Tu sais bien, lecteur, que je ne goûte plus aux délices poétiques depuis fort longtemps. La faute aux professeurs de lettres, peut-être, qui n'ont jamais laissé le nectar s'instiller en moi et qui, à force d'en décortiquer la substantifique moelle, l'en ont dépossédée à mes yeux. La faute, peut-être aussi aux romantiques et à leur verbe dégoulinant, aux abus de langue, de verbe et de procédés éculés, que sais-je ?
Quelle claque, prise en plein coeur, que ce roman-poème ! Il m'a fait renouer avec mes premières amours de lettrée et j'en suis encore toute bouleversée. Et si la charogne de
Baudelaire pouvait parler, lecteur, que dirait-elle ? Que serait-elle ?
Dans un verbe d'une infinie beauté, aux rythmes ciselés, à la pagination étudiée, il raconte : ce qu'on fait aux femmes depuis qu'elles sont femmes et même un peu avant. Ce qu'on fait aux femmes depuis que le monde est monde, lecteur. Ceci est un cours d'eau qui déborde, un long cheminement de la mort à la mort, un manifeste féministe peut-être aussi, les maux d'une soeur-cière, touchante, agonisante, dont la vie a été d'être le mur invisible et protecteur entre les hommes et la femme. le verbe est cru et pourtant d'une pudeur farouche… là est tout le talent de
Clémentine Beauvais qui, comme le poète maudit, sait dire la fange en l'enveloppant dans des draps de satin rose. C'est fascinant, c'est puissant, c'est inattendu, atypique et ça m'a foudroyée !
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