Citations sur Crimes à la bibliothèque - 2015 (17)
Dans le monde du savoir. J’avance encore et me retrouve au carrefour de plusieurs avenues de rayonnages. Devant, à droite et à gauche, je pourrais en suivre le parcours. Le souvenir du visage de l’enseignante me revient. Elle nous faisait asseoir autour d’elle. Elle ouvrait un livre et les secrets des signes qu’elle décodait nous parvenaient grâce à sa voix. Elle nous menait dans des pays fabuleux où, dans les temps très anciens, des magiciennes et des sorciers rivalisaient de pouvoirs pour vaincre les maléfices engendrés par les forces du mal.
L’enseignante nous expliquait que si nous maîtrisions bien les lettres, nous pourrions découvrir de grands secrets. Elle appelait cela la connaissance. Elle disait que le savoir rend fort.
Oui, ton grand-père était ce qu’on appelle un collabo, du moins c’est ainsi qu’on désigne ceux qui ont aidé l’ennemi. Mais en réalité, il a agi comme bien des gens en tentant tout simplement de sauver sa peau. Tu ne dois pas le juger, tu ne connais rien de la guerre, de cette peur qui te bouffe de l’intérieur et qui ébranle tes plus profondes convictions. Tu ne sais pas que le meilleur des hommes peut devenir la pire des bêtes pour un morceau de pain, à cause de la faim. Tu ne sais pas que pour survivre, tu es prêt à tuer.
De l’imaginaire de l’auteur à votre table de chevet, le livre possède une double vie : la première appartient à son créateur, la deuxième est votre œuvre. Vous donnez un second souffle à ce qui a émergé de la créativité de l’écrivain. En lisant ce recueil, vous détenez maintenant le pouvoir de redonner la vie à des personnages, de reconstruire des évènements et de résoudre des énigmes. Le livre vit entre vos mains.
Les mois ont passé et, à l'été, l'église s'est convertie en bibliothèque tel un curé qui défroquerait pour rejoindre le rang des libraires. P.232
Le nom de la bibliothèque a d'ailleurs été l'occasion d'une querelle acrimonieuse. Une autre pétition a circulé, réclamant le nom de Marie Laberge parce qu'on ne voulait pas de Gaétan Soucy, mis de l'avant par le comité de Toponymie. L'arrondissement a refusé, prétextant le danger de rendre hommage à une personne vivante, parce qu'on ne sait jamais si elle ne fera pas quelque chose de déshonorant avant de mourir, par exemple écrire un roman bourré de fautes d'orthographe.
(François Barcelo, "J'haïs les livres")
" Le danger avec les gens expressifs, c'est qu'on croit qu'ils ne peuvent rien dissimuler, songea Surprenant. "
Je n’aime pas trop la compagnie des femmes. Elles parlent beaucoup, se plaignent tout le temps. C’est inutile. Puisqu’elles restent impuissantes à changer quoi que ce soit. Et, il est impossible de fuir. Le garçon qui a essayé, ils l’ont enterré vivant. C’est ainsi que l’on punit les lâches. Je fais ce que l’on m’ordonne, sans rien dire. Les autres pensent que je suis lente, retardée. On me donne les rogatons, les mauvais morceaux de viande. Lorsqu’il y en a. Les approvisionnements sont difficiles. La bonne nourriture est réservée aux combattants, les hommes et les garçons. Même les jeunes qui sont à peine assez forts pour soutenir le poids d’une arme sont mis à l’entraînement.
Les livres, même sagement alignés et classifiés, sont des témoins du temps qui s’écoule ; ils racontent le passé, le présent et l’avenir
Lire, c’est dialoguer avec un auteur, suivre le chemin qu’il vous trace jusqu’à ce que les mots vous envahissent et vagabondent ailleurs et partout. Lire, c’est un voyage de l’esprit.