S’il y a une chose qui peut me faire croire au soleil, aux sandales ou aux glissades d’eau, c’est bien toi
(p.16.)
« Je suis toute cassée.
Rien ne peut me réassembler. Pas même toi. »
« Tout le monde est tout cassé. »
« Je sais bien. Les autres ont la force de le cacher. Pas moi...
(p.110.)
L'autre soir, particulièrement hanté par mes souvenirs d'elle, je me suis lancé dans l'écriture de notre histoire. Ivre de mélancolie, je me suis interrompu un moment pour publier sur mon blogue une photo que j'avais prise à l'intérieur d'un supermarché avec un éclairage au néon particulièrement morbide. j'avais ajouté la légende « Excellent endroit pour se faire hara-kiri »
[...] trois quarts d'heure plus tard, ç'a sonné à la porte. C'était une bénévole d'Intervention Suicide. Un lecteur de mon blogue avait dû craindre pour ma vie. [...] Nous avons passé la nuit à discuter. Pendant que la neige tombait. Elle a gardé son manteau et son foulard tout le long, les bras croisés, engouffrée dans mon divan, en face de moi. Avec son sourire sceptique. Elle est partie aux aurores. [...] je n'ai ni ses coordonnées ni son nom.
Je n'écoutais pas. Elle s'en rendue compte. Cette inattention allait me coûter cher.
A la fermeture du bar, je l’ai ramenée chez elle dans l’espoir d’accéder à ses muqueuses. Mais une fois à destination, sur la banquette du passager, elle s’est mise à délirer sur l’état du monde et la laideur des âmes. Ce qui m’a empêché de surmonter ma timidité pour passer à l’attaque. Pas tant à cause de ses opinions, de son désespoir ou de son hystérie, qui n’avaient rien pour me déplaire, mais de sa condescendance
Ce qu’on appelle l’intelligence, c’est surtout la capacité de l’exhiber
La droite est une grande tricheuse. Elle séduit son électorat en flattant ses pires aspects : son égoïsme, sa peur, son avidité, sa petitesse, sa pensée à court terme. Il est clairement plus facile de gagner quand on joue avec ses cartes, surtout quand on ose dire qu’on a Dieu de notre bord. La classe moyenne va se presser aux urnes pour défendre ces politiques monstrueuses même si elle en est la principale victime. Quand la gauche nous demande de nous mobiliser selon des principes de compassion, de solidarité et de pensée à long terme, on critique toujours qu’ils ne sont pas assez à gauche, trop à gauche, pas assez souverainiste, machin-truc-chose…. Et on laisse les odieux gagner
Je me disais athée, mais j'avais la manie de juger le monde selon des valeurs binairement catholiques. Ce qu'elle trouvait hautement soupirigène.
Elle disait : je vais me lancer en politique juste pour faire passer une loi qui autorise (ou encourage) les châtiments corporels administrés aux zoufs qui parlent pendant les concerts.
La seule chose qui m'empêche de te mettre mon poing dans la face, tyran de bac de soldes, c'est que je visualise les humiliations que t'ont fait subir tes parents pendant toute ton enfance.