Citations sur Trilogie des Pulsions, tome 1 : Les cicatrices (12)
Il est parfois plus facile de mourir que de vivre. Le suicide est toujours une tentative de vie et non de mort. Se tuer, c’est se libérer de ce qui empêche l’individu de vivre « normalement ». Ce qui échappe toujours à l’entendement général, on dirait ! On croit que le suicidaire veut mourir et blesser son entourage implicitement, en libérant la place que lui-même n’a pas eue : une place neutre. Aujourd’hui, on camisole un suicidaire chimiquement, mais pas pour son bien. Pour sa famille et pour que le corps médical ne se retrouve pas avec un cadavre sur les bras. On en revient toujours à la même question. Et le patient ?
On a tous besoin de penser à quelqu'un pour avoir le courage de rester debout.
Alors, la victime se laisse cerner par les prédateurs. Parfois elle y trouve même un intérêt, une jouissance. Ce qui, bien entendu, fait que le prédateur épuise toute sa perspicacité à utiliser sa proie au maximum. Jusqu’au moment où elle ne devient plus utile. La proie est alors éliminée.
La proie a une limite. Le prédateur n’en a pas. Même mort.
Contrairement à l’adage, personnellement, je pense que vouloir n’est pas du tout pouvoir, ni avoir. Vouloir, c’est un rêve. Avoir, c’est le fruit d’un travail. Quant à pouvoir, c’est la capacité à fournir les efforts nécessaires pour qu’il n’y ait pas trop de différence entre les choses « voulues » et les choses « eues ». Dans un monde où l’on pense que tout est dû, ça ne peut faire que du bien !
Silence.
— Depuis que je suis partie de chez Franck, je me sens mal. J’ai l’impression qu’il ne me sera jamais plus possible de vivre seule. Quelque chose me dérange en moi, je ne peux pas vivre avec moi. J’ai même un mal fou à revenir sur ce divan…
Le Français devient américain, puissant et lâche. Nous savons que l'inhumain et les culs-bénis sont comme un couple de névrosés. Notre pays vit dans la peur : la bonne aubaine pour nos hommes politiques complètement largués qui l'alimentent ! La France a aussi peur de découvrir son propre visage.
Le chien est parti. Mais c'est un chat qui arrive. Je perçois des cris et des hurlements. Je n'ai plus peur. Le chat se réfugie près de moi.
L'amour n'existe pas[...] Je suis immobile. Je réalise que partout, autour de moi comme à l'intérieur, il n'y a pas plus de Dieu que de père et que, pire encore, l'essentiel de ce qui fait la vie d'un homme ne m'a jamais touché. J'avance d'un pas.
Il n'y a que des actes. L'amour n'existe pas.
Les cris, les hurlements. Les cris, les hurlements. Les cris, les hurlements.
Il n'y a que ça autour de moi. Et en moi. Je n'en peux plus.
Mais pour une partie infime d’entre nous, toujours trop peu, il existe une quête de « devenir » autre chose. Car il est toujours possible de quitter l’état d’animal qui sommeille en nous. Il faut juste le désirer, l’entendre, le comprendre… et faire avec.
Un pas après l’autre.