Apprendre, c'est pratiquer.
L'être est ce devant quoi toutes les rhétoriques échouent. L'être n'est pas là pour être enveloppé de connaissances mais pour créer et ce avec toute l'angoisse et tout le risque que cela suppose.
Le but de l'éducation, c'est l'exercice responsable de la liberté. L'objectif est de favoriser le développement d'un être autonome (apte à s'autodéterminer).
Tant que l'on croit pouvoir posséder de l'être, tant que les verbes "avoir" et "être" se confondent, la barbarie suivra son cours.
L'homme moderne se promène à travers les pauvres, enjambe les mendiants, convaincu que son sacrifice au travail justifie son indifférence. Mieux, il arrive à se convaincre que, s'ils sont pauvres, c'est parce qu'ils refusent le sacrifice.
L'être humain naît et se développe dans le désir. [...] Le misérable, lui, n'est pas désiré - s'il l'était, il ne serait pas misérable. Entrevoir, même confusément, la souffrance de n'avoir jamais été désiré donne des frissons dans le dos.
Qu'est-ce qu'éduquer ? C'est civiliser. À quoi reconnaît-on une société civilisée ? Personne n'y est rejeté.
Si le misérable manque d'éducation, celui qui le rejette en manque aussi.
Le temps n'improvise pas, il développe.
La question de la liberté, c'est la question de faire son être comme un artiste fait son oeuvre.