"Des lésions de l'espace-temps", dit Nillis. "C'est ce que sont les ailes d'un chasseur Xeelee. Des brisures dans la structure de l'espace-temps lui-même. Et regarde ca." Il agita ses mains énormes et produisit une autre image. Celle-ci montrait le chasseur en vol, les magnifiques, étranges battements de ses ailes d'espace-temps brisé. (...) "Pirius, le chasseur est immergé dans l'espace-temps comme une bactérie l'est dans l'eau. En passant à travers cette séquence de mouvements, les ailes d'un chasseur contrôlent et dirigent le mouvement du vaisseau. "
(p.110-111).
Une vie brève
brille d'une splendeur éclatante !
Hama Druz
"Une minute avant de frôler l'horizon !" fit Bilson.
Pirius sentit son coeur battre la chamade, mais il tâcha de garder une voix détachée.
" On s'est entraînés sur des rocs de quelques centaines de kilomètres. Aujourd'hui, on attaque une cible de cent millions de kilomètres de diametre. Ca devrait être facile !"
"Mais" ,dit Caleb, " c'est cent millions de kilomètres d'horizon d'un trou noir."
"Ta geule !" dit Bilson, d'une voix qui trahissait la peur.
" Pas de défense" remarqua Caleb. " Ils ne nous ont toujours pas vus. On pourrait s'en sortir."
" Trente secondes !" cria le navigateur.
"Préparez vous."
Et soudain, il était droit devant, le centre de tout, une sphère de gaz phosphorescent, comme un soleil malveillant, se levant du disque d'accrétion rougeoyant. L'horizon des événements lui-même était invisible bien sur, noir sur noir, il était la surface dont aucune lumière ne pouvait s'échapper. La lumière qu'il percevait était l'ultime émission de la matière qui s'y engouffrait.
(p.464)
Il y avait un visage devant lui. Deux yeux brillants, le fixant du fond d'une ombre verte. Il s'arrêta, glacé. Ca n'avait pas de sens. Il voyait des yeux, un nez, une bouche. Mais les proportions n'y étaient pas - les yeux trop proches, la bouche trop grande. Et puis ca bougeait, comme si un visage remplaçait l'autre, ou comme si une image digitale s'effacait. Mais les yeux ne changaient pas, le regard plongeait dans le sien. Etait-il possible qu'il s'agissait de ce qui restait d'un Jasoft, quelqu'un qui avait fui ici pour échapper à la Coalition ? Est-ce que c'était ce qui l'attendait ?
"Aidez-moi" fit-il. Sa voix sortit comme un murmure. Il essaya à nouveau.
"Aidez-moi. L'humanité est en péril. Nous devons attaquer la base principale des Xeelees. Nous avons besoin de quelque chose qui puisse endommager un trou noir super-massif...S'il reste quelque chose d'humain en vous, vous devez me répondre."
(p.299)
Il regardait une procession de vaisseaux se jeter dans les nuages de la planète. Nillis lui dit que les vaisseaux plongeaient vers le coeur rocheux de Saturne, en fait un objet métallique de la taille de la Terre, immergé dans un océan d'hydrogène de milliers de kilomètres de profondeur. Dans les conditions abominables de cet environnement, hors de vue du reste de l'humanité, d'étranges machines voyaient le jour.
(p.72)
Quand on était né aux Arches, rencontrer son moi futur n'avait rien de spécial.
Les Arches était un endroit où, dès la naissance, on vous entraînait à piloter des vaisseaux superluminiques. Et tout le monde sait qu'un tel engin est aussi une machine temporelle. La plupart des gens se disaient qu'ils pourraient bien rencontrer un jour une copie d'eux-mêmes venue du futur, ou du passé, selon le côté d'où on regardait la chose.
(P.30)
Loin vers l'avant , les chasseurs , noirs comme la nuit , prennait leur essort dans la lumière du centre de la galaxie .
De son poste Pirius en voyait des nuées entières se détacher comme des écailles de bouts-de-sucre , leurs barges de transport . Déployées , leurs ailes graciles , si noires qu'elles paraissaient taillées dans le velours chatoyant du noyau , faisaient parfois des kilomètres d'envergure . C'était des nightfigters xeelees -des taons , dans le jargon du bras armé .
Parmi les créatures de matière et d'antimatière cramponnées à leurs îlots évanescents de gluons-quarks dans un océan de radiations, une crise approchait...