On peut aussi tous crier «Vive la liberté». Et c'est vrai : les libertés de contester, de revendiquer, d'explorer, de sauver, de migrer, de changer... sont aujourd'hui menacées. II me semble effectivement impératif de les réhabiliter. Mais, en contrepoint, la liberté de polluer dans l'insouciance, de détruire les espèces rares, d'opprimer les minorités, de moquer les marginaux, de sous-payer les femmes, de ne pas vacciner nos enfants ou de porter à leur paroxysme nos comportements indolemment destructeurs doit-elle être défendue ? Nous n'avons aucun autre choix que d'être subtil. On ne peut pas se contenter du « pour ou contre » la liberté. La pire injustice et atrophie intellectuelle aujourd'hui, la démission stricte de la pensée, c'est de poser - quel qu'il soit - un prisme unique sur le monde.
Les lobbies du pétrole et les grands groupes financiers sont structurellement orthogonaux à la vie en elle-même
inventer une grammaire qui ne ferme pas toute épiphanie révolutionnaire avant même son éclosion
Le mythique s'articule au symbolique et au praxique, irrigué de scientifique et de politique
Il suffit qu'il (le récit) commence et s'achève dans la continuité communielle des vivants que nous avons perdue
Hic et nunc. Dans une sorte de paralogie du clinamen
Le scandale n'est pas qu'écologique: il est immiscé jusque dans la très signifiante taxinomie de nos indignations
La fin du monde (...) ressemble ici à une sorte d'immense éjaculation nihiliste
... l'émergence de connivences subreptices est une épiphanie de réjouissance
Que ce soit au niveau des espèces ou à l'échelle des individus, la vie sur terre est donc en péril. Les humains représentent 0,01% des espèces vivantes, mais ont causé 83% des pertes animales depuis les débuts de la civilisation. Une situation génocidaire d'une ampleur sans précédent. Qui, de plus, commence à profondément nuire aux humains eux-mêmes.
Le dégel du permafrost libère du méthane (et d'inquiétants agents pathogènes) qui induit un réchauffement climatique bien plus drastique que celui engendré par le Co2.
Nous sommes devenus notre propre menace.
Il n'en demeure pas moins que la croissance ( qu'il faudrait renommer " prédation suicidaire " ) des pays riches peut être légitimement considérée aujourd'hui comme une des premières causes d'effondrement de la vie sur Terre.
Un monde où la défense de la vie passe pour une attitude " extrémiste" est problématique à plus d'un titre et devrait nous inciter à réfléchir profondément.
Nous vivons dans un monde sublime et presque entièrement inconnu. Il serait beau qu'il commence à nous intéresser un peu...
Il ne faudrait plus montrer aux enfants, dans les livres éducatifs, les écureuils et les musaraignes : notre planète n'est plus significativement habitée par ces êtres-là. Ils sont anecdotiques. Aujourd'hui, le monde non humain est une gigantesque ferme-usine, une autoroute vers la mort. Les manuels scolaires ressembleraient à des livres d'horreur si nous disions la vérité. L'assumons-nous ?
Les gens souffrent, ils meurent. Des écosystèmes entiers s'éffondrent, nous sommes au début d'une extinction de masse, et tout ce dont vous parlez, c'est d'argent, et des contes de fées de croissance économique éternelle ? Comment osez-vous !