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Citations sur Le mirage de la justice (29)

Quand la justice est corrompue, elle n’existe plus, et, croyez-moi, ce n’est pas parce qu’il y a un ministère de la justice dans toutes nos grandes et prospères démocraties, qu’elle existe dans tous les tribunaux. Elle dépend des hommes qui la font, elle peut donc être objective et juste ou fragile, arbitraire, aléatoire voire carrément illusoire. Malheur à celui qui aura affaire à son deuxième visage… Entre la perfection et la décadence, il y a des degrés divers mais, dans tous les cas, l’unicité, l’uniformité de la notion de justice ainsi que l’égalité de tous devant la balance ne sont que des mirages.
(pages 125-126)
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Le meurtre est horrible. Toutefois, l’impunité du coupable l’est tout autant. Je ne cesse de me répéter que, si la police avait effectué son travail correctement, l’assassin de mes parents serait désormais sous les verrous. Je ne supporte pas cette absence de visage et de nom, je VEUX savoir qui a fait ça, mais comment ?
(page 14)
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Il me parlait souvent de l’horreur que représentait l’inégalité de naissance, de cette forme de fatalité qui nous enferme dans un milieu qui peut parfois nous tuer après nous avoir fait subir maintes douleurs. Pourquoi naît-on pauvre en Afrique, dans un pays en proie à la guerre et à la famine, et non riche, au même endroit, dans la famille d’un dirigeant corrompu – ou honnête, si cela existe –, dans un environnement qui permet de vivre aisément, d’aller étudier à l’étranger et ainsi de se libérer d’un contexte négatif ? Mattia me posait souvent ce genre de questions mais je ne savais que lui répondre. Le hasard détermine cette distribution aléatoire. Les Hindous se rassurent et résolvent le problème en disant que les impurs, les Intouchables sont la réincarnation de gens qui ont fait le mal dans des vies antérieures et qui expient leurs fautes dans celle-ci. Les chrétiens se contentent de proposer une solution de rechange pour plus tard : le paradis.
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Pourtant, si l’époque de la monarchie absolue de droit divin, de l’alliance française entre la noblesse et le clergé et de celle, en Espagne, entre l’église catholique, les riches propriétaires terriens et les franquistes est révolue, les fidèles qui vont communier le dimanche sont plutôt bien habillés, plutôt bien placés socialement dans l’ensemble. À croire que Dieu ne s’adresse qu’aux nantis.
(page 196)
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Mattia sembla touché par mon ton péremptoire. Il me prit la main et essaya de me rassurer.
"Aurore, ma chérie, tu as tort. L'amour, c'est la plus grande force qui soit au monde. Mais je te comprends. Moi aussi, il m'arrive d'avoir peur. J'ai surtout peur de te perdre.
- Je ne vais pas mourir ! m'exclamai-je.
- Moi non plus. Tu vois que c'est idiot d'avoir peur d'aimer à cause de ça."
Comme il avait raison ! Pourtant, j'étais toujours un peu inquiète. Il me serra fort et tous mes soucis s'envolèrent l'espace d'un moment.
"Je peux rester avec toi ce soir... cette nuit ?...", m'interrogea-t-il timidement.
Avec ma voix la plus tendre et la plus douce, je lui répondis délicatement que non puis j'ajoutai en plaisantant que nous n'étions pas encore mariés. Il était dépité mais il se ressaisit vite.
"Et si je te demandais en mariage, tu accepterais ?"
Sa question me laissa pantoise.
"Tu le ferais ?"
Cette folie et cette spontanéité ne me déplaisaient pas.
"Oui, bien sûr."
Il joignit le geste à la parole en se mettant à genoux et en me prenant la main :
"Tu veux m'épouser ?"
Je lui souris, émue, et le relevai :
"Un jour prochain, oui. Pour l'instant, c'est encore trop tôt. Je ne suis pas prête. Cependant, quand je me marierai, je veux que ce soit avec toi.
- Alors, je t'attendrai puisque tu ne me laisses pas d'autre choix."
Il sortit et je restai seule et triste à me demander si la relation que nous avions serait à la hauteur de celle qu'avaient eue mes parents, si elle serait aussi forte et indestructible que celle de mon modèle.
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Je souhaiterais que la Terre soit remplie d’amour et de fraternité mais je sais que ce n’est pas le cas, ce n’est qu’un bel idéal. Dans la réalité, il n’y a pas de place pour les faibles. C’est la loi du plus fort qui règne et, si, face à cela, l’amour et les châteaux en Espagne sont notre force parce qu’ils nous permettent de nous évader et de nous régénérer alors il est légitime de les cultiver et de les exalter.
(page 184)
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Dans la réalité, les préjugés demeurent et lutter contre eux n’a rien d’évident surtout lorsqu’ils reposent sur certaines croyances solidement ancrées dans les mentalités depuis des siècles.
Soudain, tandis que nous déambulions au milieu de la foule, de la circulation et de l’agitation citadine, l’attention de Mattia fut attirée par un groupe d’hommes allongés sur un trottoir, à l’écart de l’artère principale.

" Que font-ils ? Ils se reposent ? Ils ont eu un malaise, me demanda-t-il, inquiet.
- C’est un coin reculé, lui répondis-je. Ils l’ont probablement choisi pour dormir quelques heures avant de reprendre le service. Ils ont des sacs à côté d’eux qui doivent contenir leurs affaires. Ils sont à deux pas d’un restaurant très fréquenté. Regardez, ils portent des vêtements kaki, ils doivent appartenir à une caste inférieure. Les serveurs qui apportent les plats sont vêtus de blanc, ils appartiennent aux castes supérieures car la nourriture mangée ne doit pas être touchée ou préparée par des impurs. Ceux qui débarrassent la table sont vêtus de kaki, ce sont le plus souvent des Intouchables car ils sont parfois obligés de toucher les restes que des impurs ont mangés. Il est interdit aux membres des castes élevées d’être confrontés à cette pollution. C’est inconcevable. Quand je vous disais que les préjugés ont la vie tenace."
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La prison guérit rarement les détenus même si elle essaie de le faire grâce à des dispositifs de réinsertion.
(page 52)
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Après la mort, la seule trace qui reste de nous sur Terre, hormis la tombe – et encore… -, réside dans nos écrits.
(page 15)
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Un juge ou un procureur n’est pas Dieu, il ne peut pas remonter le temps et observer le déroulement exact et parfait de la scène du crime. Par contre, lorsque vous connaissez la vérité et que vous êtes obligé de vous taire, quelle qu’en soit la raison, ce silence forcé, à la longue, devient intolérable. Je ne suis pas blasé et indifférent. J’espère ne jamais l’être au point d’accepter la corruption. Quand la justice est corrompue, elle n’existe plus, et, croyez-moi, ce n’est pas parce qu’il y a un ministère de la justice dans toutes nos grandes et prospères démocraties, qu’elle existe dans tous les tribunaux. Elle dépend des hommes qui la font, elle peut donc être objective et juste ou fragile, arbitraire, aléatoire voire carrément illusoire. Malheur à celui qui aura affaire à son deuxième visage… Entre la perfection et la décadence, il y a des degrés divers mais, dans tous les cas, l’unicité, l’uniformité de la notion de justice ainsi que l’égalité de tous devant la balance ne sont que des mirages.
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