Introduction
Le monde des Lumières est donc celui d'une Europe curieuse autant que conquérante, collectionneuse et narcissique, compulsive en tout, ogre naturaliste et dévoreuse d'antiquités. (p. 14)
si les outils ont bien sûr beaucoup évolué depuis les voyages botaniques du XVIIIe siècle, les inquiétudes demeurent et sont exprimées en termes voisins
Le monde des Lumières est celui d’une Europe curieuse autant que conquérante, collectionneuse et narcissique, compulsive en tout, ogre naturaliste et dévoreuse d’antiquités.
Les conditions de la collecte et de son transport sont donc essentielles mais parfois délicates dans un contexte où la guerre, et notamment la guerre sur mer, est l'environnement normal de ces circulations à l'échelle du continent européen et du monde colonial et où, malgré les progrès remarquables de la navigation, le temps continue de jouer contre l'entreprise botanique. (...) Il faut aussi prendre en compte les trésors d'ingéniosité que nécessitent le transport et la conservation de certaines plantes. (p. 88)
Toujours plus loin
Ce sont donc deux naturalistes jeunes [Solander et Banks ] mais déjà expérimentés qui embarquent sur l'Endeavour et peuvent bénéficier des ressources financières de Banks pour charger sur le navire des instruments et des moyens de conservation sans précédent à en croire John Ellis, expert en la matière. Il écrit à ce sujet à Linné : "Jamais personne n'a été en mer mieux équipé pour travailler en Histoire naturelle, ni avec plus d'élégance. Ils possèdent une belle bibliothèque d'Histoire Naturelle; ils ont toutes sortes d'engins pour attraper et conserver les insectes; toutes sortes de filets, pièges, dragues et hameçons pour pêcher le corail; ils ont même un curieux système de télescope, qui, plongé dans l'eau, permet de regarder à une grande profondeur, quand elle est claire . [...] Ils ont avec eux deux peintres et dessinateurs, plusieurs volontaires qui ont des notions satisfaisantes d'histoire naturelle; et pour finir, Solander m'assure que cette expédition coûtera à M. Banks dix mille livres. Tout ceci est dû à vous et à vos écrits." (p. 144)
*** [cf. Wikipédia -De grands scientifiques de la Royal Society accompagnent Cook dans son périple : Joseph Banks et Daniel Solander, botanistes et naturalistes, et l'astronome Charles Green. Ils sont accompagnés d'illustrateurs, tels Sydney Parkinson. Cette expédition aura des conséquences bénéfiques pour la science, l'astronomie, la botanique et la cartographie ]
[...] des scènes et des positions d'accouplement [des indigènes], dont l'observation donne lieu au commentaire suivant de la part de François Péron : "Par rapport à cet accouplement presqu' animal, je dois vous observer qu'ils ont deux positions tout à fait singulières dont l'une surtout, peut-être difficile pour nous, parait devoir être l'une des plus voluptueuses dont l'originalité véritablement est piquante."
Le Town and Country Magazine, qui parait entre 1769 et 1793, est un périodique d'un genre nouveau. Il s'intéresse tout particulièrement aux célébrités du moment - acteurs vedettes et séductrices scandaleuses -, pour révéler au public admirateur de ces héros du jour, mais aussi voyeur et prompt à tourner en ridicule leurs faux pas ou déboires, tout ce qu'ils prétendent lui cacher de leur vie privée et de leur intimité. [...] Joseph Banks sort totalement de l'horizon feutré de l'entre-soi mondain et du cercle de la réputation savante reconnue par les pairs pour devenir l'une des "figures publiques" de l'Angleterre d'alors.
Introduction
Comme l'écrit Walter Benjamin dans - Je déballe ma bibliothèque-.Une pratique de la collection, lorsque le collectionneur acquiert un objet ou un livre, il les ramène à la vie ou plutôt à leur contact, il ranime des destins, suit les voyages, parfois tragiques, souvent improbables, qui les ont conduits jusqu'à son cabinet ou à sa bibliothèque. (p. 15)