"Le magique. Il suffit de pas grand-chose pour tout changer".
"Il y a des jours où les astres prennent conscience que vous existez et décident de se pencher sur vous. D'ailleurs, pour le prouver, ils vous octroient une pluie d'événements. Heureux ou malheureux. Qui vous sauvent ou vous sacrifient."
"Un regard et tout change. Un regard et rien n'est plus pareil... Une rencontre. Des atomes qui s'accrochent et laissent des traces indélébiles. Une vie qui sort de son orbite."
- Vous aimez le silence ?
Coryn murmura un "oui". Qui la troubla. Elle remit de l'ordre dans les feuillets plats et émotionnellement sans risque. Comment expliquer pourquoi elle n'écoutait plus la radio ? Comment dire qu'elle voulait entendre Jack arriver ? Comment expliquer que son mari aurait insisté et insisté pour savoir pourquoi elle écoutait ceci ou cela, à coups de poing dans le ventre ? Seul Jack mettait cette maudite radio en marche pour ne pas que les petits entendent quand ....
Les joies.... Pas besoin de les réviser. On peut les accueillir par surprise. Mais les anti-joies... Mieux vaut les anticiper pour les digérer. C'est comme les claques dans la gueule. Les plus dures sont celles qu'on n'a pas vues venir.
- Et "toujours" ça n’existe pas pour toi?
- Non. Enfin si. C'est possible quand tu tombes amoureux et à quatre vingt dix ans et que tu as un cancer généralisé.
- Je ne suis pas d'accord.
- Ce sont les stats. Les "toujours" ont toujours une fin. Ne serait-ce que parce qu'on crève...
- Je te prouverai que le " toujours" existe".
Elle savait combien il est difficile de se défaire de son enfance. Des bonnes choses comme des mauvaises. On fait avec. Le passé et le présent. Qui ont tous les deux le potentiel de foutre en l'air le futur.
On ne sait pas pourquoi on accepte les choses. Peut-être parce qu'elle viennent doucement... Petit à petit. Sans bruit. Peut-être parce qu'on ne s'en rend pas vraiment compte... Ou bien est-ce parce qu'elles sont si horribles qu'on ne peut y croire?
Mais porte fermée ou porte ouverte, porte qu'on claque ou qu'on ferme avec douceur, la putain de réalité reste sans surprise. Et implacable.
Les non-dits. Les secrets. Les choses qu'on ne confie pas par pudeur. Les choses qu'on retient par peur. Les choses qu'on tait par dessein. Celles qu'on ne peut révéler par impossibilité.
Où met-on toutes ces horreurs ? Que deviennent-elles ? Décident-elles de notre vie ?