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EAN : 9782896493111
360 pages
VLB Editeur (13/02/2012)
3.5/5   4 notes
Résumé :
Après avoir livré un éprouvant témoignage dans un procès en hérésie, Guion, secrétaire de l'Inquisition, est rongé par le doute. Lorsqu'il fait la rencontre de Marguerite Porète, mystique chrétienne dont le Libre-Esprit lui vaut d'être pourchassée par les autorités, il est séduit et prend la fuite avec elle. Durant leur cavale sur les routes de France, il découvre et fait sienne la philosophie des béguines,les insoumises qui font trembler les rois autant que le pape... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il y a quelques années, j'ai lu quelques romans de Jean Bébard, Maître Eckhart ainsi que Nicolas de Cues. Lectures intéressantes mais complexes, traitant d'histoire, de religion, de philosophie. Bref, pas le genre de bouquin à lire dans le métro ou à la plage. Ainsi, c'est en toute connaissance de cause que je me suis lancé dans Marguerite Porète, en ce début de quatorzième siècle troublé par l'Inquisition et le procès des Templiers.

Marguerite est une mystique chrétienne appartenant à un groupe de femmes appelées béguines (bien que ça ne soit pas un ordre unifié, les croyances et doctrines variant d'un groupe à l'autre), qui prônent la primauté de la liberté. À l'époque, ça ne devait pas plaire à plusieurs. Comme le dit un envoyé du pape : « Il n'y a que deux status possibles pour les femmes : l'ordre religieux avec leurs voeux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance qui, bien entendu, doit rester sous la protection et la gouverne d'un ordre masculin, et le mariage qui soumet la femme à son mari. » (p. 223). Quiconque s'opposait à cet ordre des choses s'exposait à être taxé d'hérétique. Ainsi, ce roman me permettait d'en découvrir davantage sur ce courant philosophique, qui revenait de temps à autre dans mes lectures traitant de la fin du Moyen-Âge.

Malheureusement, je suis resté sur ma faim. Cela me semble dû à deux facteurs. le premier, c'est que l'histoire n'est pas racontée par Marguerite Porète elle-même mais plutôt par Guion de Cressonaert, un secrétaire de l'Inquisition qui change de camp et devient son disciple. Drôle d'idée, de confier la narration de l'histoire d'une grande femme (d'une féministe avant son heure!) à un jeune homme. Incidemment, les premiers chapitres traitent de l'implication de ce dernier dans le procès des Templiers et cette préoccupation ne le quitte pas. Comme une toile de fond. Bien que ce procès et la situation des béguines soient liés, j'avais l'impression d'y perdre un peu. Dans tous les cas, Marguerite Porète demeure un personnage quelque peu inaccessible, dont l'aura touche visiblement ceux autour d'elle mais qui échappe au lecteur.

Cela m'amène au deuxième facteur, soit le concept même de béguinage. J'en saisissais les grandes lignes mais cela ne me suffisait pas. C'est petit à petit (parfois tardivement) que cette idée prenait forme. On assiste à une initiation puis, quand le groupe quitte le Hainaut, où « préchait » Marguerite Porète, pour rejoindre Bruxelles, on comprend un peu plus l'organisation de ces groupes. Pareillement à travers ses gestes, les relations entre Guion et les femmes, leurs occupations (sage-femme, herboriste, hospitalière, copiste, etc.). Mais ça me semblait disséminé un peu partout. Il ne m'était pas possible de revenir à un endroit spécifique (ou quelques uns) à relire pour comprendre la philosophie de ces groupes. Et c'est doublement dommage puisque Marguerite a produit des livres que Guion, entre autres, semble avoir copié. On a droit à quelques sages paroles de la béguine mais pas à des extraits de son oeuvre. Étrange, encore une fois. J'ai dû faire des recherches en ligne pour mieux comprendre. Il y a bien un appendice à la fin, donnant plusieurs précisions très pertinentes ; j'aurais aimé le savoir avant d'entreprendre ma lecture, cela m'aurait évité des recherches inutiles.

Pour tout dire, le roman me semble porté davantage par l'action que par la philosophie. C'est peut-être ce qui rend accessible cette biographie au grand public. le mouvement des béguines dérange et se retrouve en danger. Marguerite et sa suite doivent fuir, d'abord à Bruxelles, puis dans la clandestinité à Paris. Là encore, les péripéties se multiplient (et les digressions) et le procès de la grande dame est expédié dans les dernières pages. Fin. En refermant le bouquin, je me rappelle avoir pensé : « C'est tout? » Puis, je me suis pris à penser à quoi aurait pu ressembler le monde si ces femmes fortes avaient pu continuer à mener de telles existences, à exercer des métiers, à faire valoir leurs voix. Un monde plus égalitaire et peut-être moins violent. Donc, à défaut de m'avoir vraiment intéressé, ce roman aura suscité des questionnements.
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