AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La complainte du sentier (9)

La raison de la si grande douceur de cette vie est qu’elle est pétrie de bien des rêves et des illusions. Qu’importe que le rêve soit trompeur, l’imagination vide de réalités ! Sans eux l’homme serait sans cesse harcelé par la nécessité. Ce sont les plus grandes richesses de la vie. Qu’ils viennent donc, que leur place dans l’existence soit éternelle ! Vile nécessité ! Vil profit !
Commenter  J’apprécie          190
Plus tard dans la vie il fit connaissance avec la terre baignée par l’océan azurée. Mais lorsque tout son corps frémissait du plaisir du mouvement, lorsque, du pont d’un navire de haute mer, la beauté toujours nouvelle du ciel bleu frappait son regard, qu’un plateau bleu planté de vignes tombât à l’horizon perdu de la mer ou qu’une plage aperçue vaguement au loin lui parût empreinte d’un charme doux et magique comme le don d’un créateur génial, c’est alors qu’il se rappelait, une nuit pluvieuse, les paroles d’une petite villageoise pauvre clouée au lit par la maladie, dans une chambre obscure d’une vieille maison : « Dis, Apou, quand je serai guérie tu m’emmèneras une fois voir le train ? »
Commenter  J’apprécie          140
Qu’importe que le poète Kalidas, lui-même, eût pu une nuit de clair lune, il y a des siècles, dans le silence de sa chambre solitaire qu’éclairait une lampe à huile, s’inspirer pour décrire un nuage mouvant d’un rêve de forêt lointaine où résonnaient les cris des paons qui ressemblait à un nuage bleu décrit par un ancien poète ? Depuis plus de mille ans les hommes ont sans le savoir glorifié cette nuit heureuse tombée dans l’oubli. C’est avec du feu qu’on allume le feu ; qui enflamme une torche en l’enfouissant dans un tas de cendres ?
Commenter  J’apprécie          81
Les montagnes de nuées multicolores, les îles de nuages, l'océan de nuages, la ville chimérique des nuages... Il n'avait jamais encore fait ainsi connaissance avec le plein ciel. Le pays lointain au-delà des champs découvrit ses mystères cachés à l'enfant de huit ans.
Il se fit tard, mais ils marchaient toujours. "Tu es un enfant bien ahuri, dit son père. Pourquoi contemples-tu, la bouche ouverte, tout ce que tu vois? Marche plus vite."
Commenter  J’apprécie          20
On ne lui trouvait plus cette liberté d'autrefois, cette indépendance. Le jeune vagabond Harihar n'existait plus. Petit à petit les années passées dans l'Ouest lui apparaissaient lointaine; la vue du soleil couchant sur les montagnes au loin, assis sur le large mur du fort de Chounar, la nuit passée à la belle étoile dans le bois de cassiers en route vers Kedar, la cueillette des mandarines acides dans le jardin de la tombe de Shah Kosem Suleiman, le fleuve céleste, l'Alaknanda, aux eaux glacées, brillantes, transparentes comme de l'argent fondu, la marche au bord du fleuve au ghat de Dashashvamedh, de tout cela il se souvenait à peine comme d'un vieux rêve.
Commenter  J’apprécie          20
Du matin au soir et jusque tard dans la nuit, la maison solitaire en bordure du bosquet de bambous résonnait des gazouillis joyeux et des rires dénués de sens de cet enfant de dix mois.
La mère l'élevait avec amour. D'âge en âge les hommes chantent la gloire de la mère. Mais ce que l'enfant donne à la sienne, est-ce moins? Bien sûr, il arrive pauvre sur cette terre, mais qui peut payer son sourire charmeur, la légèreté de l'enfance, son visage plein, ses bavardages sans suite?
Commenter  J’apprécie          20
Lorsqu'il marchait il se sentait inondé de joie. Il ne pouvait faire comprendre à personne comme il aimait cette odeur de terre fraîchement brûlée, ces hautes herbes pleines d'ombre, cette plaine pétrie de soleil, ce sentier, ces arbres, ces oiseaux, ces fourrés, ces bouquets ondulants de fleurs et de fruits, ces pois à gratter, ces liserons sauvages et ces clitorias bleues. Il n'avait nulle envie de rester à la maison. Comme ce serait amusant si son papa lui disait : "Enfant, va donc te promener sur les routes." Alors il marcherait, ne ferait que marcher sur le chemin de campagne en gardant les yeux fixés sur les bois au loin emplis du roucoulement des tourterelles, sous les buissons ombragés où pendaient des fruits sauvages. Parfois il entendrait le bruissement des branches de bambous, le soleil de l'après-midi répandrait l'or et la pourpre et des oiseaux multicolores chanteraient.
Commenter  J’apprécie          20
"Un jour, à cette heure-là, Apou s'était enfermé secrètement dans la pièce en l'absence de son père et avait ouvert subitement le coffre de livres. Avec une extrême avidité il s'était mis à feuilleter un livre après l'autre pour regarder les images et voir dans quel ouvrage il trouverait une belle histoire. Sur la page de garde de l'un il lut un titre Le Résumé de toutes les Connaissances. Il n'avait pas la moindre idée de ce que cela voulait dire ni de quoi il pouvait être question. Quand il ouvrit le livre, une quantité d'insectes, mangeurs de papier, s'envolèrent sans bruit des pages. Apou approcha le livre de son nez et le sentit. Quelle odeur de vieux ! Il adorait cette senteur des feuilles épaisses et couleur de terre qui lui rappelait son père.
La reliure de ce vieux livre était abîmé en bien des endroits. C'était ces anciens volumes-là qu'il préférait. Aussi, il le cacha sous son oreiller, rangea les autres dans la malle qu'il referma. Un jour, il tomba en lisant ce livre sur cette chose extraordinaire. Si on l'entendait dire on en serait stupéfait mais c'était écrit en toute lettre dans le livre ! Il le lisait de ses yeux." (Gallimard - p.154)
Commenter  J’apprécie          10
Tous les jours, vers deux heures, il choisissait un livre dans l'armoire et demandait à Satou la permission de l'emporter. Puis, il posait par terre des branches de shéora et se couchant dessus à l'ombre des bambous il lisait avec passion...
Commenter  J’apprécie          00



    Autres livres de Bibhouti Bhoushan Banerji (1) Voir plus

    Lecteurs (57) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Le textile en s'amusant

    Savez-vous quelle est la plus ancienne fibre textile dérivée du pétrole ? Indice : cette matière a rapidement pris sa place dans l'histoire du vêtement féminin.

    le nylon
    le feutre
    le ramie

    10 questions
    153 lecteurs ont répondu
    Thèmes : textile , Textiles et tissus , industrie , plantations de coton , culture générale , vêtements , habillement , détente , maillot de bain , laine , humour , Chanvre , confection , Fibres textiles , laine , grande-bretagne , histoire , indeCréer un quiz sur ce livre

    {* *}