Je retrouve dans ce livre le style direct et sans faux semblant de Monsieur
Beigbeder, qui m'avait laissée sans voix dans
99 francs. Pousser le narcissisme, l'égoïsme et le handicap de sensibilité à un tel degré tient pour moi d'un courage et d'une honnêteté artistiques appréciables. On peut détester le personnage, l'assimiler à son auteur, et les vomir tous les deux, ça n'y change rien : le propos est assumé, la claque à la lecture est là, et la réflexion sur la diversité de la nature humaine et la présence de la perversion dans le monde aussi. Un peu comme dans le
Lolita de
Nabokov, en quelque sorte. Je préfère cela aux pleurnicheries de son "roman français", sans doute tout aussi sincère mais où le génie toxique laissait la place au pathétique geignard et insignifiant. A lire, pour une approche cruelle et subversive de l'amour, du point de vue d'un "personnage" totalement inapte aux relations humaines et imperméable aux valeurs.
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