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Critique de michfred


Tout est déjà dans le titre.

Une « vieille maîtresse », c'est-à-dire à la fois une ancienne maîtresse et une femme qui n'est plus de la première fraîcheur. Toute la Vellini est dans cette contradiction : elle est celle dont on ne peut se défaire alors qu'objectivement rien en elle ne justifie l'attachement qu'elle suscite. Elle est petite, olivâtre, maigre, serpentine, d'un exotisme de mauvais aloi - n'est-elle pas un peu gitane?...

Jusqu'au choix de l'article indéfini qui, à rebours de son usage habituel, souligne le caractère exceptionnel, proprement unique de cette Vellini que Ryno de Marigny n'arrive pas à quitter.
Ce n'est pas un archétype : c'est un monotype. On a cassé le moule….

On est délibérément dans l'exception, dans le paradoxe, dans l'irrationnel.

Dans la passion.

Et pour corser le goût de l'antithèse, Barbey fait brûler cette passion-là dans une Normandie maritime- son cher Cotentin- battue par les vents et humide à souhait, qui a presque des airs de Bretagne sauvage…

Ryno c'est un peu Barbey lui-même : monarchiste mais rétif à toute autorité, catholique mais impie, réactionnaire mais scandaleusement marginal- un vrai dandy, un homme à femmes, un viveur, un mondain.

Las de toutes ses tribulations passées, Ryno est décidé à « faire une fin » en se mariant, à rentrer dans le troupeau docile des bons maris bénis par la sainte Église et encensés par la famille de hobereaux dont il est issu. Il s'est épris d' Hermengarde, une oie blanche, blonde, sage, belle, jeune, de bonne famille : la conversion ne devrait pas être trop douloureuse…

Quand soudain lui revient en plein coeur une ancienne maîtresse avec qui il s'était lié par le sang : l'Espagnole Vellini…Les deux amants se retrouvent dans la lande traversée de tempêtes et d'orages tandis que la jeune Hermengarde dépérit…

C'est follement romantique, totalement immoral, excessif et échevelé, mais on en redemande !
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