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Olivier Mannoni (Traducteur)
EAN : 9782020669542
316 pages
Seuil (11/03/2005)
3.59/5   22 notes
Résumé :
Dans la Hongrie de 1956, un père et ses deux enfants abandonnés par leur mère, passée à l'Ouest, errent d'une région à l'autre, en quête de leur destin. La trame du livre de Zsuzsa Bánk se résume à peu près à cette phrase. Et pourtant, il s'agit d'un livre d'une exceptionnelle richesse et d'une qualité littéraire tout à fait remarquable. Par sa structure, tout d'abord : le roman est composé d'une myriade de brefs paragraphes qui se succèdent comme des plans au ciném... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Avec le nageur, Zsuzsa Bànk me laisse aussi perplexe qu'avec son recueil de nouvelles, L'été le plus chaud, que j'ai lu la semaine dernière. Dès les premières pages, j'ai retrouvé son style si caractéristique que j'avais aimé. Des non-dits, des impressions, des observations, un regard sur le monde. Une atmosphère gaie, insouciante et lourde à la fois, empreinte d'une tristesse négligée, d'une nostalgie d'un passé mal connu et d'un présent mal compris. Très poétique. Mais ce qui fonctionne merveilleusement pour des histoires courtes ne marche peut-être pas aussi bien pour un roman qu'on étire. Dans tous les cas, ça n'a pas été suffisant pour moi.

Avec le nageur, Zsuzsa Bànk nous dresse un portrait d'une Hongrie, on ne sait pas trop laquelle. Figée dans le temps, peut-être même hors du temps. En 1950 ou en 1990, peu importe. Kara, la jeune narratrice, et son frère Isti apprennent la fuite de leur mère, réfugiée à l'Ouest. À partir de ce moment, ils sont trimbalés à gauche et à droite par leur père. Mais ce qui marquera leur enfance, c'est ce lac, près duquel ils passent beaucoup de temps, près duquel ils trouvent un peu de bonheur. Les petits plaisirs du quotidien sont arrachés au monde adulte qui les entoure. Chaque chapitre est l'occasion de découvrir un personnage qui jouera un rôle dans cette enfance cruelle et magique. Je ne sais toujours pas si j'ai aimé ou non…

Enfin qui est ce nageur ? Au début, j'ai cru que le titre faisait référence au père, puis aux amis Tamas et Mihaly, finalement, c'est probablement Isti. Titre étrange, évocateur, mais, selon moi, peu approprié. J'avais ressenti la même impression avec L'été le plus chaud, où j'ai longtemps cherché la chaleur dans les froides nouvelles. Bien sur, il y a l'eau, au coeur du récit. Les enfants y trouvent réconfort, entre autres choses. Dans tous les cas, qu'est-ce le lecteur est supposé trouver, lui, au roman ? Je ne le sais toujours pas.
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Nous somme en Hongrie dans les années 50. Un jour, Katalin quitte sa famille pour partir clandestinement à l'Ouest. Ses enfants ne comprennent pas, devant les réactions du village où il habite, Kálmán, le père vend la maison, une étrange errance débute pour les enfants, qui voguent de lieu en lieu, de famille en famille. Ils s'attachent à chaque fois, et le départ arrive immanquablement. Ils finissent par échouer tous les trois chez Anna, leur grand-mère paternel, mais ils repartiront aussi de ce lieu des origines.

Tout le prix de ce livre est dans les descriptions, dans les ambiances, aussi dans la manière dont Zsuzsa Bánk dépeint ses personnages, donne vie à leurs angoisses, à leurs forces et faiblesses, toujours sans juger, sans idéaliser, mais avec une indéniable tendresse en fin de compte. C'est très factuel, mettant à distance, sans pathos, ne jouant pas la corde sensible, ce qui peut éloigner certains lecteurs. C'est un peu un univers désespérant, le quotidien est difficile et les horizons sont limités : la vie de Katalin en Autriche semble presque plus dure que celle qu'elle menait en Hongrie. Mais les gens partent quand même, certains n'ont d'une certaine manière pas le choix, une nécessité interne les pousse à tenter quand même. le livre n'est pas à proprement parlé politique, peu d'allusions sont faites aux événements, mais un fond de tristesse et d'absence de perspectives est là, en fond de tableau. Et il y a malgré tout aussi une partie habitée par les jeux et l'insouciance de l'enfance.

J'ai un peu calé au milieu du roman, trouvant que la trame romanesque à proprement parlé était quelque peu lâche, les déambulations, descriptions de lieux et personnes ont fini par me sembler un peu de l'empilement, sans lien véritable. Mais la fin du livre permet un peu mieux d'appréhender le parcours de Kálmán, jusque là personnage assez énigmatique, n'explicitant rien, et surtout pas la signification des errances qu'il impose à ses enfants. Cela donne davantage de sens à l'ensemble, et finit par permettre une émotion plus intense, moins retenue que jusque là. Et m'a laissé sur une forte impression pour terminer ma lecture.
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Triste histoire de deux enfants hongrois dans les années 50,abondonnés par leur mère qui passe à l'Ouest et ballotés par leur père d'un bout à l'autre du pays.L'eau sera leur bouée de sauvetage mais aussi pour l'un d'eux le chemin de la mort.Superbe!
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Un livre plein de poésie, de mélancolie et de petites joies. Une femme abandonne sa famille pour passer à l'ouest. le père et les enfants doivent recréer une relation, continuer à vivre.
Ils quittent à leur tour la maison familiale et les rencontres commencent, les mésaventures aussi.
Kata, la fille aînée raconte tout ça, à travers son regard d'enfant, elle raconte son frère, Isti, son père, les adultes, la magie de certains instants, l'incompréhension, sa mère, cet abandon.
Au-delà des mots, les images apparaissent, tristes et un peu grises mais pas tout le temps.
La tendresse surgit tout à coup là, où on ne l'attendait plus. La détresse aussi.
Et l'eau, toujours, qui apaise, rythme leur vie et les distrait de la réalité.
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Ce livre utilise les techniques du nouveau roman avec talent .Terne ,descriptif ,,banalités,des histoires courtes un peu toujours les mêmes,le lac est-il baignable ,peut être ,on ne sait pas mais on on y va quand même ,on marche ,on se trempe et tient on nage.L'astuce de l'auteure est de situer son roman dans la Hongrie communiste (celle d'Orban c'est kif-kif )où tout est gris ,terne ,banal par essence .Il y a donc une certaine cohérence entre le décor et le style,augmentée par le fait que ce décor est vu par une enfant dont le frère ne rêve que de nage ( ce symbole est dans la veine du N.R.) Devons nous en conclure que l'auteure croit que les enfants voient le vie des adultes comme un no- man -land ,incohérent ,et incertain ?
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Bien qu'il fît trop froid, elle me laissa m'asseoir dans la cour, sur un banc humidifié par la dernière pluie. Je passai les doigts sur l'eau, j'attendis la pluie suivante, qui trempa mon manteau, mes collants et mes bottes, et je souhaitai qu'elle passe au travers de moi-même, cette pluie, qu'elle me dissolve, peut-être, et que je puisse partir en glissant avec l'eau - quelque part.
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Isti et moi, nous avions appris à nager un dimanche. L'un de ces dimanches comme il y en avait souvent ici, noyé dans un silence qui ne tolérait que le battement d'ailes d'un oiseau pris dans une vigne. Ce jour-là, Virág était assise à l'ombre derrière la maison, Zoltán dormait, Ági montait et descendait les rangs pour goûter les raisins, encore beaucoup trop petits et beaucoup trop verts. Mon père s'était posé une serviette éponge autour de la nuque, avait couru à travers le jardin, puis avait descendu la rue, et lorsque Isti l'avait rappelé depuis la porte et lui avait demandé ce qu'il avait enroulé sur son cou, il nous avait emmenés, non pas à sa plage, mais sur une autre, où des essaims de guêpes tournoyaient au bord de l'eau, épais comme une brume d'hiver. Le sable était sombre, les roseaux paraissaient presque pourris. Mon père nous avait ordonné de continuer lentement en direction du lac, sur un mur étroit, pieds nus, les bras serrés contre le corps. Isti et moi, nous avions fermé les yeux. Je pouvais sentir le battement d'ailes des guêpes et l'air qu'elles déplaçaient. avancez lentement, avait dit mon père, même si elles se posent sur vous, continuez tout simplement , continuez encore, puis, lorsque nous étions arrivés au rivage, il nous avait attrapés, jetés dans le lac et avait crié : Nagez. (pages 86-87)
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Quand elle vivait encore chez nous, ma mère travaillait en usine, dans la ville de Papa. Elle partait tous les matins sur son vélo et fendait le brouillard. Notre chien courait à côté d'elle en glapissant jusqu'à ce qu'elle le sème le long de la grande route. Je me réveillais dès que je l'entendais dans la cuisine. Quand elle laissait la porte se refermer, je me levais pour la suivre des yeux par la fenêtre. J'écartais les rideaux et je secouais la main pour lui faire signe. En secret, je l'appelais la fendeuse de brouillard. Ma mère haïssait notre village. Elle disait : Ici des enfants meurent parce qu'ils tombent dans les fosses à purin. Ils meurent asphyxiés. Où voit-on des choses pareilles ? (page 11)
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Je crois que nous n'avons jamais vu notre père sans cigarette. Ses vêtements sentaient la cigarette, ses mains, ses cheveux. Ses cigarettes, il les jetait par terre pour en écraser l'extrémité incandescente, et quand il était couché sur le canapé, nous découvrions des points blancs en papier sur ses semelles. Même dehors, dans la vigne, nous en trouvions des restes entre les ceps, et dans la cave, sous les fûts, à côté des corbeilles. Parfois, un peu de tabac nageait dans une bouteille, et nous le remarquions seulement au moment où l'on avait déjà versé le vin dans les verres.
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Cet été-là, Isti s'est mi à écouter des choses qui ne produisaient aucun son. Il disait qu'il entendait le ciel, qu'il soit proche ou lointain, nuageux ou immaculé, il entendait les raisins, les rouges mieux que les blancs, et il entendait la poussière qui vole au-dessus du sol lorsqu'une porte s'ouvre, ces gros flocons blancs, il les entendait.
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Videos de Zsuzsa Bànk (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Zsuzsa Bànk
Un magnifique roman sur l?enfance et le poids du passé, d?une pureté stylistique époustouflante. Une ode touchante à la vie. Dans une petite ville du Sud de l?Allemagne dans les années 1960, Seri, Aja et Karl, liés par une amitié profonde, profitent des jours clairs de l?enfance. Ils passent la plus grande partie de leur temps dans le jardin et la maison d?Évi, la mère d?Aja, situés au milieu des champs, tout près du pont aux coquelicots qui mène à la forêt et à son lac.
Pourtant, tout n?est pas aussi idyllique qu?il y paraît et les trois amis, devenus adultes, devront faire face à des secrets de famille douloureux et leur amitié sera soumise à rude épreuve entre amour, trahison et culpabilité.
Dans ce roman envoûtant, à travers l?histoire de ces trois enfants et de leurs mères qui veillent à tenir à distance les jours sombres du destin, Zsuzsa Bánk aborde avec grâce les thèmes de l?apprentissage de la vie et de la famille.
"Les jours clairs", un roman de Zsuzsa Bánk (www.piranha.fr)
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>Littérature (Belles-lettres)>Littérature des langues germaniques. Allemand>Romans, contes, nouvelles (879)
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