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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Oui, c'est long. Et même si on aurait pu faire un poil plus court à compter des retours en France, le texte n'est jamais ennuyeux et coule paisiblement. La lecture est facile et agréable. Dans un décor d'ONG ou d'organismes Internationaux, agents du capitalisme, et peuplés de gens vils et arrogants, avec pour paysage l'Afrique heureuse mais meurtrie par la corruption et la férocité de ses dirigeants, ces pages sont une douce variation sur la quête de la justice, de la vérité et du bonheur.
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« One good thing about music, when it hits you, you feel no pain. » Bob Marley
Antoine, jeune diplômé universitaire obtient un poste de coordinateur de projet managé par une association humanitaire.
Il est fraichement débarqué dans un village d'un « pays d'Afrique » dont il ignore tout.
Gagnant la confiance des villageois, rapidement une dynamique s'initie autour du maraichage et permet une première récolte abondante, laissant penser qu'un développement vertueux et une prospérité nouvelle sont possibles.
Célestin, un jeune instruit du village, a la soif d'apprendre et passionné par la culture occidentale, se lie à Antoine et un partage mutuel s'ancre progressivement.
Antoine n'est pas insensible à la mystérieuse et généreuse Djeneba dont son petit frère Alioun se saisie pour se rapprocher du jeune français. Ils sont issus d'une famille de griots. Lui a une voix proche du miracle lorsqu'il se met à chanter.
Le village rêve de richesse et nait la crainte des jalousies des villages environnants.
Il y a une bascule lorsqu' Antoine se rend compte qu'il participe à une expérience de culture OGM sans recherche préalable sur la dangerosité pour l'homme.
Les mois défilent pour Antoine s'adaptant à cette vie de brousse avec simplicité, il est parfaitement intégré et son idylle secrète avec Djeneba comble son bonheur.
Mais rien n'est simple dans ces régions du monde et le chao vient aisément remplacer cette douceur si fragile. La dynamique du village se heurte à une logique de décentralisation dirigé par un pouvoir autocratique. Un satrape du pouvoir est parachuté dans le village.
Le ver est dans le fruit. La violence revêt ses habits de haines.
Célestin disparait, Antoine s'effondre. Alioun sera le gardien de la vengeance armé par son patrimoine mémoriel, sa voix et celle de ses ancêtres.
Récit sous forme de conte parfois. La poésie s'invite et adoucit l'angoisse d'une écriture au rythme changeant, m'imposant des pauses dans cette lecture comme pour contrer un pressentiment dans ce récit basculant vers un ailleurs, toujours en mouvement.
Les relations se font puis s'éloignent.
Il y a l'enfance et la rue où Alioun apprivoise codes et dangers cette nouvelle jungle aux antipodes de sa forêt d'enfance. Un air de Peter Pan.
La suite est une alternance des parcours croisés d'Alioun et Antoine, chacun pensant ne plus jamais revoir l autre. Entre désillusions et reprise en main du réel où chacun respectivement croise d'autres âmes errantes. Aicha pour Antoine, Myriam pour Alioun notamment.
Le récit nous fait faire des allers-retours entre espoir et horreur. Rien de linéaire dans ce roman où l'on navigue à travers un large panel des monstruosités humaines. Parfois des ilots de quiétude permettent une halte méritée pour nos deux protagonistes, mais souvent de courte durée avant une fuite avant.
Le passé s'entremêle au présent.
Difficile de résumer ce riche roman, cette aventure humaine que j'ai prise comme un hommage à tous ces voyageurs forcés, oubliés, cachés et méprisés dans d'ignobles généralités ou statistiques déshumanisées.
Un immense merci à Melanzé éditions pour ce cadeau et ce riche moment passé à m'émouvoir pour ces deux personnages.
PS : découverte aussi d'un artiste togolais à l'origine de cette magnifique couverture, Sitou Matthia.
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Antoine, jeune humanitaire suisse débarque dans un pays africain. Sa mission: aider les paysans à développer leur agriculture. Ce qu'il fait avec succès. Cependant, les choses n'évoluent-elles pas trop vite? Comment gérer au mieux la situation? Comment gérer l'enthousisame des cultivateurs du village?

C'est l'histoire d'un homme qui est allé au bout de ses rêves. de ses cauchemars aussi. Il a connu l'euphorie de la réussite, de la gloire. Tout comme une descente aux enfers. Au plus profond des enfers. Antoine a vu la mort de près. Il a vu la cruauté de l'humain. La cruauté sans fonds. Celle qui est gratuite et tue avec délectation. Avec impunité. Réussira-t-il à remonter la pente? Comment se reconstruire après avoir vécu l'horreur? Y parviendra t-il? Que la terre nous soit légère aborde tous les sujets d'actualité en Afrique : les aides humanitaires inadaptées, les massacres, les enfants de la rue, etc.

Nous suivons les turpitudes d'un jeune humanitaire dont la vie bascule dans l'horreur la plus profonde. Au fil des pages et d'une lecture addictive, le lecteur découvre une histoire qui aurait pu se passer n'importe où en Afrique ou dans un pays en voie de développement. Avec un homme que rien ne prédestinait à ce destin tragique. C'est avec curiosité et la gorge nouée que nous tournons les pages. Un très beau roman écrit avec une tendre humanité ainsi que beaucoup de rudesse.
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Très émue par ce roman qui passe nos émotions à la moulinette. Il nous plonge dans les marges du monde, ces lieux oubliés hantés par les spectres du colonialisme, des réseaux migratoires, et de la mondialisation débridée.
Le personnage d'Alioun, petit griot courageux parti à l'assaut de l'Europe, est tellement attachant. Les personnages sont profonds et dynamiques, même ceux qui n'apparaissent que brièvement. Dès les premières pages, on se laisse prendre par les tournures romanesques portées par une plume simple, incisive et parfois profonde. Jusqu'à la dernière page, on est tenu en haleine grâce aux nombreux retournements et aux contextes très bien documentés. Vraiment une belle découverte !
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C'est toujours avec un peu d'appréhension que l'on s'attaque à un roman d'un auteur et d'une maison d'édition inconnue. C'est toutefois la couverture qui a attiré mon oeil. Et pour une fois, j'ai bien fait de m'aventurer hors des sentiers.
Quand Antoine arrive dans un petit village d'un pays d'Afrique (qui n'est pas nommé) pour effectuer sa première mission humanitaire, il tombe sous le charme de ce monde nouveau, et de l'une de ses habitantes. Mais la lune de miel tourne court quand le projet échoue et que sonne la répression d'un gouvernement aux ordres d'un vieux dictateur typique de la France Afrique.
Forcé de fuir, Antoine n'aura plus d'autre quête que celle d'essayer d'oublier. En paralèle de ce parcours qui l'aménera à grimper les échelons de l'ONU, le petit Alioun, jeune frêre de la femme qu'il a aimé, prend le chemin de l'Europe sur les chapeaux de roue pour trouver la vengeance. Dans une épopée initiatique époustouffante, il traverse le continent, ses joies, ses larmes et ses situations dramatiques.
Un récit qui m'a ému, mis en colère contre ce monde, fait naitre l'espoir et même m'a fait rire.
Je souhaite à cet auteur de trouver la reconnaissance qu'il mérite. Et je me réjouis de découvrir ses prochaines oeuvres.
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Belle surprise. Découvert par une amie qui l'a trouvé dans une boîte à livres. venant d'une maison d'édition inconnue, j'étais dubitative. Mais l'auteur à vite su m'embarquer dans son Afrique à la fois réaliste et mythique, et qui, malgré le fait qu'il le nomme pas les pays, m'a semblé bien se tenir à l'écart des clichés collés au continent. Je lui tire mon chapeau d'avoir su me tenir en haleine, moi qui ne lis pas souvent des romans aussi épais. Je ne me suis jamais ennuyée. L'univers est riche. On passe d'un pays à l'autre. On découvre des lieux, des personnages, des bouts d'histoire. Je trouve qu'il mérite vraiment d'être plus connu.
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Que la Terre nous soit légère vous plonge dès les premières pages dans un paysage aux couleurs ocres et terre de sienne, les parfums du continent africain viennent titiller le lecteur. La plume de Joan Bastide est un pinceau qui dessine un roman graphique, beau et dur à la fois. Un conte cru et réaliste porteur d'espérance dont la lecture est passionnante. Que la Terre nous soit légère devrait être sur tous les rayons des étudiants en relations internationales, des altermondialistes, des bobos aux café latte de soja équitable, des vissés sur leur fauteuils en cuir des hautes tours des private equity. A mettre entre toutes les mains, un must-read !
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Trop bien. Deja que me faire lire un livre est un exploit. mais alors un livre de 600 pages, je vous dit meme pas. C'est ma mere qui me l'a passé. Je l'ai lu en moins d'une semaine. J'ai adoré. L'histoire est trop bien et on se s'ennuie jamais. J'ai trouvé bien ecrit, surtout de maniere simple et pleine d'images. J'ai trop envie de le voir en serie sur Netflix Lol.
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Quelle merveille !
Un véritable talent de conteur, au niveau de celui d'Alioun le chanteur qui bouleverse les coeurs et les âmes.
Une connaissance profonde et incisive des systèmes de l'aide humanitaire, des implications politiques et économiques en Afrique.
Des protagonistes tellements vivants, avec des destins exceptionnels, décrits avec beaucoup de profondeur, d'humour, et d'amour.
Un bijou de littérature.
A découvrir absolument !
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J'ai pris peurs lors des premiers chapitres que j'ai trouvés un peu verbeux et sans signe d'intrigue. Un jeune type qui arrive en Afrique, façon récit de voyage, mais sans le talent de Bouvier ou Tesson. Mais avant que j'aie le temps de m'en rendre compte, j'avais soudain terminé la première partie. Dès l'entrée en scène de Célestin, un Steve Hurkle version brousse, j'ai enchaîné les chapitres sans plus pouvoir m'arrêter. Jusqu'au dénouement - par ailleurs assez magistral - le livre ne cesse de gagner en intensité et en profondeur. Il commence sur un personnage principal -Antoine, jeune humanitaire un peu naïf. Puis il embarque Alioun, petit griot tropical dans un jeu de miroir avec Antoine. Puis rentrent en scène un professeur cynique rempli de remords, une jeune avocate brillante et bien d'autres, avant de finir en véritable roman choral (et fleuve). Ça m'a fait penser à une symphonie classique, qui commence sur un coup de triangle et finit avec des sections de cordes et de vents à décoiffer une marquise...
Le style n'est pas exceptionnel, mais pas mauvais du tout. ll est simple. Direct. Finalement efficace. On dénichera quelques belles trouvailles tout de même. Mais au final, la puissance de l'histoire se suffit a elle-même, et justifie la sobriété de la plume.
Les personnages, même les simples figurants, sont justes, attachants et déroutants. Je ne suis pas près d'oublier le petit Alioun, dont j'aimerais tant entendre la voix qui semble faire des miracles.
Il y a un côté conte pour toute la partie africaine, surtout a travers le personnage d'Alioun, qui est accompagné dans son épopée par ses ancêtres qui lui parlent depuis l'au-delà, sa rencontre avec le grand marabout aux pouvoirs impressionnants, et surtout son don musical qui parvient à influer le cours des choses - et presque même la forme de l'univers...
Peut-être pas un livre tout public, puisqu'il est quand même dur, qu'il traite de sujets difficiles, et qu'il se passe en partie en Afrique. Mais pour toutes celles et ceux qui s'intéressent à l'histoire en marche, à l'ailleurs et qui veulent renouer avec la tradition des romans fleuves et épiques, je vous le conseille vivement.


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