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Critique de Neurot


- Petite introduction au cycle de la Culture de Ian. M. Banks :

Ce cycle est donc écrit par Ian. M. Banks (avec un M quand il écrit de la SF et sans pour ses autres ouvrages), un auteur Écossais engagé très récemment décédé (2013). S'il est relativement peu connu en France, il l'est beaucoup plus dans sur les îles britanniques pour ses ouvrages SF et plus classiques très appréciés des critiques et du public d'outre-manche.

Le cycle de la culture narre diverses histoires dans un contexte commun, celui de la Culture, une société pacifiste sans loi, ni hiérarchie, ni propriété. Une société qui a abandonné sa gérance aux machines intelligentes et bienveillantes. Qui a vaincu la mort, la souffrance et voit dans son mode de vie libéral, hédoniste et égalitaire l'avenir de l'univers. C'est cette dernière pensé qui la rend expansionniste, au point qu'elle a prit une ampleur démesurée et continue inexorablement son expansion pacifique d'assimilation culturelle dans toute la galaxie.

Tous les ouvrages du cycle sont indépendants les uns des autres, autan au niveau des lieux, des thématiques, que des personnages, avec toujours en toile de fond la Culture. Ils peuvent donc se lire dans l'ordre que l'on souhaite. L'éditeur français a cru de bon ton de changer l'ordre chronologique des parutions, si le premier livre du cycle écrit par Banks est "Une forme de guerre", en France "L'homme des jeux" puis "L'usage des armes" l'ont précédé. Parait-il que cette chronologie est plus adaptée pour bien rentrer dans le cycle.


- Mon avis sur "Une forme de guerre".

L'éditeur aura beau dire ce qu'il veut, j'ai préféré commencer par le vrai premier livre du cycle écrit par Banks. Par sûr que je suive la chronologie par la suite, mais pour commencer, cela m'a paru le plus adapté. Dans "Une forme de guerre" la culture s'est trouvé un adversaire inassimilable et très puissant, les Idirans, une société très religieuse et militariste. Une guerre a naturellement suivi, une guerre terrible à une échelle monstrueuse. Une guerre idéologique. C'est dans ce contexte que l'on va suivre le combat personnel de Horza, un des derniers de son espèce, les métamorphes, dans son combat contre la Culture, devenant ainsi un allié pragmatique des Idirans. Ces derniers lui confient la mission d'aller récupérer un Mental (Intelligence artificiel qui "gouverne" la Culture) sur une planète où il s'est réfugié en catastrophe, après la destruction de son vaisseau par des combattants Idirans. Mais tout ne va pas se passer comme prévu, et moult péripéties l'attendent avant même de pouvoir atteindre le Monde de Schar où s'est réfugié la machine.

C'est un livre bourré d'action et d'aventure qui attend le lecteur ici, le rythme est assez enlevé, même s'il sait se poser et faire réfléchir son lecteur. le "sens de l'émerveillement" tourne à plein régime, tant les situations et descriptions sont d'une imagination et d'une ampleur gigantesque. le contexte ultra futuriste demande un temps d'adaptation (classique dans la SF de ce style), les termes inventés sont légions, et pas expliqué pour la plupart, les proportions difficilement imaginable, etc... cela peut le rende un brin difficile d'accès pour un néophyte. Toutes l'histoire tourne autour de Horza, un personnage un brin désabusé et très cynique envers le modèle de la Culture, et de la petite équipe qu'il va trouver et "rallier" au début de son aventure. du contexte de la guerre entre la Culture et les Idirans l'ont ne vivra pas grand chose, sauf dans un épilogue fataliste. de la Culture et son fonctionnement aussi on ne grattera que la surface, ce qui suffit déjà à me dire que l'idée même de cette société est brillante, et possède un potentiel formidable. Elle pose énormément de question, idéologique notamment, auxquels Banks ne répond volontairement pas. Qui sont les gentils ? Les méchants ? Qui a le plus raison ? le moins tord ? Aucun manichéisme, et c'est très appréciable.

Si je ne me trompe pas c'est le premier essai de Banks dans le space opéra, cela se voit encore par certains aspects où il suit un peu trop les codes du genre. le tout manque encore un peu de profondeur. Les péripéties, très imaginatives certes, prennent beaucoup de place. Et dans certains grosses scènes d'actions, parfois bien longuette, cela manque même de clarté, de lisibilité, à en devenir pénible. La relation entre les personnages est intéressante, mais aurai pu être encore plus fouillé. Horza est le seul à être réellement approfondi dans toute sa complexité, ses contradictions. le livre aborde aussi un ton plutôt léger, malgré le contexte sous-jacent de la guerre. le livre propose de vrai scène ou réplique humoristique, très réussi, qui allège encore l'ambiance générale du livre. Il faut attendre le dernier quart pour que le ton se noircisse vraiment, et que l'odeur de la mort se fasse vraiment prégnante.

Le titre original du livre est "Consider Phlebas", il fait référence à un poème de T.S.Eliot qui parle de la vanité des actions individuelles face à la destinée des civilisations. Un titre très adéquat, tant le combat de Horza n'est qu'une escarmouche insignifiante et ne représente rien dans l'immensité de la guerre de civilisation auquel il participe.

Donc en bref, une très bonne introduction dans un cycle très ambition et d'une profondeur insondable par l'intelligence et l'originalité de son propos initial, et la totale liberté de réflexion qu'il nous laisse. Mais une introduction qui n'est pas exempt de petits défauts et de quelques longueurs.
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