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La Culture tome 1 sur 12

Hélène Collon (Traducteur)Gérard Klein (Préfacier, etc.)
EAN : 9782253071990
633 pages
Le Livre de Poche (11/04/2003)
3.94/5   257 notes
Résumé :
Horza, l'un des derniers métamorphes, peut modifier sa forme à sa guise, ce qui en fait une redoutable machine de guerre.
Il s'est engagé, aux côtés des Idirans, dans une croisade personnelle contre la Culture, cette immense société galactique anarchiste, tolérante, éthique et cynique.
Mais son combat n'est qu'une escarmouche insignifiante dans la grande guerre qui embrase la Galaxie, entre la Culture et les Idirans fanatiques. Une guerre anachro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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Une forme de guerre est un beau titre pour un roman assez solide sur le fond et peut-être le plus léger du cycle sur le plan du style ... de la forme et de l'intrigue ..

Ce n'est pas le plus difficile c'est vrai mais c'est un espace opéra mouvementé et très rythmé qui comme les autres romans de ce cycle permet d'explorer un des univers les plus dense et les plus crédible de la SF ...

Dans une de ses préfaces à ce cycle l'auteur prétend que la culture n'existerait pas .. perso je suis dubitatif !! ( sourires ) ...

Dans ce roman le fil conducteur est Horza un homme mais le dernier des métamorphos ( donc le dernier de son espèce ) qui mène un combat personnel et acharné contre la culture ..
Un combat dérisoire sur un plan global mais qui va dans les faits monopoliser grandement l'attention du lecteur ...
est un roman très rythmé avec beaucoup d'action ..
Le roman présente de ce fait un caractère assez léger mais c'est une impression trompeuse car ce texte possède incontestablement un aspect :
« la culture par le petit bout de lorgnette « en effet l'auteur y développe une foule de détails civilisationnels et structurels concernant cette société incomparable ...

Par ailleurs dans ce roman la culture a loupé son coup en essayant d'absorber la société Idiranne ...
Cette espèce alien au modèle social totalitaire et idéologique s'est avéré inassimilable et de fait cette civilisation conduit une guerre intense et déterminée contre la culture .

De ce fait celle-ci : S'efforce de faire face à ce conflit qu'elle a grandement provoqué comme par une curieuse et légère inadvertance ... Ce caractère paradoxalement indiffèrent aux individus ainsi que généralement et occasionnellement , cavalier ... léger et froid de cette société est le sujet principal de roman ...
Le texte est remplis de péripéties spectaculaires ....
Deux blocs s'affrontent à leur manière et Horza aveuglé par son ressentiment récolte ce qu'il a semé ..
Sa destinée est un thème en soi mais ce texte traite aussi d'idéologie normative et de gestions des individus par ces monstres froids que sont les états ...

C'est un des space opéra les plus envoutant et les plus spectaculaires du cycle et par ailleurs malgré sa complexité il me semble qu'il présente un caractère adapté à un public plus jeune que d'autres romans de ce cycle ...
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[CS] Une forme de guerre donc… Pour résumer je vais partir de la quatrième de couverture : « Horza, l'un des derniers métamorphes, peut modifier sa forme à sa guise, ce qui en fait une redoutable machine de guerre. Il s'est engagé, aux côtés des Idirans, dans une croisade personnelle contre la Culture, cette immense société galactique anarchiste, tolérante, éthique et cynique. Mais son combat n'est qu'une escarmouche insignifiante dans la grande guerre qui embrase la Galaxie, entre la Culture et les Idirans fanatiques. Une guerre anachronique : une guerre de religion. ». Bon, cela ne nous apprend au final pas grand-chose, d'autant plus que l'aspect religieux, qui n'a rien d'anachronique par ailleurs, est pour le moins un élément mineur. Reprenons.
- le contexte est celui d'un affrontement entre la Culture (je renvoie à mes autres critiques de ce cycle) et une société militariste : celle des Idirans.
- Nous suivons durant tout ce roman (environ 500 pages) Horza, qui combat au côté des Idirans car il déteste le modèle de société que veut promouvoir la Culture. Les explications de cette détestation sont les parties les plus « analytiques » de ce livre. Pour autant ce contexte est avant tout un prétexte pour ce qui suit même si le cadre est bien construit.
- Cet ouvrage est clairement un space opéra et nous y trouvons tous les attendus du genre : beaucoup de batailles spatiales, d'action, un petit groupe de mercenaires (en mode Alien) dont nous observons les relations internes, avec les inévitables rivalités et autres relations amoureuses/sexuelles (soft). En bon space opéra l'histoire est linéaire et simple à suivre (ce qui mérite d'être signalé avec Banks). Elle « colle au terrain ».
Ce livre est donc avant tout un livre d'action, au même titre qu'il existe des films d'action. Dans ce registre il est bien construit. Les combats sont réalistes et (je le suppose) prenants, l'ouvrage est servi par une plume efficace, il comprend plusieurs morceaux de bravoure (ah, le cannibalisme !) et une fin un peu moins attendue que d'habitude pour ce genre (Nous retrouvons ici une spécialité de Banks).
*
Pour autant je me dois de dire que je me suis ennuyé et ai peiné à finir ce roman. Je n'aime pas les films d'action et les space opéra me font le même effet, une impression de vide, de personnages sans profondeur gesticulant de façon bruyante et creuse dans une trame narrative qui sert de cache sexe pour étaler un peu de « sentiments » et des tonnes d'hémoglobine, dont bon nombre de morts, souvent horribles (le côté voyeuriste est donc bien présent).
*
Si je tente d'être objectif (d'où ma notation) cet ouvrage me semble être, dans la catégorie des space opéras, un « bon cru ». Mais je suis mauvais conseiller dès lors que ce type d'écrit me lasse vite. Je suggère donc à qui aime l' « action » de tenter cette découverte. Je n'inciterais en revanche pas qui aime une SF analytique et spéculative à aborder l'oeuvre de Banks par une forme de guerre. Les deux autres livres que je connais de cet auteur m'ont semblé autrement plus riches.
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Une déferlante d'articles s'apprête à avoir lieu sur le paisible blog de C'est pour ma culture. le capitaine Sylvain la Scribouille, qui comme d'habitude en parfait imbécile avait promis au début de 2020 monts et merveilles à ses abonnés, se trouve d'un coup pris en étau en constatant qu'une année ne comporte que 365 jours. C'est d'ores et déjà râpé pour les films à cause des envahisseurs covidiens ; également pour la série Dark Crystal, parce que monsieur est une feignasse et qu'il n'a vraiment pas le goût en ce moment. Reste à remplir le contrat en lisant les livres qui lui manquent sur son planning ; alors autant commencer par le tome 1 (ou 3, c'est selon grâce à la magie des éditions françaises) du prestigieux cycle de la Culture.

La Culture

La Culture, méconnue en nos lointaines contrées de la tribu des Mange-Grenouilles, est donc une énième variation de l'éternel empire / fédération / confédération galactique que se doit de posséder tout bon space opera. Seulement, Iain Banks n'est pas le premier écrivain pulp venu et s'est imposé comme écrivain de SF dans les pays anglo-saxons en n'en bâtissant pas le modèle sociétal à la légère : d'une part, la Culture n'est pas l'organisme le plus puissant de la galaxie (elle possède de nombreux rivaux), et d'une autre, vous commencez à me connaître depuis le temps, bah c'est une utopie d'extrême-gauche.
L'auteur part du postulat qu'il s'agit d'une société post-pénurie, c'est-à-dire : toute ressource vitale y est disponible en abondance, étant donné que le voyage hyperspatial a offert à l'Homme une infinité de mondes vierges à coloniser. Dès lors, plus besoin d'exploiter le peuple voisin, ni d'ériger un modèle économique puisque tous nos besoins sont à portée de main (ce qui me rappelle d'ailleurs que j'avais eu dans des commentaires Youtube une discussion ovniesque — sans mauvais jeu de mots — mais passionnante sur si une société intergalactique serait capitaliste ou communiste). Dominer son prochain devient dès lors possible… mais totalement inutile. Dès lors, les religions, les États, les sociétés marchandes perdent leur influence quand elles ne disparaissent pas purement et simplement, et des trillions d'habitants vivent en harmonie. Et quand je dis harmonie, entendons-nous bien : il y a des homo sapiens, d'autres formes d'êtres humains qui ont évolué en fonction de leur planète, des extraterrestres, des IA, et l'on vit aussi bien sur des planètes et des lunes que des anneaux-mondes, des stations spatiales, des astéroïdes…
Une utopie absolue ne pouvant être qu'un sujet rasoir (de même qu'une dystopie, d'ailleurs — l'intérêt est d'explorer ses systèmes politiques et de tenter d'y déceler leurs lacunes), la Culture possède ses failles : l'argent y existe encore, pour échanger des ressources particulièrement rares ; la loi n'y existe pas, mais différents consensus y sont établis ; de même, et c'est là qu'on commence sérieusement à s'éloigner de son idéal anarchiste, différentes institutions (dont une police et une armée) existent. C'est ainsi que le service Circonstances Spéciales envoie ses espions à l'ennemi dans la guerre contre les Idirans, des extraterrestres fanatiques et expansionnistes qui eux n'ont jamais abandonné leurs instincts violents à cause d'une discipline de fer qu'ils tiennent depuis le commencement de leur espèce…
Mais le fait que des IA soient considérés comme des êtres normaux possède ses lacunes : comment peut-on être sûr que celles-ci sont bel et bien conscientes ? en se fiant au test de Turing qui considère qu'une machine est consciente dès lors qu'elle nous paraît humaine ? en se disant que nous sommes de toutes façons tous des machines, aux choix déterminés à l'avance et dépourvus de libre-arbitre ? Mais tant que nous ne serons pas à la place de la machine, nous ne pourrons pas dire si elle est effectivement consciente… et si nous y étions, alors ce serait forcément oui. Face à ce problème philosophique ambigu qui remonte à la nuit des temps de la SF, il n'est donc pas étonnant que certains s'écrient : « Des robots qui auraient les mêmes droits que nous ? Mais c'est contre-nature ! Un humain ! Un drodrone ! », et rejettent dès lors la Culture.
Bora Horza Gobuchul est l'un de ceux-ci : post-humain Métamorphe, il considère que l'Homme n'a pas le droit de toucher au vivant et il considère, bien que non-croyant, que la Culture commet là une sorte de sacrilège. Face à un système ne pensant qu'à son bien-être et tolérant ainsi à peu près tout et n'importe quoi, Horza va imposer son système de valeurs et s'allier aux Idirans. Mais peut-on réellement fonder tous ses combats sur une simple croyance ?

C'est très bien, mais…

Outre le fait que l'idée de base soit originale et cohérente, Horza est un protagoniste passionnant à lire : Iain Banks aurait pu tomber dans le cliché facile de l'intégriste froid et sans coeur, au lieu de ça nous avons un antihéros drôle, caustique, mais terriblement rusé. Bref, on se demande par moments si on se place réellement du côté des méchants : il ne tolère pas l'idée qu'une IA puisse être humaine et va jusqu'au mépris et à la cruauté envers elles pour affirmer son point de vue, mais pour le reste il semble quelqu'un de tout à fait rationnel et attachant, au point que l'on se met à espérer qu'il change de camp. Il faut aussi lui concéder quelques superpouvoirs : dans un univers où l'on peut rayer des villes voire des PLANÈTES en un claquement de doigt sans devoir construire des tas de ferraille aussi gros qu'une planète (désolé Luke), il est moins une facilité d'écriture qu'une nécessité de concéder à votre héros ne serait-ce que quelques capacités anatomiques (non, pas celles que vous pensez) : outre le fait qu'il peut modeler son apparence physique (mais peu et lentement, ce qui évite de se retrouver avec 36 000 transformations par chapitre), il possède également du venin mortel sur lui qui lui sera précieux notamment lors d'une scène de grand-guignol aussi drôle que sadique, à ne pas mettre entre toutes les mains !
Ceci dit, les thématiques puissantes ne sont véritablement abordées que dans la seconde moitié du livre : la première se contente de faire de l'aventure à la pulp, piraterie / espionnage / exploration / hard-boiled, dans un ensemble qui échappe à l'impression d'un fix-up décousu mais nous éloigne considérablement de la guerre promise (c'est vraiment ma journée pour les calembours foireux) ; et la seconde moitié qui se recentre sur les enjeux ne nous montre strictement AUCUN affrontement militaire, ce qui fera hurler « Remboursez nos invitations !« à nombre d'entre vous. de même, on ne fait que survoler certains thèmes et la Culture, dans laquelle on ne s'aventure jamais vraiment et dont on n'apprend presque rien, reste à questionner : on parle d'une société profondément hédoniste, où n'importe qui à tous moments peut s'auto-euthanasier, s'auto-avorter, et faire durer un orgasme au moins plusieurs minutes. Peut-on réellement souhaiter une société sans souffrance ni contrariété après Schopenhauer ? Horza aurait pu se positionner également face à ces pratiques, mais son unique obsession anti-IA semble légitimer pour lui n'importe quelle pratique des Idirans, lui qui est pourtant athée et tout à fait rationnel (quand il aurait été bien plus pertinent d'en faire un croyant tourmenté…).
Autres éléments curieux cette fois en-dehors du récit, les appendices arrivent avant l'épilogue : cela permet de quitter le livre avec une image marquante mais coupe du coup forcément le récit en deux. de même, il y est mentionné que les évènements se déroulent au XIVe siècle du calendrier chrétien, soit… en plein Moyen Âge. Que s'est-il passé, alors ? Les humains de la Culture sont-ils les descendants de civilisations anciennes ? Sommes-nous issus des étoiles plutôt que du singe, comme dans la fameuse série qui commence par un B ? (D'ailleurs, hypothèse complètement idiote, mais pourquoi pas tant qu'on a pas lu Inversions : )
Bref, on n'effleure que les grands questionnements au profit d'un divertissement pirates-de-l'espace loin d'être ennuyeux mais souvent glauque et parfois tirant à la ligne ; j'étais sur le point de considérer ce roman comme surcoté (quand bien même il est reconnu comme le moins bon du cycle), quand arrivent les deux dernières pages, où l'auteur en faisant semblant de rien nous refile un énorme twist qui ouvre tout droit vers de nouvelles réflexions, rassure autant qu'il terrifie, bref s'avère merveilleux et cynique… à l'image de la Culture ?

Conclusion

Bref, malgré le talent indéniable d'Une forme de guerre, on s'en souviendra surtout comme d'un Banks mineur… où il n'est presque jamais question de guerre. Ça n'en reste pas moins un roman passionnant à lire (des fois un peu moins, mais on ne peut jamais dire qu'on s'ennuie), et qui mérite toute l'attention de quiconque désire comme moi devenir un grand connaisseur de la SF. Après, je dis ça, c'est pour votre culture…
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Le principal problème de Iain Banks est qu'il peut déclencher une addiction croissante peu compatible avec la conduite d'une vie professionnelle et familiale équilibrée. Disons-le tout net : j'ai adoré « une forme de guerre ». Une fois embarquée dans le cycle de la Culture, naviguant dans l'hyperespace, côtoyant les VSG (Véhicules Systèmes Généraux pour ceux qui ne seraient pas encore des afficionados), ou à bord du Mégavaisseau, j'ai eu un peu de mal à redescendre sur terre.

La société Idiran affronte donc la Culture dans une guerre sainte. Les Idirans, grandes créatures à trois jambes dotées de l'immortalité biologique, se sont développés sur leur planète d'origine, Idir, devenant dominants grâce à leur intelligence, entraînant la disparition de l'écosystème sauvage et la soumission des espèces autour d'eux. (Et il paraît que la Culture et les Idirans n'existent pas …)

Au milieu de cette guerre galactique, le héros, Bora Horza Gobuchul, redoutable guerrier en croisade personnelle contre la Culture, cherche pour le compte des Idirans à capturer un Mental - un de ces êtres d'intelligence artificielle qui font fonctionner la Culture et qui s'est réfugié après la destruction de son vaisseau par les Idirans sous la surface d'une planète.
Horza, survivant d'une espèce en voie d'extinction, les métamorphes, voyage vers le monde de Schar, planète des morts dans lequel le Mental s'est réfugié. On l'a compris dès le titre (« Consider Phlebas » en anglais) et le poème de T.S. Eliot en exergue, la mort et la destruction dominent ce récit exaltant.

« Comment croire que les simples citoyens de la Culture désirent réellement la guerre, quel qu'ait été le résultat de leur vote ? Ils avaient leur utopie communiste. Ils étaient mous, choyés et trop gâtés, et le matérialisme évangélique de la section Contact se chargeait des bonnes oeuvres destinées à soulager leur conscience. Que demander de plus ? Non, la guerre devait être au départ une idée des Mentaux ; on reconnaissait bien là leur volonté clinique de nettoyer la galaxie, d'en assurer le fonctionnement esthétique et efficace, sans gaspillage ni injustice, ni souffrance d'aucune sorte. Ces imbéciles ne comprenaient même pas qu'un jour, les Mentaux commenceraient à trouver bien inutiles et bien inefficaces les sujets humains de la Culture. »

Le livre comporte des morceaux de bravoure inoubliables – l'accident du Mégavaisseau, l'épisode où Horza cherchant à rejoindre son vaisseau est capturé comme don-de-la-mer sur une île dominée par un monstre obèse et cannibale, la partie du jeu de Débâcle, jeu qui se joue dans la confusion précédant la dernière heure, ici sur l'Orbitale de Vavatch avant sa destruction par la Culture, et enfin l'accident de train dans les tunnels du monde de Schar.

Infiniment grand et éloigné de nous par la puissance de l'imaginaire, infiniment proche de nous par la force de la métaphore.
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- Petite introduction au cycle de la Culture de Ian. M. Banks :

Ce cycle est donc écrit par Ian. M. Banks (avec un M quand il écrit de la SF et sans pour ses autres ouvrages), un auteur Écossais engagé très récemment décédé (2013). S'il est relativement peu connu en France, il l'est beaucoup plus dans sur les îles britanniques pour ses ouvrages SF et plus classiques très appréciés des critiques et du public d'outre-manche.

Le cycle de la culture narre diverses histoires dans un contexte commun, celui de la Culture, une société pacifiste sans loi, ni hiérarchie, ni propriété. Une société qui a abandonné sa gérance aux machines intelligentes et bienveillantes. Qui a vaincu la mort, la souffrance et voit dans son mode de vie libéral, hédoniste et égalitaire l'avenir de l'univers. C'est cette dernière pensé qui la rend expansionniste, au point qu'elle a prit une ampleur démesurée et continue inexorablement son expansion pacifique d'assimilation culturelle dans toute la galaxie.

Tous les ouvrages du cycle sont indépendants les uns des autres, autan au niveau des lieux, des thématiques, que des personnages, avec toujours en toile de fond la Culture. Ils peuvent donc se lire dans l'ordre que l'on souhaite. L'éditeur français a cru de bon ton de changer l'ordre chronologique des parutions, si le premier livre du cycle écrit par Banks est "Une forme de guerre", en France "L'homme des jeux" puis "L'usage des armes" l'ont précédé. Parait-il que cette chronologie est plus adaptée pour bien rentrer dans le cycle.


- Mon avis sur "Une forme de guerre".

L'éditeur aura beau dire ce qu'il veut, j'ai préféré commencer par le vrai premier livre du cycle écrit par Banks. Par sûr que je suive la chronologie par la suite, mais pour commencer, cela m'a paru le plus adapté. Dans "Une forme de guerre" la culture s'est trouvé un adversaire inassimilable et très puissant, les Idirans, une société très religieuse et militariste. Une guerre a naturellement suivi, une guerre terrible à une échelle monstrueuse. Une guerre idéologique. C'est dans ce contexte que l'on va suivre le combat personnel de Horza, un des derniers de son espèce, les métamorphes, dans son combat contre la Culture, devenant ainsi un allié pragmatique des Idirans. Ces derniers lui confient la mission d'aller récupérer un Mental (Intelligence artificiel qui "gouverne" la Culture) sur une planète où il s'est réfugié en catastrophe, après la destruction de son vaisseau par des combattants Idirans. Mais tout ne va pas se passer comme prévu, et moult péripéties l'attendent avant même de pouvoir atteindre le Monde de Schar où s'est réfugié la machine.

C'est un livre bourré d'action et d'aventure qui attend le lecteur ici, le rythme est assez enlevé, même s'il sait se poser et faire réfléchir son lecteur. le "sens de l'émerveillement" tourne à plein régime, tant les situations et descriptions sont d'une imagination et d'une ampleur gigantesque. le contexte ultra futuriste demande un temps d'adaptation (classique dans la SF de ce style), les termes inventés sont légions, et pas expliqué pour la plupart, les proportions difficilement imaginable, etc... cela peut le rende un brin difficile d'accès pour un néophyte. Toutes l'histoire tourne autour de Horza, un personnage un brin désabusé et très cynique envers le modèle de la Culture, et de la petite équipe qu'il va trouver et "rallier" au début de son aventure. du contexte de la guerre entre la Culture et les Idirans l'ont ne vivra pas grand chose, sauf dans un épilogue fataliste. de la Culture et son fonctionnement aussi on ne grattera que la surface, ce qui suffit déjà à me dire que l'idée même de cette société est brillante, et possède un potentiel formidable. Elle pose énormément de question, idéologique notamment, auxquels Banks ne répond volontairement pas. Qui sont les gentils ? Les méchants ? Qui a le plus raison ? le moins tord ? Aucun manichéisme, et c'est très appréciable.

Si je ne me trompe pas c'est le premier essai de Banks dans le space opéra, cela se voit encore par certains aspects où il suit un peu trop les codes du genre. le tout manque encore un peu de profondeur. Les péripéties, très imaginatives certes, prennent beaucoup de place. Et dans certains grosses scènes d'actions, parfois bien longuette, cela manque même de clarté, de lisibilité, à en devenir pénible. La relation entre les personnages est intéressante, mais aurai pu être encore plus fouillé. Horza est le seul à être réellement approfondi dans toute sa complexité, ses contradictions. le livre aborde aussi un ton plutôt léger, malgré le contexte sous-jacent de la guerre. le livre propose de vrai scène ou réplique humoristique, très réussi, qui allège encore l'ambiance générale du livre. Il faut attendre le dernier quart pour que le ton se noircisse vraiment, et que l'odeur de la mort se fasse vraiment prégnante.

Le titre original du livre est "Consider Phlebas", il fait référence à un poème de T.S.Eliot qui parle de la vanité des actions individuelles face à la destinée des civilisations. Un titre très adéquat, tant le combat de Horza n'est qu'une escarmouche insignifiante et ne représente rien dans l'immensité de la guerre de civilisation auquel il participe.

Donc en bref, une très bonne introduction dans un cycle très ambition et d'une profondeur insondable par l'intelligence et l'originalité de son propos initial, et la totale liberté de réflexion qu'il nous laisse. Mais une introduction qui n'est pas exempt de petits défauts et de quelques longueurs.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Il me revient en mémoire le cas d’une espèce qui s’opposa jadis à nous. Oh, c’était il y a bien longtemps ; nul n’avait encore ne serait-ce que songé à moi. Ils avaient la suffisance de prétendre que la galaxie leur appartenait, et justifiaient cette hérésie en arguant d’une croyance blasphématoire de nature morphologique. C’étaient des créatures aquatiques dont le cerveau et les organes majeurs étaient logés dans un gros tronc central, d’où rayonnaient plusieurs bras ou tentacules. Ces derniers étaient épais côté tronc, effilés aux extrémités, et bordés de ventouses. Et leur dieu aquatique était censé avoir créé la galaxie à leur image.
« Vous comprenez ? Cette conviction venait du fait que leur corps comportait une ressemblance grossière avec l’œil grandiose qui est notre demeure à tous – ils poussaient même l’analogie jusqu’à comparer leurs ventouses aux amas globulaires – et leur appartenait donc en propre. Malgré l’absurdité de cette superstition païenne, ces créatures étaient prospères et puissantes ; elles représentaient en fait de fort respectables adversaires.
— Hmm…, fit Aviger. (Sans relever les yeux, il demanda :) Comment s’appelaient-elles ?
— Euh…, répondit Xoxarle de sa voix grondante. Leur nom… (L’Idiran réfléchit.) Les Fanch, je crois.
— Jamais entendu parler.
— Ça ne m’étonne pas, ronronna Xoxarle. Nous les avons anéanties.
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La Turbulence Atmosphérique Claire s'enfonça dans l'ombre d'une lune , dont elle dépassa la surface stérile et creusée de cratères ; son sillage ondula tandis qu'elle contournait le rebord supérieur d'un puits de gravité , puis elle descendit vers une planète bleue-vert toute entourée de nuages .
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Qui sommes nous ? Ce que nous sommes. Simplement ce qu'on croit que nous sommes Ce que nous savons et ce que nous faisons. Ni plus, ni moins. De l'information transmise. Les blocs d'écume, les galaxies, les systèmes solaires, les planètes, tout cela évolue ; la matière brute se modifie, en un sens elle progresse. La vie est une force plus rapide, qui réorganise, qui se trouve toujours de nouvelles niches écologiques à investir, qui ne cesse de prendre forme ; l'intelligence - la conscience - encore plus rapide, un plan d'existence supplémentaire.
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Au fond, elle n'arrivait pas à trouver Horza aussi cruel qu'elle aurait dû.
Tout ça, c'était la faute de la Culture, qui se jugeait trop civilisée, trop raffinée pour vouer de la haine à ses ennemis, préférant s'efforcer de les comprendre, de saisir leurs motivations, afin de les battre sur leur propre terrain puis de les traiter de telle manière qu'ils ne s'oppose plus jamais à elle. Le concept était sain tant qu'on n'approchait pas l'ennemi de trop près; seulement, quand ses agents passaient du temps avec lui, cette démarche empathique se retournait contre eux. Ils devaient alors mobiliser une sorte d'agressivité détachée, artificielle, pour contrer cette compassion naturelle et, justement, Balvéda sentait le recours à cette parade lui échapper peu à peu.
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-Méchant,méchant don de la mer !s'écria Fwi-Song.
Il se pencha , prit l'index de Horza dans sa bouche et referma sur le doigt sa double rangée de dents acérées qui pénétrèrent dans la chair. Puis il se retira vivement.
Le prophète mâcha , avala en contemplant le visge du Métamorphe. Sur quoi , il fronça les sourcils.
-Déchidément pas très chavoureux , benédicchion des courants océaniques .
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Video de Iain M. Banks (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Iain M. Banks
Hélène Collon, c'est LA traductrice de Philippe K.Dick, qui vient d'achever la nouvelle traduction d'Ubik paru aux Éditions J'ai Lu dans la collection « Nouveaux Millénaires ».
Hélène Collon est avant tout une grande lectrice qui porte haut les couleurs de la science-fiction avec l'imagination comme horizon.Embarquement immédiat pour un cours magistral de SF !
NB : Hélène Collon a reçu le grand prix de l'imaginaire de la meilleure traduction en 1994 pour L'Homme des jeux de Iain Banks.Elle a également été lectrice à de nombreuses reprises pour le Centre national du livre, qui se fie à son regard acéré.
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