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Critique de 5Arabella


Deuxième pièce de Beckett à être représentée, Fin de partie est écrite en français, et créée dans cette langue à Londres en 1957 dans une mise en scène de Roger Blin, avant d'être reprise la même année à Paris dans la même mise en scène.

Quatre personnages s'affrontent dans une sorte de scène unique, faite des successions d'affrontements dans un paysage de fin de monde. Au centre de l'espace, Hamm, aveugle et paralysé, trône dans un fauteuil roulant. Il il régente et rudoie Clov, son domestique, et Nell et Nagg, ses parents, qui ont perdu leurs jambes et qui vivent dans deux poubelles. La pièce se déroule pendant une journée, qui à la fois doit ressembler à beaucoup d'autres journées de même type, mais qui en définitive, est une journée de clôture. Des gestes et des mots se répètent, comme ils doivent s'être déjà répétés depuis très longtemps, comme la blague de Nagg, une sorte de lassitude est sensible. A part la tendresse de Nagg et de Nell, les sentiments humains s'apparentent surtout à des relations de pouvoir, Hamm a pris l'ascendant sur les autres personnages, sur lesquels il paraît avoir droit de vie et de mort.

J'aurais du mal à donner des éléments d'analyse de cette oeuvre, qui d'une manière évidente, peut-être trop évidente, semble traiter de l'absurde de la condition humaine, entre ennui, lassitude, violence. Les personnages sont plus symboliques qu'incarnés, pas de psychologie, d'histoires, de vécu. On ne sait presque rien sur eux, on les voit juste parler, on ne peut même pas dire agir, tant ils sont impuissants, trois au moins ne pouvant se déplacer. Leurs existences dans un monde épuisé, prennent fin presque comme celles de robots dont les piles sont mortes, et qui s'agitent dans des derniers soubresauts encore quelques instants.

Malgré tout cela, la pièce est étonnement drôle, pleine de second degré, de distance. Comme si au final il ne s'agissait pas de prendre tout cela au tragique : la vie n'a pas de sens, alors autant en rire un peu, plutôt que de se désespérer.
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