— À son arrivée à Versailles, elle a vite compris la place qu’elle occupait dans l’humanité : même pas un strapontin ! Elle demeurerait debout, derrière toutes les autres figurantes de la vie. Personne ne la regarde, sinon pour évaluer si on peut la trousser et la culbuter dans un escalier. Et voilà que, du jour au lendemain, elle se retrouve avec à ses pieds des hommes de pouvoir et d’argent qui n’auraient la veille pas tourné la tête à son passage. Et ces hommes la vénèrent, lèchent ses petits orteils, obéissent au moindre de ses ordres, satisfont tous ses caprices… Le moine claqua dans ses doigts.
— Et l’ordre social s’inverse… Le maître devient esclave et l’esclave prend sa place comme dans les Saturnales ou la Fête des Fous. Le puissant du jour se retrouve à pleurnicher, le cul rougi par la fessée de vos filles. La revanche ultime de Mlle Vologne de Bénier contre un monde qui l’humilie et qu’elle craint…
Les habits ne nous changent pas, ils changent seulement le regard des autres sur nous…
Je suis un voyageur qui a perdu la trace de sa route. Le vent m’emmènera où il le juge, mais je resterais toujours maitre de mes choix.
Tu es assurément très charitable, se moqua son père, mais la pitié est dangereuse et on ne bâtit pas une vie dessus.
- Ces gens là sont comme des pies, tout ce qui brille les attire !
- Tu te trompes, la vie est un jeu. Le théâtre de la vie est une scène où nous nous donnons avec plus ou moins de sincérité et de mensonge.
Tout comme les vers luisants la nuit venue, les rois de Versailles croyaient avoir donné la lumière au monde.
Vous êtes à Versailles, royaume des courants d'air et des commérages
- Je n’apprécie pas le fouet, madame, mais j'accepte d’être cinglé par votre ironie.
- Les habits ne nous changent pas, ils changent seulement le regard des autres sur nous...