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3,69

sur 171 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Après "Casanova et la femme sans visage" et "Messe noire", voici le troisième volet de la série "Les enquêtes du commissaire aux morts étranges".


Pour résumer
Hiver 1759. En cette veille de Noël, le roi Louis XV a décidé d'offrir à la population un magnifique feu d'artifice autour de la Seine. Mais le lieutenant général de police Sartine reste sur ses gardes : entre l'affaire des convulsionnaires, les luttes internes entre les services de police, les Affaires étrangères et le Secret du Roi, et la résurgence de la fête des Fous (inversion de l'ordre social), il a fort à faire, d'autant que la menace gronde dans les quartiers populaires de la capitale.
C'est dans ce contexte que sont successivement retrouvés morts trois hommes, assassinés selon le même modus operandi : gorge tranchée et langue arrachée. Aucun point commun ne semble relier ces trois morts.
Aidé de son père et de la belle Hélène, le chevalier de Volnay, commissaire aux morts étranges, va mener l'enquête. Mais, entre la fête des Fous qui approche et le rôle obscur du chevalier d'Éon, il faudra toute la ténacité et la sagacité du chevalier de Volnay pour arriver à démêler les fils de cette affaire et faire surgir la vérité.


Un Paris du XVIIIe siècle extrêmement vivant
Olivier Barde-Cabuçon restitue avec talent et précision le Paris de ce milieu du XVIIIe siècle et l'on sent à travers son écriture et ses descriptions combien cette période lui est chère. Mais il ne se cantonne pas uniquement à des descriptions physiques – architecture, paysage, décor, métiers... –, il parvient également à nous retranscrire l'atmosphère, les comportements et l'état d'esprit qui régnaient alors dans la capitale.
Au gré de l'enquête de Volnay et de son père, on parcourt à leurs côtés différents quartiers de Paris, qu'ils soient populeux, artisanaux ou bien bourgeois : quartier du faubourg Saint-Antoine, bords de Seine, quartier de la rue Saint-Honoré, quartier du faubourg Saint-Jacques... C'est l'occasion d'y découvrir la vie au quotidien, mais aussi les grands sujets qui préoccupent ou passionnent les foules. Prostitution, pauvreté, mendicité, artisans, bourgeois, espionnage, mouches, police, Secret du roi, jansénisme, convulsionnaires, herboristerie, cabarets... voici quelques-uns des nombreux thèmes abordés dans ce roman.

"Ils s'engagèrent rue du Faubourg-Saint-Antoine, au milieu d'une nombreuse populace sillonnée par tous les corps de métiers ambulants. Ils regardaient à droite comme à gauche pour se garder d'être bousculés car le quartier était percé de cours, passages et impasses et les passants s'en écoulaient comme d'une gigantesque termitière. [...] Depuis, menuisiers, façonniers, ébénistes, vernisseurs, doreurs, tapisseurs et marquetiers s'étaient progressivement installés dans le quartier Saint-Antoine. De nombreux artisans de France et d'ailleurs les avaient rejoints avant que la verrerie ne s'installe à son tour. La manufacture de verre vénitien, devenue Compagnie de Saint-Gobain, s'était développée depuis son installation à la fin du siècle dernier grâce aux subventions royales. Le quartier avait attiré au fil du temps de nombreux ouvriers mais aussi des indigents. Une foule considérable grouillait maintenant dans ses rues, laborieuse mais turbulente. Artisans et ouvriers aux moeurs simples travaillaient directement pour une clientèle riche et aristocratique. Ils en mesuraient toute la morgue et l'inutilité, prenant conscience des différences de richesses, jalousant les clients pour lesquels ils travaillaient exclusivement. Aussi, le quartier avait gagné la réputation d'une humeur chatouilleuse, volatile et prompte à la révolte."


Des personnages intéressants
Les personnages, qu'ils soient au premier plan ou bien secondaires, sont tous très intéressants, car représentatifs de la société d'alors et décrits avec soin. Chacun d'eux possède sa propre histoire et son propre caractère. Et cette précision et cette incarnation nous permettent de nous attacher à eux.
Dans ce roman, on retrouve nos protagonistes habituels, mais ils gagnent tous ici en profondeur, on découvre de nouvelles facettes de leurs personnalités inconnues jusqu'alors : le chevalier de Volnay, ténébreux et rigide, commence à fendre l'armure face à l'Écureuil, jeune femme autrefois prostituée dont il est tombé amoureux et qu'il protège, même s'il reste très maladroit et peine à exprime ses sentiments. Quant à son père, le moine, il est toujours aussi caustique, truculent et en marge de la société, mais son humour se teinte d'une mélancolie inattendue et attendrissante. Heureusement, la belle et mystérieuse Hélène est là pour lui remonter le moral ! Toujours égal à lui-même, nous retrouvons le lieutenant général de police Sartine, mais on se rend compte qu'il n'est pas si puissant que cela et qu'il souffre de gros problèmes digestifs, ce qui le rend un peu plus humain !
Ainsi le duo d'hommes formé par le chevalier de Volnay et son père s'enrichit ici par ce duo de femmes, dont on pressent qu'il sera amené à monter en puissance lors du prochain tome.
À ces personnages s'ajoutent toute une galerie de personnages très riches, tous différents les uns des autres, nous permettant de découvrir d'autres milieux sociaux : les orphelins Séverin et Baptiste, le mystérieux et fantasque chevalier d'Éon (note pour l'éditeur : la rivière qui se trouve dans l'Yonne ne s'écrit pas Armençon mais Armançon, page 158, à moins qu'il ne s'agisse de l'ancienne écriture ?), des bourgeois, des prostituées, des artisans, des mouches, des apothicaires, des religieux pas très honnêtes, le duc de Choiseul, etc.
Tout cela donne un magistral tableau de la société parisienne au XVIIIe siècle.


Trop d'intrigue tue l'intrigue
Point commun avec les deux précédents volumes de la série : l'humour, l'insolence, l'érudition et l'élégance du style. Malgré quelques longueurs, l'auteur alterne avec aisance les descriptions et les dialogues, toujours aussi savoureux et cocasses. Il faut dire qu'il est aidé en cela par des personnages étonnants et très différents les uns des autres. Ainsi, dès le début du roman, nous assistons à une scène mémorable au cours de laquelle le moine montre ses fesses à Sartine et qui, plus loin, lui fournit un remède contre les flatulences !
"Qui trop embrasse mal étreint", cette expression pourrait résumer mon avis sur ce policier historique. En effet, si l'auteur possède incontestablement l'art de conduire le récit, il n'en demeure pas moins qu'il ne parvient pas à maîtriser son intrigue, et cela pour la simple raison qu'il y en a trois ! Le fait de mêler trois enquêtes – les trois morts étranges, les convulsionnaires et la fête des Fous – permet de faire voyager le lecteur dans différents milieux et secteurs de la ville, mais cela complique beaucoup le récit au point que tout s'emmêle et qu'on ne sait plus bien quel est le fil directeur du roman. Pourtant, avec son style simple et direct, il déroule de manière fluide son récit, mais le roman ne se structure jamais en une véritable intrigue policière. À force de suivre plein de pistes à la fois, l'auteur s'éparpille, le lecteur est perdu, le récit devient un peu confus, le rythme en devient inégal et puis surtout, il n'y a aucun suspens, aucun rebondissement, car on ne sait même plus quelle est l'intrigue !
L'autre gros défaut de ce roman, à l'origine de ma déception, est que l'affaire est résolue sans que l'on ait eu accès à toutes les pensées et découvertes du chevalier de Volnay alors que le narrateur omniscient nous permettait en principe de le suivre et de connaître ses pensées en permanence. On se demande alors si on n'a pas sauté une page du roman, mais non, et on se sent un peu dupé, car il nous était bien impossible de deviner qui était le meurtrier et de connaître les mobiles de ces crimes. Au final, on ne peut pas s'empêcher de se dire : "Tout ça pour ça ?"
Lien : http://romans-historiques.bl..
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Je n'ai pas lu les deux premiers tomes de la série, mais ça ne m'a pas du tout gêné. Je finis ma lecture assez partagé :
* J'ai bien aimé l'idée, mais dans le genre je préfère Nicolas le Floch
* Bien aimé aussi la poésie des noms de rues ou quartier de Paris
* Grande documentation, bien assimilée
* On apprend des remèdes de nos lointaines grand-mères : contre les flatulences, rien ne vaut le fenouil. utile à savoir si votre conjoint.e a tendance à dégazer sans ultimatum !

D'autres points m'ont mis mal à l'aise: l'enquête a tendance à être oubliée souvent : le passage sur Eon n'est pas inintéressant, mais un peu longuet...
* Je n'ai pas aimé cette répétition "commissaire aux crimes étranges", que l'auteur aurait dû alléger avec "le policier", "le commissaire", "Volnay"
* La solution aux crimes perpétrés est donné bien rapidement, résultat d'une enquête qui nous est racontée par Volnay, mais dont on a rien su !

Lire ce livre ne me paraît pas une priorité; s'il est bien documenté, il me paraît être un peu négligé.

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C'est le troisième tome des enquêtes du Chevalier de Volnay , commissaire aux morts étranges que je lis ( il vaut mieux les lire dans l'ordre ) .
Le premier m'avait moyennement emballé ; j'ai préféré le deuxième .
Dans «Tuez qui vous voulez » , Volnay et le moine enquêtent sur trois meurtres commis en trois jours . Les victimes , dont un voyageur Russe , ont eu la langue arrachée . Tous les trois étaient clients d'un même apothicaire . Ces assassinats ont-ils un lien avec le climat religieux ? Avec la subversive fête des Fous qui se prépare , bien qu'interdite ? . Le chevalier d'Eon , tout juste revenu de Russie , semble mêlé à cette affaire . Sommes-nous en présence d'un complot international ou cherche-t-on à renverser la monarchie ?
L'auteur nous parle du climat religieux en cette fin d'année 1759 : le Jansénisme , les Appelants et la répression dont ils sont l'objet …
Toujours très bien documenté , ce roman nous en apprend plus sur les règlements municipaux , les édits royaux , le mode de vie des Parisiens de cette époque et sur les querelles politico-religieuses entre Louis XV et le Parlement .
Même si l'intrigue n'est pas haletante , l'histoire est agréable à lire .
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Roman d'enquête qui remet en scène le Chevalier de Volnay, commissaire des morts étranges. Accompagné de son père, le Commissaire est appelé à résoudre l'énigme, en cette fin de l'année 1759, l'assassinat de trois jeunes hommes retrouvés égorgés, langue coupée. Les détectives sont soutenus par Hélène, amante du Moine, père du Chevalier de Volvay, et de l'Écureuil, amante du Chevalier. L'auteur trace un portrait vivant, presque attrayant, de Paris en ce 18e siècle, trente ans avant la Révolution de 1789. Tout se passe sous le règne de Louis XV. Un secrétaire de l'ambassade française à St-Pétersbourg, arrivé récemment sur Paris, va mêler les cartes et conduire les enquêteurs sur des pistes dérivantes. En filigrane, c'est aussi la vie des convulsionnaires qui captent l'intérêt et l'attention des responsables de la justice sur Paris. Écriture simple, intrigues assez bien ficelées. le suspens est soutenu, mais le dénouement n'ouvre pas sur des surprises.
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Après le polar à l'antique, médiéval ou renaissant, voici venir le polar rococo. En effet, le XVIIIe siècle français semble exercer, depuis quelques temps, une véritable fascination sur les auteurs de romans policiers. Et Nicolas le Floch, le personnage de Jean-François Parot, fait des émules dans la police du roi. En l'occurrence, il s'appelle le Chevalier de Volnay, dit le commissaire aux morts étranges. Et « Tuez qui vous voulez » est le troisième épisode de ses enquêtes, menées tambour battant en compagnie de son père, le moine hérétique. Il n'existe évidemment aucun moyen d'éviter le Paris de l'époque et ses figures importantes : Louis XV, Monsieur de Sartine, le duc de Choiseul, le Chevalier d'Eon, les artisans, les mouches, le peuple. Sans oublier les prostituées. Si bien que j'ai eu une très nette impression de « déjà lu » …
L'intrigue emmêle habilement jansénisme, diplomatie, espionnage, herboristerie et meurtres crapuleux. En effet, le jansénisme, cette mouvance religieuse nettement teintée de politique, a connu au XVIIIe siècle des développements assez surprenants dans la clandestinité. Miracles, cilices, pénitences, mutilations se confondent avec la lutte contre l'absolutisme royal. Ce qui explique les raisons de la surveillance étroite de ses adeptes par le pouvoir. Mais ce n'est peut-être qu'une fausse piste car les rapprochements politiques entre la France et la Russie ont également des répercussions dans les rues de Paris.
Bref, agréable à lire, ce roman souffre de l'ombre que lui font les aventures de Nicolas « l'écuyer », mais il est bien documenté, et soutenu par un humour plutôt raffiné avec ses citations de la littérature de l'époque.
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Le chevalier de Volnay, commissaire aux morts étranges, contemporain de louis XV, sévit dans un Paris que nous ne rêverions vraiment pas de connaître, tant ses rues sont mal famées, peuplées de gredins détrousseurs de bonnes gens et beaux messieurs, de prostituées en mal de clients, ou de gamins mendiants pour subsister.
Dans ce nouvel épisode, le commissaire doit élucider trois meurtres mystérieux, le dernier survenu pendant la fête du grand feu d'artifice donné par le roi à son bon peuple. En quelques jours, trois hommes sont retrouvés morts, gorge tranchée, langue coupée. L'enquête mène volnay sur de nombreuses pistes. de la fête des Fous interdite par le roi, aux appelants et convulsionnaires, influencés par les idées jansénistes et calvinistes, subissant de leur plein grès coups et crucifixions pour endurer les souffrances du christ qu'ils vénèrent à leur façon, et qui, bien que ce soit interdit, continuent leurs pratiques dans des endroits tenus secrets ; puis du chevalier d'Eon, secrétaire d'ambassade à la cour de Russie et de retour à Paris pour quelques jours, au « Secret du roi » ; enfin, des instructions de Sartine, à celles de Choiseul, les pistes et les directives sont peut-être un peu trop nombreuses et finissent par noyer quelque peu l'intérêt et l'intrigue policière. Même si on s'y laisse prendre, surtout lorsqu'on aime découvrir cette période de l'histoire.
Et surtout c'est un régal de découvrir la ville, ses habitants, ses usages, sous la plume excellente et érudite de cet auteur, bourgeois, mendiants, cafés mal famés ou café Procope, rues désertes la nuit, mais peuplées de gredins qui veillent, « mouche » espions, tous prennent vie. Comme dans chacun des romans d'olivier Barde-Cabuçon, chaque piste, chaque élément est prétexte à nous instiller, par la voix et les mots toujours très érudits du moine défroqué, père du commissaire aux morts étranges, un grand nombre d'éléments historiques toujours intéressants. Dans celui-ci, les personnages s'étoffent, prennent vie, le commissaire aurait-il enfin quelques sentiments, son moine de père est-il quelque peu mélancolique, lui si solide ? Des hommes à suivre, assurément, dans ce Paris de 1759 qui foisonne d'intrigue et de mystère.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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3ème enquête du commissaire aux morts étranges.

Aidé de son père le "moine", le Chevalier Volnay doit enquêter sur 3 morts étranges : 3 hommes à qui on a tranché la gorge puis coupé la langue !
Apparemment rien ne relis ces 3 morts...jusqu'à ce que l'enquête sur fond de fête des fous, fête païenne interdit par l'église et le roi, démontre le contraire..

Habituellement j'aime plutôt ce genre de livre ou l'histoire se même à une enquête policière et bien là j'ai été déçu et me suis franchement ennuyé dans ce roman, avec des passages longs et inutiles, j'ai eu du mal à suivre l'histoire et à m'attacher aux personnages..
Par contre pas mal d'humour, ce qui est plutôt plaisant..
Lien : http://bookliseuse.blogspot...
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J'ai aimé retrouver l'univers d'Olivier Barde-Cabuçon, même si j'ai trouvé cette enquête un peu plus fouillis, à l'intrigue plus embrouillée que les précédentes.
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