L'assassin de la Nationale 7

L'assassin de la nationale 7.

Michèle Barrère est le N°1 du polar gastronomique (eh oui, ça existe) et donc ce roman là est le dernier né d'une longue série puisant ses sources jusqu'à François 1er.

Juste avant le crash de 1929, Adrien, gommeux riche et insouciant descend vers Antibes depuis Paris pour faire la critique d'un hôtel. Il est missionné par le guide Michelin. Il pilote une Delage 8 cylindres de 5000 cm3 qui peut atteindre les 130 km /H.

On fait des haltes depuis Saulieu jusqu'à Juan les pins en passant par Lyon et Cavaillon en compagnie de Curnonsky , gros plein de soupe jovial et boulet qui se remplit la panse sans discontinuer.

Les menus sont pantagruéliques, les personnages sont bourrés du matin au soir mais à l'époque rien n'est visiblement interdit et prendre le volant avec 3 grammes d'alcool et l'envie de dormir (et de péter, et de roter) n'est pas un souci. On est riche, on s'en fout et puis on fume... Bonjour les pauvres !

Il y a bien les parents d'Adrien, la mère suffragette et lesbienne alanguie qui prône des idées de gauche depuis sa villa sur la riviera, et le père, oui bon le père…

Il y a aussi l'intrigue policière particulièrement plate du début à la fin (un peu comme dans les bronzés 3) mais c'est accessoire puisque l'essentiel réside dans la bouffe, la grosse bouffe même qui vous dégoute autant par son excès que par le mépris qu'il induit des gens qui ont faim, simplement faim.

Curnonsky, Escoffier, n'en sortent pas gagnants et la gastronomie Françaiiiiiiise non plus.

Les dix dernières pages sont consacrées aux recettes de foie gras en vessie (etc) et vous invitent à mettre deux doigts dans la bouche en embrassant la cuvette, la paupière tombante.

Indigeste malgré une écriture plutôt légère.