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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Trois courts récits composent ce volume. Trois récits où chaque protagoniste prend ou doit prendre de la hauteur pour continuer son chemin, en compagnie ou non de celle qu'il aime. Le premier est consacré à Félix Tournachon, alias le fameux Nadar, qui avant d'être inventeur de la fameuse barrière du même nom, était photographe et s'est aventuré dans les premiers ballons de son cru pour mieux photographier la terre de haut. Le second nous relate les amours d'un dénommé Burnaby, également fou de ballons, envers l'inconstante actrice Sarah Bernhardt et le troisième où l'auteur nous livre ses sentiments suite au décès de son épouse.

Et je dois bien dire que si le premier récit est intéressant, le deuxième nettement moins, à mon estime, celui qui sauve l'ouvrage est bien cette troisième partie où Julian Barnes, tout en pudeur, mais en immense confidence, nous ouvre les portes de son ressenti après le décès de celle qui était, semble-t-il, la compagne de chacun de ses instants. C'est très émouvant. On y éprouve une grande sincérité fort touchante.
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Trois récits, trois points de vue pour une interrogation universelle : quelle est notre place dans l'univers ? C'est en tout cas comme ça que j'interprète ce recueil par l'intermédiaire duquel Julian Barnes s'attache à trouver un sens, par l'élévation de la pensée, à ce qui n'en a pas. La vie, la mort. En l'occurrence, ici celle de sa femme, sa compagne pendant trente ans, décédée en 2008 après une maladie à la progression fulgurante.

Le premier récit, le péché d'élévation, nous entraîne à la suite des pionniers aéronautes et surtout de Nadar, qui eut le premier l'idée de la photographie aérienne et l'expérimenta lors de nombreux vols en ballons. L'humour de Julian Barnes est ici au service de personnages iconoclastes, passionnés, enthousiastes et déterminés à accomplir le rêve de chaque pauvre créature terrestre : s'élever et regarder le monde d'en haut. le second récit, A hauteur d'homme met l'accent sur ce qui est pour certains l'un des moyens de s'élever : l'amour. L'histoire très amusante des amours entre Sarah Bernhardt (qui fut d'ailleurs photographiée par Nadar, rien n'est innocent ici) et Fred Burnaby, un militaire anglais également féru d'aéronefs sert de prétexte à l'auteur pour quelques réflexions sur ce qui pousse l'humain à rechercher l'amour alors que "chaque histoire d'amour est une histoire de chagrin potentielle. Sinon sur le moment, alors plus tard". Ce qui nous amène au troisième récit, certainement celui pour lequel ce recueil a été construit, La perte de profondeur. Ou la sensation de s'écraser au sol lorsque l'amour qui nous avait permis l'élévation nous est brusquement retiré. Outre le difficile travail de deuil, Julian Barnes interroge sur le chagrin, la solitude, l'impossible perception par autrui - fut-il proche - du terrible manque de l'être avec lequel on partageait une sorte de bulle plus légère que l'air qui permettait l'élévation.

Avec ces trois textes, l'auteur offre une réflexion à la fois profonde et émouvante, mais toujours teintée de la pointe d'ironie qui est sa marque de fabrique. Ecrit en 2012, soit quatre ans après le décès de son épouse, il contient tous les ingrédients qui ont contribué au cheminement de la pensée de l'homme devenu subitement veuf et contraint de poursuivre seul.

Bien plus qu'un témoignage, une offrande précieuse.

"Vous réunissez deux êtres qui n'ont encore jamais été mis ensemble.(...) parfois cela marche et quelque chose de nouveau est créé, et le monde est changé. Puis, à un moment ou un autre, tôt ou tard, pour telle ou telle raison, l'un des deux est emporté. Et ce qui est retiré est plus grand que la somme de ce qui était réuni."
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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A l'inverse de beaucoup de romanciers, Julian Barnes devient avec l'âge encore plus subtil, plus incisif. Il le prouve coup sur coup, avec "une fille, qui danse" puis "quand tout est déjà arrivé". Il ressasse ses thèmes, ses manies, ses obsessions, et produit une matière neuve d'une profondeur surprenante. Et surtout le spleen de l'âge le rend touchant, loin de la manière de ses premiers succès qui étaient brillants mais assez "froids".
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S'élever dans les airs. Dans les années 1780 cette idée devenait enfin réalité grâce au premier aéronaute. Il paya de sa vie "son pêché d'élévation". En 1858, le photographe Nadar eut son propre ballon afin d'effectuer des premières photos dans le cielD'autres invités comme Sarah Bernhardt eurent la chance de voyager dans une nacelle . "L'aéronaute pouvait visiter l'espace de Dieu - sans recourir à la magie - et le coloniser. Et il découvrait alors une paix qui ne dépassait pas l'entendement: l'élévation était aussi morale que spirituelle". Sarah Bernhardt dont le colonel anglais Fred Burnaby tomba follement amoureux. L'amour donne des ailes hélas il ne fut qu'un amant de plus pour l'actrice.
Tomber du ciel ou de moins haut, se relever tant bien que mal ou alors tomber dans un gouffre avec "la perte en profondeur".

Derrière le nom de cette troisième partie, Julian Barnes revient sur ce qu'il a vécu après le décès brutal de son épouse en 2008. Il y évoque les conseils entendus (adopter un chien, voyager ), les maladresses de l'entourage mais surtout son parcours. Comme apprendre à vivre avec des non-événements : son anniversaire, Noël alors que le quotidien fait surgir les codes et les habitudes qu'avait ce couple.

la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2014/02/julian-barnes-quand-tout-est-deja-arrive.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Quand tout est déjà arrivé est dédié à sa femme Pat Kavanaugh, son agent littéraire, 5 ans après sa mort par maladie.

C'est encore une structure barnesienne avec 3 parties : le péché d'élévation en est la première où il nous livre une revue sur les aérostats franco-britanniques au XIXè siècle, avec ce pionnier que fût G.F. Tournachon alias Nadar, un aéronaute et photographe (entre autres), un téméraire qui a risqué sa vie maintes fois et qui a pris des clichés photographiques historiques depuis son aérostat.

Dans la deuxième partie À hauteur d'homme Il y a l'histoire romancée entre le colonel britannique Fred Burnaby, l'homme le plus solide de l'armée britannique et la diva Sarah Bernhardt, laquelle savait mener rondement ses affaires de coeur. le colonel Burnaby a réussi la traversée du Channel en 1882, et quatre années plutôt Sarah Bernhardt était montée dans un aérostat et elle avait publié un C.R. qui rendait compte de son point de vue, en faisant parler la chaise en osier qui se trouvait dans la nacelle !

La troisième partie est La perte de profondeur où Julian Barnes nous parle en réfléchissant sur le départ abrupt de sa femme par maladie, décédée 37 jours après un diagnostic, et 30 années d'une union heureuse. Il explique comment il renâcle à faire son travail de deuil, les souffrances permanentes que cette absence font peser sur son quotidien. Il analyse au scalpel son chagrin, l'indifférence qu'il ressent vis-à-vis du monde qui l'entoure sans elle, sa colère perplexe envers les amis, ses idées de suicide, la reconfiguration de son emploi du temps et des espaces sans elle, etc.

Ceci est une expérience certes personnelle, mais aussi universelle, car sa douleur est une preuve d'amour et en prolongeant cette douleur, il imagine la présence de sa femme plutôt que son oubli.

Aérostats, ascension, envol, photographie, amours...Quel est le rapport entre tout ceci ? le romancier a trouvé que l'élévation dans les airs, l'ivresse dans la légèreté, permettaient de libérer des émotions, librement.

Une belle phrase en parlant de sa femme Pat : le coeur de ma vie, la vie de mon coeur.

Ah ! l'élégance de Julian Barnes.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Trois courtes histoires autour de l'idée de hauteur: Nadar et sa nacelle réalisant la première photographie aérienne, l'histoire d'amour déçue du général Burnaby avec Sarah Bernard et puis l'impossible ddéfi de surmonter le deuil de l'être aimé.. Un texte touchant doublé d'un bel hommage à la France....
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