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EAN : 9791038701298
32 pages
Zulma (05/05/2022)
4.3/5   59 notes
Résumé :
« Il ne s’agit plus de commenter ou de comprendre le réel : il s’agit de produire du réel. Ce qui tue aujourd’hui et avant tout, c’est notre manque d’imagination. L’art, la littérature, la poésie sont des armes de précision. Il va falloir les dégainer. Et n’avoir pas peur de ceux qui crieront au scandale et à la trahison. »

En répondant aux questions brûlantes d’actualité de Carole Guilbaud, Aurélien Barrau remet le politique et le social au cœur de l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Absolument génial. Notre astrophysicien préféré publie ici un entretien qu'il a fait. Il est d'une grande intelligence comme d'habitude, ses mots sont forts et précis, ses réflexions devraient être les nôtres instamment. Et pourtant, on perd encore du temps avec les discours et les choses inutiles. Il ne s'agit pas forcément de renoncer ou détruire, mais plutôt de redessiner, d'inventer, de redistribuer. Il cite une phase de Gébé : "on arrête tout, on réfléchit et c'est pas triste". Et c'est tout à fait exact, revenir à l'essentiel et au bon sens, et, se refuser de faire comme tout le monde, est franchement jouissif. Parce que pour notre auteur, il est vraiment, vraiment, temps d'être sérieux, càd "courageux et séditieux". A mettre dans toutes les mains et à toutes les tables de chevet.
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Aurélien Barrau qui avait pris ces derniers mois quelques distances avec les médias reprend son bâton de pèlerin pour nous transmettre avec la force de persuasion qui le caractérise sa vision du monde et ses craintes pour l'avenir. Aurélien Barrau est à la fois astrophysicien, philosophe et poète ; il cumule des compétences extrêmement pointues dans plusieurs domaines et se présente également non pas comme un expert, mais comme un militant de la cause écologique. le terme écologie est d'ailleurs un peu réducteur, car sa vision englobe l'ensemble des défis auxquels la planète et l'humanité doivent faire face d'où le titre de son opuscule “Il faut une révolution, politique, poétique et philosophique". Il vient également de publier chez Dunod ‘Anomalies cosmiques' dont nous aurons l'occasion de parler prochainement.

Dans ce petit livre de 32 pages publié aux éditions Zulma, Aurélien Barrau répond aux questions de Carole Guilbaud qui l'interroge sur l'actualité en rapport avec la catastrophe écologique et sociale qui s'annonce. C'est l'occasion pour lui de synthétiser et de préciser sa pensée.
On y retrouve toute l'éloquence à laquelle il nous a habitués depuis déjà quelques années. Sa pensée est claire, son vocabulaire choisi, ses arguments étayés et ses convictions sont fermes. Face aux problèmes que rencontre l'humanité aujourd'hui : le changement climatique, la pollution, le danger nucléaire et l'extinction massive de la biodiversité il prône la nécessité d'une révolution sous la forme d'un changement ‘axiologique' c'est-à-dire un changement radical des valeurs et des priorités. Tant que l'on appellera croissance le fait de raser un espace naturel pour y construire un centre commercial et tant que l'on appellera progrès le développement de la 5 g qui pour lui est une catastrophe, on prendra la mauvaise direction. Il s'agit de refondre les valeurs et les symboles. Mais Aurélien Barrau n'est pas un révolutionnaire au sens de 1789, il connaît les dangers qui peuvent résulter d'un changement agressif de la société. Il n'est pas non plus un farouche défenseur de la décroissance, d'après lui il ne faut pas renoncer à la croissance, il faut la redéfinir.

"Je pense sincèrement qu'il y a quelque chose de profondément débile à nommer croissance une éradication systématique la vie sur Terre. La croissance vraie ne pose aucun problème : l'amour, la créativité, l'entraide, la connaissance, les explorations artistiques et scientifiques peuvent évidemment croître. Elles le doivent ! Mais la production délirante d'objets inutiles, devenue une fin et non plus un moyen, doit être nommée pour ce qu'elle est : une maladie. S'il faut la nommer croissance, alors voyons-la comme une croissance tumorale." Page 9.

Certains pensent qu'Aurélien Barrau est une sorte de prophète illuminé qui nous prédit que le ciel va nous tomber sur la tête et que d'une certaine façon l'avenir qu'il annonce pour la planète est tellement catastrophique qu'il exagère forcément. En réalité les faits lui donnent raison, mais il a toujours un temps d'avance par rapport à l'opinion générale qui commence à se rendre compte que quelque chose ne va pas. Pour lui le climat n'est qu'un petit aspect du problème. Même sans le moindre degré d'élévation de température nous demeurerions dans la sixième extinction massive de la vie sur Terre. "Sauver le climat" sans revoir totalement nos valeurs et notre manière d'habiter l'espace n'aurait aucun intérêt.
Il évoque aussi un point important qui est celui de la langue : "Le mot environnement suppose un décor, un arrière-plan dont nous sommes le centre, la formule développement durable conforte l'idée du maintien de l'existant, l'expression catastrophe naturelle induit l'idée d'une nature responsable alors que la main de l'homme est rarement étrangère à la catastrophe. Si la langue participe de l'invisibilité des problèmes, la recherche de la justesse ne doit-elle pas être une exigence première telle que la conçoit Albert Camus dont il cite un fameux extrait de son article sur la philosophie de l'expression "mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde ».

Je suis d'accord avec Aurélien Barrau sur la nécessité de réfléchir sur le langage. Nos hommes politiques nous abreuve de formules creuses qui nous détourne des vrais problèmes, ils donnent un sens différent aux mots et usent d'une rhétorique trompeuse pour faire valoir leur camp face aux batailles électorales, et ceci au détriment de la vérité. Récemment le président de la République parle de profiteurs de guerre sans proposer quoi que ce soit pour remédier à ce scandale et quand, sous la pression de l'opinion et sur l'initiative de l'Allemagne on commence à parler de taxe sur les superprofits notre ministre de l'économie prétend ne pas savoir ce que sont les ‘Super profits'. le président réagit finalement en parlant non pas de ‘taxe' mot tabou, mais d'une ‘contribution' qui serait finalement envisageable. Les exemples pourraient être multipliés, ils sont quotidiens. Si l'ont veut se comprendre il faut employer le même vocabulaire et préciser le sens des mots que l'on utilise.
Il est vrai que le discours d'Aurélien Barrau a quelque chose de déprimant, car les solutions proposées semblent insuffisantes pour éradiquer toutes les menaces qui pèsent sur le monde aujourd'hui. Pour lui il y a trois avenirs possibles :

– La continuation du scénario en cours
– Une réforme substantielle
– Une révolution
Pour Aurélien Barrau le cas 1 est malheureusement le plus probable, le scénario 2 repose sur l'espoir dépourvu de fondement qu'un infléchissement doux des valeurs et des comportements permettrait d'éviter une instabilité globale. Il ne reste donc que la voie de la révolution, mais celle-ci ne doit pas se terminer dans un bain de sang, il doit s'agir d'une révolution politique, poétique et philosophique. Commençons par changer chacun notre mode de pensée et répondons à l'exhortation d'Aurélien Barrau qui chez lui revient comme une antienne : soyons clairs, soyons honnêtes, soyons sérieux !

– ‘Il faut une révolution politique, poétique et philosophique' Aurélien Barrau, Éditions Zulma (2022) 32 pages.
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Ce court fascicule retranscrit un entretien réalisé avec Aurélien Barrau par Carole Guilbaud. Les quelques vingt-cinq questions posées permettent à Aurélien Barrau de développer sa réflexion et de nous livrer sa pensée sur la crise que nous traversons actuellement.

Difficile à résumer sans dénaturer les propos, les thèmes abordés traitent de la collapsologie, du climat, bien sûr, mais aussi du nucléaire, du système dans lequel nous vivons, de la géo-ingénierie, de la 5G, de nos modes de production et de consommation... Il dénonce aussi les abus de langage, tel le prétendu "développement durable" à qui il règle son compte en deux coups de cuiller à pot.

De ce que j'ai compris, Aurélien Barrau pense que l'effondrement est en cours et que rien ne pourra plus l'empêcher. Qui y survivra, dans quelles conditions, nul ne peut le dire, mais l'effondrement, la crise que nous traversons, est le résultat de notre système de fonctionnement, et les différentes politiques cherchent de toutes manières à préserver ce système mortifère.

Aurélien nous invite à désespérer car si "Kierkegaard considérait le désespoir comme le péché capital (...) l'absence de désespoir face à l'évidence du cataclysme l'est tout autant." En vérité, il appelle davantage à la lucidité qu'au désespoir, mais si on est lucide, vu le topo, on est forcément désespéré...

Quelles solutions alors ? Pour Aurélien Barrau, c'est tout le système, toutes nos règles du jeu qui sont à revoir. Et pour lui, cette remise en cause ne peut pas avoir lieu. Confort des habitudes, inertie du système. La messe est dite : "Un système peut-il permettre sa propre refondation en autorisant la révolution qui le récuserait ? Rien n'est moins sûr."

A défaut d'être réjouissant, son message a au moins l'avantage d'être clair.

Personnellement, j'adore la façon qu'a Aurélien Barrau de poser les choses clairement, de manière toujours très argumentée et bien illustrée. Ce qui est un peu décourageant ici, c'est qu'on n'a pas de "feuille de route" individuelle à suivre. "Les "petits gestes" et autres "initiatives individuelles" sont certainement bienvenus. Mais ce n'est plus la question de fond. Un problème systémique ne peut avoir de solution que systémique. Il faut une révolution politique, poétique et philosophique."
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"Il n'y a pas de grâce sans incompréhension", mais il y a un petit air de Simone Weil dans la radicalité d'Aurélien Barrau ; la Simone Weil des écrits de Londres et de la "Note sur la suppression générale des partis politiques", quand il dit que "ce n'est ni par la création de commissions et de comités, ni par l'instauration systématique du fameux "rapport de force", ni par la croyance aveugle au miracle technologique, qu'un tout autre monde pourra jaillir. Moins encore par militantisme médiatique ou jeu de représentation politique. Sans mentionner l'obscéne vacuité des débats-spectacles télévisés. Tout cela est déjà mort. Il faut être beaucoup plus profond, plus subversif et plus élégant". Une radicalité qui plutôt que de se surfocaliser "sur les effets", s'attache, c'est l'étymologie même, à "travailler les causes", "travailler l'origine, c'est à dire le parti pris idéologique qui les engendre". Cette radicalité qui anime, au sens le plus fort du terme, l'éthique de conviction. Une radicalité qui cherche à transcender dépasser, déplacer les oppositions et les nuances, entre violence et non-violence, entre rébellion et terrorisme, entre collapsologie et résilience, entre croissance et décroissance.

Une radicalité prophétique en quelques sortes, et qui renvoie à la triangulation pascalienne, quand il appelle à "une révolution politique, poétique et philosophique" et qu'il souligne, lui l'astrophysicien et épistémologue, que, des trois termes, c'est le second qui est le plus important : "les poètes sont bien plus essentiels que les économistes, les physiciens et les politologues", probablement parce que ce sont eux, comme les artistes en général, qui expriment le mieux la dimension spirituel de l'humanité. Dire cela ce n'est ni récuser l'importance des connaissances et des savoirs, "outil descriptif et projectif" ; et "les mathématiques nous apprennent (...) qu'une courbe exponentielle tend rapidement vers l'infini et que changer la normalisation ne retarde que marginalement le passage des seuils irréversibilité" ; ni non plus déserter le terrain d'une démocratie aujourd'hui atteinte dans sa forme occidentale, comme d'autres types d'organisation avant elle, de "décrépitude politique par perversion interne", en promouvnt les "assemblées citoyennes", comme moyen de déjouer "les écueils évidents des différentes modalités représentatives aujourd'hui à l'oeuvre".

Un texte court, en dialogue avec Carole Guilbaud, dérangeant et roboratif, radical donc et qui pourrait donner le sentiment que son auteur rejoint, avec Simone Weil, la cohorte des "grands virtuoses de l'amour et de la bonté a-cosmique de l'homme". En fait, comme la philosophe de la France libre, cette formulation radicale d'une éthique de conviction pour notre temps, peut conduire à repenser l'exercice de l'éthique de responsabilisé par ceux qui acceptent de se compromettre "avec la politique, c'est à dire avec les moyens de la puissance et de la violence", sans la confondre avec ce machiavélisme primaire qui caractérise les "élites" au pouvoir. Et ce d'autant que, "plus que machiavéliques, nos prétendues élites sont incompétentes".
Lien : http://www.daniel-lenoir.fr/..
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Court mais essentiel !
Cet auteur fait preuve d'une intelligence et d'une clairvoyance sur un sujet on ne peut plus sérieux.
Ce livre appel à repenser notre rapport au monde, de manière philosophique, éthique et poétique : qu'est ce qui fait sens aujourd'hui, qu'est ce qui rend le monde beau, qu'est ce qui nous émerveille.
Quel monde souhaitons nous pour demain ?
Sauver notre monde n'a que peu d'importance si c'est le monde tel qu'on le connait actuellement (consumériste et productiviste) que l'on veut sauver. Il s'agit maintenant d'inventer un autre réel, d'être imaginatif, d'être poète et de déconstruire (et ça ne veut pas dire détruire) notre rapport au monde.
Comprendre les enjeux pour pouvoir réinventer le réel c'est aussi prendre conscience que le problème n'est pas le réchauffement climatique (quoique les températures de cet été nous font prendre conscience de la réalité à venir). La 6e extinction massive actuelle n'est pas lié au réchauffement climatique mais au colonialisme de l'espace (les animaux n'ont tout simplement plus d'endroits où vivre).Le problème actuel est surtout la destruction des conditions d'habitabilité de notre planète, la destruction de nos ressources pour la production de biens matériels et notre façon de considérer notre planète comme une ressource.


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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Que les délinquants en costume osent qualifier de "progrès" le délire techno-nihiliste qui consiste à attendre le bus en parcourant son mur Facebook et sa galerie Instagram, bercé par les notifications Snap et Twitch, à proximité d'une poubelle connectée - alors même que les chants d'oiseaux ont presque disparu et que lire devient une quasi-anomalie - relève de l'aliénation.
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Nous nous surfocalisons sur les effets sans travailler les causes. On ferme un abattoir où les animaux souffrent le martyre sans vouloir comprendre que notre mode d'alimentation impose structurellement cette souffrance. On s'indigne d'un tweet éminemment xénophobe mais on refuse de voir l'extrême violence des récentes dissolutions d'associations anti-racistes. On impose des quotas de femmes dans telle ou telle représentation publique sans nous interroger sur les raisons qui poussent à devoir en arriver là. On s'horrifie des jeux érotiques mais on hypersexualise chaque élément du réel. Tout est à reprendre
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Les "petits gestes" et autres "initiatives individuelles" sont certainement bienvenus. Mais ce n'est plus la question de fond. Un problème systémique ne peut avoir de solution que systématique. Il faut une révolution politique, poétique et philosophique. Dans un jeu où nous sommes sûrs de perdre, il n'est pas utile de faire un bon coup, il faut changer les règles. Le reste relève du détail ou du cache-misère.
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Car, même si les cadres s'évertuent à nous le faire oublier, ce que nous avons élaboré est contingent. Tout pourrait être autre. Nous ne sommes pas obligés de faire ce que nous faisons. (...) Il nous semble parfois que tout cela ne peut être infléchi. Nous serions des Sisyphe condamnés à rouler sans fin la pierre du consumérisme. Ça n'a aucun sens : on ne pourrait pas mettre fin à l'hiver nucléaire résultant d'une guerre mondiale par une simple décision collective. Nous serions devant une factualité qui nous dépasse. Mais tout au contraire, revoir drastiquement notre organisation ne relève, si on hiérarchise les difficultés sérieusement, que d'un effort dérisoire.
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Ce n'est ni par la création de commissions et de comités, ni par l'instauration systématique du fameux "rapport de force", ni par la croyance aveugle au miracle technologique, qu'un tout autre monde pourra jaillir. Moins encore par militantisme médiatique ou jeu de représentation politique. Sans mentionner l’obscène vacuité des débats-spectacles télévisés. Tout cela est déjà mort. Il faut être beaucoup plus profond, plus subversif et plus élégant.
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Videos de Aurélien Barrau (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Aurélien Barrau
Rencontre avec l'astrophysicien Aurélien Barrau à l'occasion de la parution de "L'hypothèse K, la science face à la catastrophe écologique", aux éditions Grasset.
Résumé : Sortir la science de ses mauvaises habitudes, tel est le projet de ce bref et révolutionnaire essai. Face à la catastrophe écologique, la science est utilisée pour donner une réponse essentiellement « ingénierique» : technologie à tout prix, algorithmes envahissants, machines toutes-puissantes. Cela constitue le pire des choix. Si elle peut jouer un rôle salvateur, c'est, tout au contraire, en contribuant à un renouveau radical des symboles et des valeurs. En réinventant le sens du monde. Elle se révèle essentielle dans le constat du délitement : les espèces disparaissent, les populations s'effondrent, la pollution et la chaleur tuent, la planète devient inhospitalière… Elle demeure pourtant incapable de choisir la direction souhaitable. Considérée comme un simple outil, elle ne pourra que contribuer à accélérer l'effondrement. Comme l'écrit Aurélien Barrau, nous ne tenons pas assez compte des rêves des chiens. A partir de ce qu'il appelle « l'hypothèse K. », un laisser-faire entraînant une prolifération technique exponentielle, ce texte suggère de réinvestir la science de l'immense charge poétique qui lui a été déniée. Et cela afin de la libérer, de lui rendre son pouvoir bénéfique. Un plaidoyer pour une science nomade, tzigane ou touareg, humble et intransigeante. Une science déviante et fière de l'être !
Merci David Even pour la captation et le montage !
@aurelien_barrau @editionsgrasset7893
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