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EAN : 9782366600087
Albidar (01/03/2020)
4.69/5   8 notes
Résumé :
Considéré par beaucoup comme pirate, ou encore brigand ne recherchant que richesses et pillages de toutes sortes, Khayreddine Barberousse fut en réalité un véritable héros, mujāhid et conquérant, dont l’histoire est très peu connue du plus grand nombre.

Rempart contre l’Empire espagnol et les velléités d’expansion de ce dernier en Afrique, il parvint à rassembler des contrées musulmanes entières sous la bannière ottomane, contribuant à faire de l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'ai toujours un peu de mal à noter les anciennes chroniques, quels éléments prendre en compte? le style d'écriture pas toujours fluide, la traduction, le personnage? Tout d'abords, c'est une chance de tomber sur une biographie aussi complète en français qui plus est d'un personnage les plus éminent de l'empire Ottoman.
Cet ouvrage se justifie à la demande du Sultan Suleiman qui souhaitais avoir dans sa bibliothèque personnelle une copie ou sera retranscrit la vie et les faits ne notre héro (rien que ça!).

Celui-ci se décrit comme étant un ancien commerçant marin fils de potier originaire de l'île grecque de Midilli. Il a deux frères qui comme lui pratiquent le commerce. Suite à l'attaque d'une frégate chrétienne l'un meurt et l'autre nommé 'Uruj est emprisonné. Celui-ci finira par s'évader et convaincra son frère Khayreddine alias Barberousse de se lancer dans la lutte contre la présence armée chrétienne en Méditerranée. D'abord en Freelance soutenue par la puissance égyptienne, puis par les Ottomans qui deviennent maître du monde musulman. Nos deux hommes seront reconnue officiellement par le pouvoir Ottoman et lutterons pour le contrôle de la Méditerranée, la délivrance des esclaves et des persécutés de l'Inquisition en Andalousie ainsi que pour le contrôle de la ville d'Alger constamment en proie à des mutineries entre Tunis à l'Est et Tlemcen à l'Ouest sans compter la présence espagnole à quelque distance du port de la capitale.

Comment ne pas avoir du respect et de l'humilité pour ces deux personnages de l'histoire qui non seulement était de vaillants combattants, mais aussi de grands hommes de foi qui ne commençaient pas une expédition par des largesses faites aux pauvres d'un village tout entier ou bien qui pardonnaient trahison sur trahison quand bien même ils subissaient des pertes.
Ce livre est un témoignage de foi à lui seul, le texte n'est pas fluide et on est souvent lassé par les trahisons à répétition mais au delà de la forme le fond donne un exemple qui ne peut manquer de parler à chaque musulman et plus encore, à ceux qui s'y intéresserai.
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L'« Autobiographie de Khayreddine Barberousse » le célèbre chef de guerre, marin, et « corsaire » musulman aux Editions Albidar.

Ce livre est la traduction des souvenirs de Barberousse, ou il raconte son enfance, c'est victoires et événement importantes de sa vie.

Nous avons réellement une autre image que celle répandue du corsaire sanguinaire, sans foi ni loi, qui razziait la Méditerranée.

Non, Barberousse est l'homme qui sauva l'Algérie de la terreur Espagnol, ainsi que les musulmans et les juifs d'Al-Andalus massacrés par les rois catholiques d'Espagne. Il est celui qui défendait l'Empire Ottoman et l'Islam de la barbarie sanguinaire qui envahissait les esprits des dirigeants européens de l'époque.

Voici donc une pépite historique qui a été publiée chez les Editions Albidar et qui mérite d'être lu.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Après que j’eu reçu à Alger la nouvelle de la mort en martyr de mes deux frères, je décidai de ne vivre que pour un seul objectif : suivre la voie de mes trois frères, morts en martyr. Je décidai de rendre la vie infernale aux mécréants sur toute la côté d’al-Jazaîr ainsi que sur la mer. Je n’avais plus rien qui m’attachait à cette vie.

Je ne me voyais plus rester à Alger. Cette région du Maghreb était en effet remplie de trop de traîtrise et d’hypocrisie. ‘Urûdj attendait des renforts qui devaient parvenir du royaume de Fès, avec qui il avait pourtant entretenu de bonnes relations et qui s’était engagé à le soutenir contre l’ennemi espagnol. Mais il s’était fait trahir et avait dû, cette fois, se sacrifier entièrement jusqu’à la dernière goutte de sang. Sa tête avait été arrachée de son corps et emportée en Espagne chez ce roi tyran, heureux d’avoir pu tuer mon frère. Ils avaient ensuite fait circuler sa tête à travers toute l’Espagne.

Toutes ces considérations m’avaient poussé à envisager de quitter Alger et retourner naviguer libre sur la mer, sans aucune responsabilité de régence et de gouvernance. Était-il possible de gouverner un peuple qui nous rejetait parce que nous étions étrangers, parce que nous avions une culture différente de cette région, qui avait ses propres us et coutumes ? Notre religion aurait pourtant dû nous pousser à nous réunir. Malheureusement, depuis plus de dix ans maintenant, nous avions observé que peu de personnes s’attachaient réellement à leur religion, la plus part des gens étant attirés par les biens matériels de ce bas-monde et ne recherchant que les richesses que nous pouvions leur apporter.

J’étais usé par cette situation, et j’étais déterminé à partir. Je fis mes préparatifs et convoquai le divan d’Alger, qui rassemblait les hauts dignitaires de la ville. Je les informai de ma décision. Tous, sans exception, la rejetèrent et voulurent me convaincre de rester.

Un vieil homme rempli de sagesse se leva et me dit : « Tu ne peux partir maintenant. Avec la mort de ton frère, il est inévitable que les Espagnols envisagent d’attaquer Alger. Qui, mieux que toi, peut défendre cette ville ? Si tu pars, tu seras responsable devant Allah de la prise d’Alger par Ses ennemis et de tout le sang des musulmans qui périront, hommes, femmes et enfants. Tu as donc le devoir absolu de protéger cette ville ! » (pp. 127-128)
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A peine eût-il repris le pouvoir de la ville qu’il ne s’occupa plus que de rassembler des forces suffisantes pour enlever à mon frère ‘Urûdj les villes qu’il possédait dans l’Ouest. Les mouvements qu’il faisait donnèrent de l’inquiétude à ‘Urûdj, qui me demanda de quitter Dellys et de me rendre à Alger en diligence. Mon frère, furieux de cette trahison, se prépara à partir lui-même à la rencontre des traîtres et me confia le gouvernement de la ville d’Alger dès mon arrivée.

‘Urûdj réunit ensuite les ‘oulémas d’Alger, les questionnant de la sorte : « Ô savants, quel est le jugement islamique de celui qui s’allie avec les mécréants espagnols et fait allégeance au roi d’Espagne, puis vient combattre ses frères de religion, tout en rejetant notre appel à la repentance ? »

Leur réponse fut unanime : « Le tuer est une obligation religieuse, son sang est licite ainsi que ses biens ». Puis, ils écrivirent cette fatwa et la remirent à ‘Urûdj.

A cet instant, nous sûmes que Abû ‘Abdallâh n’avait plus rien qui le rattachait à l’Islam, par cette fatwa mais aussi par ce qui nous fut rapporté de ses propos, où il disait : « Bientôt le roi d’Espagne viendra se venger de ces Turcs ! » Il était convaincu que les Espagnols arriveraient à récupérer Alger et qu’ils l’établiraient gouverneur de cette ville. Telles étaient ses illusions.
[…]
Ils ne cessèrent de répéter ces prétendues paroles de repentance. Mon frère ‘Urudj détestait l’hypocrisie et le double visage ; mais il était bon et pardonneur, et avait un cœur doux et rempli de compassion. Il pardonna ainsi aux habitants de Ténès, mas pas aux dignitaires de la ville. Il fit appeler sur le champ le traître Abû ‘Abdallâh, le blâmant de la sorte : « Ô âme perverse ! Ce que tu viens de faire, personne avant toi n’avait osé le faire ! Je ne prête aucune attention à tes propos où tu m’accuses d’être un pirate n’ayant aucun but sur terre, si ce n’est de naviguer en mer en quête de richesses… Sois maudis, ô toi qui t’es rendu esclave du roi d’Espagne ! Ne sais-tu pas que le roi que tu sers a fait tomber son épée sur des centaines de milliers de nos frères musulmans d’al-Andalus ? Nous ne sommes pas des pirates, comme tu le prétends, mais des mujâhidînes qui combattons dans le sentier d’Allah ! Et je remercie Allah et Le loue pour Ses nombreux bienfaits ! » (pp. 112-113)
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La tradition ancienne à Tunis était d’habiller somptueusement les captifs chrétiens dont les musulmans s’emparaient. Je me conformai à cette coutume, choisissant cinquante esclaves de la meilleure allure et leur donnant à chacun un chien à conduire en laisse.
[…]
J’avais aussi trouvé dans le vaisseau quatre jeunes filles européennes d’une beauté ravissante. Je voulus qu’elles fussent parées magnifiquement, puis je les fis monter sur des mules. L’un des seigneurs espagnols qui étaient à bord avaient avec lui deux de ses filles, dont il serait impossible de dépeindre les charmes. Je leur donnai des habits distingués et convenables à leur rang et les fis monter sur deux beaux chevaux arabes superbement enharnachés.
[…]
Les esclaves chrétiens défilèrent les premiers, deux à deux ; les musulmans marchèrent derrière eux avec leurs étendards déployés et leurs chants guerriers. Ce cortège était un spectacle majestueux et réconfortant pour les fidèles.
[…]
A la suite de notre expédition, notre réputation s’était répandue dans tous les pays de l’idolâtrie. La prise du dernier vaisseau, sur lequel se trouvaient les deux seigneurs espagnols que nous avons mentionnés plus haut, y avait répandu la consternation. C’est à la suite de cet événement que les infidèles nous surnommèrent les frères Barberousse, ‘Urudj et moi, ce qui signifiait pour eux les porteurs de barbe rousse.

Ceux qui étaient à la tête des infidèles se rassemblèrent pour tenir un conseil sur le parti qu’ils avaient à prendre dans des conjectures aussi critiques. L’un d’eux se leva et dit : « Si nous laissons ces Turcs continuer leur piraterie, il nous sera bientôt impossible de remédier à leur mal et ils se rendront les maîtres absolus de la mer ! Avec le petit nombre de vaisseaux qu’ils sont en état d’armer, nous les voyons déjà exercer de si grandes choses… Qu’en sera-t-il lorsqu’ils pourront équiper une flotte de quinze à vingt bâtiments ? Je pense qu’il est de la prudence de réunir nos efforts afin d’arrêter ce torrent de maux à sa source ! » (pp. 53-56)
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En hâte, je regagnai la ville. Avant le coucher du soleil, la flotte ennemie avait mouillé dans la baie d’Alger, tout près du rivage. Moncada m’adressa alors un message : « Fais tes réflexions : songe au sort de tes frères Ishâq et ‘Urûdj : leur témérité a fini par leur coûter la vie ! Si tu ne prends pas toi-même les moyens de détourner notre courroux, tu iras bientôt les rejoindre chez les morts ! Une bonne étoile préside maintenant à nos armes. La fortune s’est lassée de nous persécuter et elle nous promet à présent des faveurs constantes. La victoire, tu ne l’ignores pas, est soumise aux décrets du destin ! »

Ces Espagnols n’avaient pas appris à me connaître. Leur procédé d’intimidation me donnait toujours le sourire. Je répondis par une missive, que je dictai ainsi :

« Vous vous trompez, ô infidèles ! Nos braves compagnons, auxquels vous croyez avoir ôté la vie dans les combats qu’ils vous livraient, sont bien vivants ! Ils jouissent, auprès de leur Seigneur, d’une félicité parfaite.

Allah est satisfait des preuves qu’ils ont données de leur amour pour Lui et ils sont satisfaits eux-mêmes des récompenses infinies que Sa main généreuse verse sur eux. Rien ne manque à leur félicité, et cette félicité est le prix du sang qu’ils ont versé dans le sentier d’Allah.

Animés du même esprit, nous ne désirons que trouver l’occasion de vous combattre : ou la victoire couronnera nos efforts, ou nous irons nous réunir à nos frères et jouir des faveurs et des bontés de notre Seigneur !

Nous vous invitons donc à user de tous vos efforts contre nous. Mais ne pensez pas que, tant qu’il restera un seul Turc en vie, vous puissiez vous emparer de la ville d’Alger. Le sabre décidera qui, de nous ou de vous, est le plus digne de commander cette ville. Ou plutôt, Allah jugera nos intentions, et Il est le plus éclairé, le plus Juste de tous les juges... » (pp. 137-138)
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Revenons à présent à la forteresse du Penon, bâtie par les Espagnols sur une île en face d’Alger […] cette forteresse était solidement bâtie, et rien n’avait été négligé pour la rendre inattaquable. La vue de ce fort avait suffisamment humilié les habitants d’Alger et leur supplice avait assez duré. Je décidai d’en faire la conquête […] mais il me restait à effectuer le plus important des préparatifs, qui était de l’ordre du spirituel ; je jeûnais donc le jour et je priais la nuit, afin d’implorer Allah de nous accorder la victoire.
[…]
Le vendredi suivant, mes soldats, après avoir imploré le secours d’Allah et s’être résignés au décret du destin, me demandèrent la permission de tenter une escalade la forteresse [...] au moment où nous prîmes possession de la forteresse, on me présenta le responsable des tirs de canon, celui-là même qui avait détruit tant de minarets et tué tant de muezzins lorsque ces derniers appelaient à la prière. Je lui dis alors : « Ô mécréant ! Tu étais bon viseur et tu atteignais tes cibles dès les premiers tirs. Observe maintenant ce qu’est un vrai tir ! »

J’ordonnai de placer ce mécréant dans un canon et de tirer en direction de la mer. J’ordonnai également de couper la tête de ses dix suppléants, tous responsables aussi de tirs en direction de la ville. Quant au reste des soldats, je les fis tous emprisonner.

J’employai ces nouveaux esclaves à réparer les dommages que leurs canons avaient causés à la ville, vaquant à des travaux publics, liés deux à deux par des chaînes de fer. Les esclaves chrétiens achevèrent ainsi toutes les réparations qu’il y avait à faire dans la ville et, bientôt, il ne resta plus que le minaret de la grande mosquée à restaurer. (pp. 189-191)
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