et si le roman est présenté comme l'histoire de l'amour paternel déçu du père Goriot, beaucoup de personnes se croisent dans ce titre et l'on retrouve la plupart dans d'autres titres de la Comédie humaine.
Ce personnage de Goriot est extrêmement attachant. Ancien vermicellier, il s'est retiré des affaires et s'est logé dans le plus bel appartement de la pension. Il a marié richement ses deux filles Delphine à un baron, Anastasie à un comte, à une époque où le mariage était la seule possibilité de réussite des femmes. Pensant recevoir l'affection de ses filles en retour, il est au contraire bientôt écarté de leurs foyers et ne les voit que lorsqu'elles sont à court d'argent. Il se dépouille petit à petit et doit bientôt changer successivement d'appartement jusqu'à une misérable mansarde. Même s'il s'est fourvoyé dans son amour inconditionnel pour ses filles qui le lui rendent si peu, cet amour maladroit, on peut même dire malsain, est pourtant à la fois compréhensible et tellement touchant. Touchante aussi sa fausse naïveté qu'il trahit parfois : « . Ah ! mon bon ami, monsieur Eugène, vous ne savez pas ce que c'est que de trouver l'or du regard changé tout à coup en plomb gris. Depuis le jour où leurs yeux n'ont plus rayonné sur moi, j'ai toujours été en hiver ici ; je n'ai plus eu que des chagrins à dévorer, et je les ai dévorés ! J'ai vécu pour être humilié, insulté. Je les aime tant, que j'avalais tous les affronts par lesquels elles me vendaient une pauvre petite jouissance honteuse. Un père se cacher pour voir ses filles ! Je leur ai donné ma vie, elles ne me donneront pas une heure aujourd'hui ! »
Autre personnage récurrent, Rastignac, dont j'avais toujours entendu parler comme d'un affreux arriviste, et c'est vrai qu'il le deviendra plus tard. Mais lorsqu'il arrive à Paris et s'installe dans la pension Vauquer, c'est encore un coeur relativement pur. Relativement car il n'hésite pas à exploiter l'amour inconditionnel que lui portent sa mère et ses deux soeurs. Il sera le seul avec le futur docteur Bianchon à s'intéresser à ce vieil homme, à le soigner, à s'indigner de son sort. Et si c'était un personnage réel, pour cela je trouverais qu'on peut beaucoup lui pardonner. Autant que le portrait d'un « Christ de la Paternité », c'est le roman d'apprentissage de Rastignac. Arrivé depuis peu à Paris, il apprend grâce à madame de Beauséant à se conduire dans le monde. Et dessillé tant par le sort du père Goriot que par les conseils de Vautrin, il finit par prendre la décision de réussir à tout prix et particulièrement par les femmes.
Autre personnage qui parcourt la Comédie humaine, Vautrin, qui apparait dans ce titre. Ancien bagnard, sachant se couler dans des personnalités différentes, il est très intelligent et cynique. Il offre son aide à Rastignac afin qu'il réussisse dans le monde. Il n'hésitera pas, pour montrer son pouvoir, à faire assassiner sous couvert de duel, un jeune homme afin que sa soeur soit enfin accueillie par son père qui la rejette depuis des années.
Que celles et ceux qui n'auraient pas lu cet ouvrage et envisageaient de le faire, ne soient découragés par cette critique. D'une part l'oeuvre est tellement connue que je ne pense pas avoir dévoilé grand-chose et d'autre part il y a beaucoup d'autres éléments dans ce merveilleux livre De Balzac. Connaissez-vous par exemple la charmante mademoiselle Michonneau ?
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