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Citations sur Le nageur (8)

Bien qu'il fît trop froid, elle me laissa m'asseoir dans la cour, sur un banc humidifié par la dernière pluie. Je passai les doigts sur l'eau, j'attendis la pluie suivante, qui trempa mon manteau, mes collants et mes bottes, et je souhaitai qu'elle passe au travers de moi-même, cette pluie, qu'elle me dissolve, peut-être, et que je puisse partir en glissant avec l'eau - quelque part.
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Quand elle vivait encore chez nous, ma mère travaillait en usine, dans la ville de Papa. Elle partait tous les matins sur son vélo et fendait le brouillard. Notre chien courait à côté d'elle en glapissant jusqu'à ce qu'elle le sème le long de la grande route. Je me réveillais dès que je l'entendais dans la cuisine. Quand elle laissait la porte se refermer, je me levais pour la suivre des yeux par la fenêtre. J'écartais les rideaux et je secouais la main pour lui faire signe. En secret, je l'appelais la fendeuse de brouillard. Ma mère haïssait notre village. Elle disait : Ici des enfants meurent parce qu'ils tombent dans les fosses à purin. Ils meurent asphyxiés. Où voit-on des choses pareilles ? (page 11)
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Ma mère n'a jamais contredit mon père. Elle l'a quitté.
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Lorsque prit fin notre premier été au bord du lac, Isti demanda pourquoi les feuilles tremblaient sur les arbres, pourquoi les nuages dissimulaient le soleil et si personne ne pouvait faire en sorte que le lac ne perde pas sa couleur le soir, Mihaly peut-être ?
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Cet été-là, Isti s'est mi à écouter des choses qui ne produisaient aucun son. Il disait qu'il entendait le ciel, qu'il soit proche ou lointain, nuageux ou immaculé, il entendait les raisins, les rouges mieux que les blancs, et il entendait la poussière qui vole au-dessus du sol lorsqu'une porte s'ouvre, ces gros flocons blancs, il les entendait.
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Isti et moi, nous avions appris à nager un dimanche. L'un de ces dimanches comme il y en avait souvent ici, noyé dans un silence qui ne tolérait que le battement d'ailes d'un oiseau pris dans une vigne. Ce jour-là, Virág était assise à l'ombre derrière la maison, Zoltán dormait, Ági montait et descendait les rangs pour goûter les raisins, encore beaucoup trop petits et beaucoup trop verts. Mon père s'était posé une serviette éponge autour de la nuque, avait couru à travers le jardin, puis avait descendu la rue, et lorsque Isti l'avait rappelé depuis la porte et lui avait demandé ce qu'il avait enroulé sur son cou, il nous avait emmenés, non pas à sa plage, mais sur une autre, où des essaims de guêpes tournoyaient au bord de l'eau, épais comme une brume d'hiver. Le sable était sombre, les roseaux paraissaient presque pourris. Mon père nous avait ordonné de continuer lentement en direction du lac, sur un mur étroit, pieds nus, les bras serrés contre le corps. Isti et moi, nous avions fermé les yeux. Je pouvais sentir le battement d'ailes des guêpes et l'air qu'elles déplaçaient. avancez lentement, avait dit mon père, même si elles se posent sur vous, continuez tout simplement , continuez encore, puis, lorsque nous étions arrivés au rivage, il nous avait attrapés, jetés dans le lac et avait crié : Nagez. (pages 86-87)
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Je crois que nous n'avons jamais vu notre père sans cigarette. Ses vêtements sentaient la cigarette, ses mains, ses cheveux. Ses cigarettes, il les jetait par terre pour en écraser l'extrémité incandescente, et quand il était couché sur le canapé, nous découvrions des points blancs en papier sur ses semelles. Même dehors, dans la vigne, nous en trouvions des restes entre les ceps, et dans la cave, sous les fûts, à côté des corbeilles. Parfois, un peu de tabac nageait dans une bouteille, et nous le remarquions seulement au moment où l'on avait déjà versé le vin dans les verres.
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si cela pouvait exister le bonheur dit Anna, alors il y a eu un moment où le bonheur leur appartenait, à eux seuls comme s'il l'on avait pu rassembler tout le bonheur disponible comme s'il avait échappé aux autres pour ne plus appartenir qu' à eux.
....A un moment, quelque chose se brisa comme quelque chose se brise parfois sans qu'on ait été malhabile, sans qu'on le veuille, ça se passe simplement. Quelqu'un avait de nouveau ramassé ce bonheur, l'avait emporté sans demander à l'un ou à l'autre s'ils en avez assez, s'ils étaient rassasiés.
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