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EAN : 9782262075811
160 pages
Perrin (06/09/2018)
3.8/5   48 notes
Résumé :
Si la question de la place des femmes dans les structures du pouvoir est d'une actualité brûlante, la misogynie a des racines anciennes. Dès l'Odyssée d'Homère, les femmes se sont vues interdire tout rôle de premier plan dans la vie civique, le discours public, indissociable du pouvoir politique, étant défini comme masculin.
Pour mieux cerner la violence exercée sur les femmes afin de leur intimer le silence, Mary Beard puisse dans l'histoire de Méduse ou de... >Voir plus
Que lire après Les femmes et le pouvoir : Un manifesteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Ce que j'ai ressenti:

▪️L'envie d'en savoir plus sur notre Histoire au féminin…

Dans le cadre des challenges qui fleurissent en ce mois de mars sur Instagram, avec #marsaufeminin et #femmesdelettresalhonneur , et par un heureux hasard, mon hashtag aussi #lireetcelebrerlesfemmes, j'ai pioché cette mini-lecture pour en savoir plus sur cette vague de féminisme, et sans doute être plus attentive à leurs voix, plus compréhensive face à leurs engagements. Mary Beard s'appuie sur des textes antiques, aiguille notre regard sur la peinture et ses plus grands chef-d'oeuvres pour étayer son manifeste: Les femmes et le pouvoir, et on sent qu'elle a à coeur de défendre le droit des femmes. C'est un essai très intéressant qui pousse ma curiosité à en apprendre plus sur la place des femmes dans l'Histoire, et rien que ça, c'est déjà un bel objectif personnel pour les semaines à venir…

▪️Deux grandes lignes sur la scène…

Les deux grands points que Mary Beard abordent sont la voix publique des femmes et leurs pouvoirs. On voit bien que la voix des femmes est particulièrement difficile à faire entendre, et si jamais elles y arrivent, c'est très limité dans leur influence…- ou alors elles sont carrément poussées vers la sortie, comme notre chère Pénélope-. Il en est de même pour leur place dans la sphère politique et sociale tout au long de l'Histoire. Les hommes au cours des siècles, ont tellement empreint de leur autorité virile et leur sexisme ravageur tous les domaines, qu'il est encore aujourd'hui, quasi mission impossible pour les femmes de se sortir de ce silence imposé. Avec des références au travers de tous les arts, nous entrevoyons combien, les femmes, même les plus érudites, ont du mal à avoir accès au plaisir de discourir et celui de prendre des mesures nécessaires pour plus d'équité.

C'est un essai assez bref, dynamique et illustré. Mais c'est surtout un manifeste pour les femmes pour qu'elles aient le droit à la parole, comme tout un chacun. J'ai beaucoup aimé, c'était instructif et aussi révélateur du malaise qui se fait sentir en ce moment même dans notre actualité.

A découvrir et parlez-en!
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Ce petit manifeste est la voix sourde de l'histoire tellement masculine, de la femme, souvent interdite à discourir en public, étant l'apanage absurde des hommes. Ce mois de mars passé a mis en lumière la littérature féminine, celle portant leur vision sociétale, celle oeuvrant à un féministe virulent, les autres à une égalité paritaire simple hommes et femmes. Je me souviens de l'auteur de Bande dessiné Pénélope Bagieu parlant de son féministe, « Un mot que je revendique. Quand on le contourne, on nie la dimension d'inégalités entre les hommes et les femmes. » Les femmes et le pouvoir de Mary Beard porte un regard juste sur le rôle des femmes au cours de l'histoire, s'appuyant sur des faits historiques, sur des écrits, des fresques, des images, peintures, le tout illustrant ce livre. Mary Beard est une érudite britannique, professeur de littérature classique, des arts, elle a écrit un Blog journalier Don's Life, elle reçoit en 2016 le prix Princesse des Asturies en sciences sociales, elle ose donner son avis régulièrement, même sur des sujets controversés, lui valant des menaces régulières. Elle écrit un roman historique, SPQR. Histoire de l'ancienne Rome en 2016, un livre d'une érudition dithyrambique à dévorer absolument. Ce manifeste, à l'invitation de la London Review of Books en 2014 et 2017 à donner deux conférences, est cette résultante, et aussi un moyen pour expliquer à sa mère, La femme et le pouvoir au fil de l'histoire.
Mary Beard débute son livre par la tradition littéraire occidentale, avec un extrait de l'Odyssée d'Homère, ce long poème où Télémaque devant un homme somme à sa mère de se taire, démontrant que la voix des femmes n'est pas entendu dans le milieu public, de plus la dialectique insiste sur l'opposition du discours public et da bavardage, l'un masculin est autoritaire, l'autre féminin s'apprêtant au commérage. de cet épisode Homérique, Mary Beard tente de nous expliquer ce processus historique de faire taire la femme dans le milieu public, en illustrant ces propos par des faits telle cette caricature au début de son manifeste de Riana Duncan. Sans parler de misogynie, notre érudite Britannique pose la situation de cette exclusion, citant Aristophane et de sa satire sur les femmes, les Métamorphoses d'Ovide, les femmes réduites au silence, Io comme Écho. Peu de textes donne la voix aux femmes, Mary Beard fouilles et trouve un anthologiste qu'elle nomme « honnête » romain du Ier siècle citant trois femmes ayant eu ce droit, Masesia, traité « d'androgyne », Afrania, on se souvient juste de sa mort en 48, et Hortensia défendant sa famille. Il reste des stigmates de ces préjugés dans le monde actuel et Mary Beard en a subit de sa personne. La voix fluette des femmes est souvent une forme de moquerie, mettant leur discours au second plan, c'est le concept d'Ethos, l'image que l'orateur revoie de lui-même, cette tradition classique du discours, celle de la voix grave de l'homme, comme le roman Henry James, Les Bostoniennes, décrivant cet héritage avec son héros Basil Ransom rendant silencieuse Verena Tarrant. La voix féminine doit rester dans ce confort de sujet exclusivement féminin, éviter de s'aventurer dans les terres conquises masculines comme le sport, avec Jacqui Oatley, première commentatrice d'un match de football en Angleterre, se faisant insultée, recevant en 2016 un diplôme honorifique à titre. Ce quolibet d'insultes sur les réseaux sociaux est commun, venant d'une tradition masculine voulant faire taire les femmes pour les rendre au silence, les injures sont toujours les mêmes, les personnes insultants sont d'horizons diverses, c'est un réflexe pavlovien antique, ce diagnostic de Mary Beard pose le problème pour en chercher le remède. Elle cherche à comprendre le discours et ce ton autoritaire masculin incarné et sa signification pour évoluer naturellement et non le combattre dans un contexte manichéen. Ce termine ce premier discours daté de 2014 sous le titre de la voix public des femmes.
Les femmes et le pouvoir est le titre de ce livre mais aussi de son deuxième discours en 2017, débutant par le livre de Charlotte Perkins Gilman, Herland, une utopie féministe, d'une communauté exclusive de femmes, un eldorado, Candide de Voltaire Pourrait dire , Tout est bien dans le meilleur des mondes, mais ce fissure cet Éden, car ces femmes ne savent pas que leur société est parfaite, l'intrusion des trois hommes troublent leur vision pour admirer ce monde masculin, Mary Beard introduit l'idée savoureuse que l'idée de la pensée de l'échec de ces femmes est une parodie à celle que le pouvoir au féminin entraine le chaos pour en être exclus et donné aux hommes. Ce pouvoir à l'attribut masculin est toujours stéréotypé lorsqu'il est féminin pour déguiser cette femme en homme, par ces tenues vestimentaires, via Hillary Clinton et Angela Merkel, la représentation de l'héroïne Clytemnestre de l'Agamemnon d'Eschyle, utilisant des termes masculins pour la décrire.
La cruauté contre les femmes au pouvoir est vraiment systématique, les caricatures de Méduse, symbole antique de la violence du pouvoir masculin contre celui illégitime des femmes, sont de nos encore une opposition au pouvoir féminin, lors de l'élection américaine, Hilary Clinton s'y trouve caricaturée ouvertement sans que cela gêne outre mesure l'opinion public, Mary Beard parle de banalisation de la violence faite au genre féminin. Il faut recourir à des ruses pour berner ce pouvoir si misogyne, comme Margaret Thatcher avec son sac à main, Theresa May et ses chaussures à talons, ayant cette liberté de s'imposer. le pouvoir est régis par des codes de masculinité profonde depuis l'antiquité, même Margaret Thatcher opta pour un changement de voix plus grave, prenant des cours spéciaux avec un professeur vocal , mais Mary Beard propose un changement du statut du pouvoir, afin que la femme puisse rester elle-même. En utilisant une épanadiplose, Mary Beard conclut son discours avec le roman Herland et de sa suite au contour plutôt moins idéaliste, ces femmes seront domptées dans cet univers masculin.
Dans sa postface Mary Beard insiste sur la disproportion à se tromper pour les femmes vis-à-vis des hommes, elles seront toujours sous le feu d'une critique virulente, voire assassine en citant l'exemple de deux députés anglais, Diane Abbott et Boris Johnson.
Pour conclure ce livre Mary Beard parle de #MeToo, en France dénonce ton porc, l'impact de ce moment sociale pour la libération du droit parole des femmes face aux sévices des hommes, surtout le viol, notre auteure ne peut mesurer l'ampleur et la prise de conscience de l'homme envers les femmes, en se livrant et narrant son viol survenant lors de ces études Italie. Ce changement est net, elle nous parle d'un viol, qu'à l'époque elle ne l'évoqué pas, ne prenant pas la peine de porter plainte contre son agresseur, souhaitant surtout une métamorphose des relations entre hommes et femmes, concluant par cette phrase.
« elle ne demandait pas que ça »
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Mary Beard est une historienne britannique qui a notamment rédigé plusieurs ouvrages concernant l'histoire romaine. Dans Les femmes et le pouvoir, elle propose d'étudier le silence imposé aux femmes dans l'espace public comme l'image négative qui leur est attachée lorsqu'elles sont au pouvoir, au prisme de l'Antiquité gréco-romaine.

Rédigé dans un style limpide, parfaitement accessible à toutes et tous, et pour cause, il s'agit de deux conférences que l'autrice a donnée. Mais si l'ouvrage est bref, une centaine de pages seulement, cette brièveté ne diminue en rien ni la richesse du texte, ni son impact.

Le premier texte, La voix publique des femmes, porte sur la façon dont le silence a été et continue d'être imposé aux femmes en matière de discours publics. Mary Beard remonte le temps pour nous démontrer, à travers différents exemples tirés de l'Antiquité, de la Renaissance, du XIXe, et de notre époque contemporaine, comment les femmes étaient écartées et mises au silence dans les espaces publics, politiques. L'autrice explique aussi comment celles qui, malgré tout, prenaient la parole, étaient dénigrées, insultées, présentées de façon négative (ce qui est toujours le cas à notre époque, il suffit de voir comment les femmes politiques sont jugées sur leur apparence plutôt que leurs discours ou voient leur temps de parole sans cesse interrompus).

Un exemple m'a frappée car je l'avais justement vu récemment sur les réseaux sociaux. Mary Beard décrit, à un moment, que les femmes qui prennent la parole (que ce soit en politique ou sur les réseaux sociaux, pour les personnes comme vous et moi), et en particulier quand elles le font pour défendre des sujets qui les concernent, voient leurs paroles rabaissées et vidées de leur sens par les qualificatifs de « geignardes » ou « pleurnicheuses » qui leur sont accolées aussitôt. Or, il y a peu, suite aux remous provoqués par la couverture sexiste d'une anthologie, j'avais effectivement vu dans les commentaires une personne se plaindre que « les pleureuses » venaient gâcher cela… le terme désignait toutes les personnes qui avaient exprimé leur malaise et leur colère face à cette couverture sexiste. Quand j'ai lu ce passage, j'ai immédiatement pensé à ce commentaire et cet internaute, qui sans le savoir offrait un exemple criant du fait qu'encore aujourd'hui, quand des femmes défendent des sujets qui les concernent (ici l'hypersexualisation et l'objectification d'un personnage féminin), on les qualifie de manière à rabaisser leur parole, pour mieux les renvoyer au silence…

Ce texte, aussi court soit-il, met au jour un système millénaire qui vise à étouffer la parole des femmes, à la dénigrer. Mary Beard n'étant pas dénuée d'humour, ni d'optimisme, pense cependant qu'être conscient de cet héritage est un pas important à réaliser pour pouvoir mieux le questionner et le remettre en question.

Le second texte, intitulé Les femmes et le pouvoir, est plus court que le précédent. Mary Beard y aborde cette fois la tendance millénaire de la société à écarter les femmes du pouvoir, et à bousculer celles qui osent s'en saisir en les attaquant et en les rabaissant. Elle cite notamment en exemple comment, dans un débat opposant une femme politique et un homme politique, là où tous deux ont fait preuve d'erreurs et bêtises dans leurs propos, la première sera lynchée – une façon de la décourager de recommencer à tenter de se présenter aux élections – quand l'autre sera plutôt qualifié comme ayant mal préparé son affaire – sous-entendu, il pourra faire mieux la prochaine fois. de nombreux autres exemples sont cités pour appuyer son propos, avec notamment l'histoire de Méduse, châtiée pour le crime dont elle a été victime (!) et qui, étant devenue une femme puissante, se retrouve réduite à la décapitation. Un symbole repris encore de nos jours pour décrédibiliser et diaboliser les femmes politiques.

Et de conclure que le problème réside avant tout dans la structure même du pouvoir, qui répond à des codes masculins, structure qui doit être changée si l'on veut voir la place des femmes progresser dans les hautes sphères (évidemment, le propos est bien plus riche et étayé, je résume assez grossièrement ^^ »)

Deux postfaces concluent ce petit ouvrage, postface où Mary Beard aborde le mouvement #MeToo et apporte encore un peu plus aux propos livrés dans les deux textes précédents.

Percutant, concis, s'appuyant sur des références tant historiques que contemporaines, Les femmes et le pouvoir est un petit livre à mettre entre toutes les mains. Il donne envie de creuser encore plus la question en lisant d'autres textes, mais il propose déjà des réflexions fort intéressantes pour nourrir sa propre pensée sur notre société et sur le statut des femmes dans celle-ci.

En un mot : à lire !

Ce livre a été lu dans le cadre de l'opération Masse Critique organisée par Babelio. Merci aux éditions Pocket pour leur confiance !
Lien : https://lullastories.wordpre..
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Les femmes et le pouvoir. Tout un programme, car difficile de s'interroger sur la condition féminine sans évoquer ce pouvoir historiquement, et qui reste encore, majoritairement confisqué par les hommes.

Mary Beard s'interroge sur cet état de fait, sur le pourquoi de cette situation et les solutions pour y remédier.

Autant le préciser tout de suite, ce livre n'est pas un essai à proprement parler mais il reprend des discours de Mary Beard de 2014 et 2017, réactualisés et avec une postface de l'autrice.

Elle propose des pistes de réflexion et non une analyse approfondie de l'écartement des femmes de la sphère publique.

Pour autant c'est une lecture intéressante qui montre bien comment les femmes briguant le pouvoir sont rabaissées, non pas tant en raison de leurs propos, que par le fait qu'elles prennent la parole.

Une situation héritée, mais pas seulement, du monde gréco-romain pour qui l'apanage des femmes n'était pas la parole publique mais l'espace privé.

Une solution proposée par l'essayiste est plutôt intéressante et viserai à changer plutôt que les règles du jeu, le jeu lui-même en redéfinissant la notion de pouvoir.

Un livre bref, qui offre de belles réflexions, mais qui, de par son format, laisse tout de même un peu sur sa faim. J'aurais aimé en lire davantage !
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Les femmes et le pouvoir: Un manifeste, est le recueil par Mary Beard du texte de deux de ses conférences, avec une postface. Qu'est-ce que le pouvoir ? Dans quelles racines antiques puisons-nous notre représentation de celui-ci? Quels sont les mécanismes par lesquels nous reconnaissons à une personnalité publique du pouvoir? Quel est la place laissée aux femmes dans l'espace public, à commencer par la tribune de l'orateur?
A travers une étude qui va des mythes antiques aux choix de vocabulaire des journalistes modernes, Mary Beard dresse un constat qui n'est pas très réjouissant, même si elle insiste sur les progrès accomplis ces cent dernières années, comme si elle voulait nous éviter de nous décourager.
C'est très clair, intelligemment présenté, vraiment brillant. J'espère qu'un jour elle prolongera ces travaux dans un pavé, j'aime beaucoup son analyse, et il y aurait encore beaucoup à dire.
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critiques presse (2)
LaPresse
05 septembre 2018
Mary Beard est professeure à Cambridge et conseillère historique auprès de la BBC, en plus de tenir une chronique sur l'Antiquité dans les pages du Times Literary Supplement. Dans cet ouvrage qui a fait grand bruit à sa sortie en anglais, elle déterre les racines de la misogynie pour mieux comprendre le difficile accès des femmes au pouvoir.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Lexpress
14 août 2018
Mary Beard, spécialiste de l'antiquité grecque et romaine [...], nous embarque dans un voyage au coeur des fondements de la culture occidentale, afin de mettre en lumière les racines profondes du sexisme.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Il n'est pas aisé d'adapter les femmes à une structure que l'on a par avance bâtie sur des codes masculins ; c'est la structure qu'il faut changer. Cela suppose de penser autrement le pouvoir. Cela suppose de le dissocier du prestige public. Cela suppose de réfléchir en commun au pouvoir de ceux qui suivent, et pas seulement de ceux qui dirigent. Cela suppose surtout de penser le pouvoir en tant qu'attribut, ou même en tant que verbe (au sens de "conférer du pouvoir"), et non en tant que possession. Ce que j'ai à l'esprit, c'est l'aptitude à être efficaces, à pouvoir changer le monde, et le droit d'être prises au sérieux, ensemble aussi bien qu'individuellement. C'est de ce pouvoir-là que beaucoup de femmes se sentent dépourvues - c'est de lui qu'elles veulent se saisir.
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Par définition, dans la plupart des circonstances, une femme parlant en public n'était pas une femme.
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Or, pour citer un adage romain bien connu, le citoyen mâle de l'élite pouvait être décrit comme vir bonus dicendi peritus, "un homme de bien qui sait parler". Par définition, dans la plupart des circonstances, une femme parlant en public n'était pas une femme.
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Dans tous les cas, les métaphores communes dont nous usons pour représenter l’accès des femmes au pouvoir – « elles frappent à la porte », « elles se jettent à l’assaut de la citadelle », « elles brisent le plafond de verre » ou « on leur fait la courte échelle » – soulignent le fait que la féminité serait par nature extérieure au pouvoir. Les femmes accèdent au pouvoir soit parce qu’elles ont mis à bas des barrières, soit parce qu’elles se sont emparées de quelque chose à quoi elles n’avaient pas vraiment droit.
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Le discours public et l'art oratoire n'étaient pas seulement de ces choses auxquelles les femmes ne se livraient pas : ils relevaient de pratiques et d'aptitudes exclusives définissant la masculinité en tant que genre. Nous l'avons vu avec Télémaque, devenir un homme (du moins un homme de l'élite) supposait de revendiquer son droit à la parole. Le discours public était un attribut déterminant - si ce n'est l'attribut déterminant - de la virilité. Or, pour citer un adage romain bien connu, le citoyen mâle de l'élite pouvait être décrit comme vir bonus dicendi peritus, "un homme de bien qui sait parler". Par définition, dans la plupart des circonstances, une femme parlant en public n'était pas une femme.
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