Citations sur S.P.Q.R. (41)
L'assassinat de Caïus fut un cas particulièrement sanglant de changement de régime, mais la transmission du pouvoir impérial à Rome était souvent meurtrière. (P. 422).
L’histoire romaine continue de s’écrire, et n’a jamais cessé de s’écrire. À certains égards, nous savons plus de choses sur la Rome antique que n’en savaient les Romains eux-mêmes. En d’autres termes, l’histoire romaine est un travail toujours en cours. Ce livre représente ma contribution à ce vaste programme ; il propose ma vision de l’importance du sujet. Reprenant les initiales de la célèbre formule romaine Senatus Populusque Romanus, « le Sénat et le peuple romain », SPQR est animé par la curiosité personnelle que l’histoire romaine m’inspire, par la conviction qu’un dialogue avec la Rome antique continue de nous être utile, par le souci, aussi, de savoir comment un petit village parfaitement ordinaire du centre de l’Italie a pu devenir une puissance à ce point dominante, exerçant son autorité sur un vaste territoire déployé à travers trois continents.
Plus on résidait aux étages inférieurs, plus les logements étaient spacieux et confortables, et plus on s'élevait dans l'immeuble, plus ils étaient bas de gamme, exigus et dangereux, dépourvus d'installation pour cuisiner ou se laver. Logique inverse de nos immeubles modernes et leurs luxueux penthouses (p. 455).
l'image avenante de l'empereur Claude doit plus au livre de Robert Graves "Moi, Claude " qu'à l'histoire (p.69)
C’est là que la fameuse louve nourricière se porta à leur secours avant qu’ils ne soient emportés et noyés. Tite-Live était l’un de ces Romains que leur scepticisme poussait à vouloir rationaliser cet aspect particulièrement invraisemblable de la légende. Le mot latin lupa, qui nomme la louve, était aussi un terme familier servant à désigner les prostituées (d’où le mot lupanar, maison de prostitution, passé tel quel en français) : était-il possible qu’une de ces femmes, et non une bête sauvage, eût pu découvrir les jumeaux abandonnés et en prendre soin ?
Tout au long de l'histoire, des hommes ont justifié leur domination sur les femmes en appréciant et déplorant simultanément la femme dangereuse et transgressive, dont les crimes largement imaginaires, les mœurs sexuelles légères (avec le point d'interrogation embarrassant porté sur la paternité de chaque enfant venant au monde) et les ivresses irresponsables manifesteraient le besoin d'être étroitement contrôlée.
Les Romains ne reçurent pas en héritage, comme ils le supposaient, les préoccupations et les priorités de leur père fondateur. C’est plutôt l’inverse : au long de siècles d’adaptation et de réécriture du récit, ils créèrent et recréèrent eux-mêmes la figure fondatrice de Romulus, dont ils firent le symbole puissant des préférences, des débats, des idéologies et des angoisses qu’ils nourrissaient.
A la question "Combien de Romains occupaient la province de Bretagne?", une douzaine aurait été une réponse acceptable.
Pour vaste qu'il fût, la capacité d'accueil du Colisée était d'environ 50.000 places, ce qui suppose, pour une ville d'un million d'habitants, que le public qui venait assister à des combats de gladiateurs ou à des spectacles de chasse aux animaux était relativement haut de gamme (p. 455)
On peut estimer de façon très approximative que les esclaves présents en Italie au milieu du 1er siècle avant JC étaient entre 1,5 et 2 millions, ce qui veut dire qu'ils représentaient peut-être 20 % de la population totale. Ils avaient tous pour caractéristique commune d'être la propriété d'un maître. P. 336.