C’est trop beau et, quand c’est trop beau, c’est tout laid…
On ne peut pas dire qu’elle soit jolie, mais elle a un sourire éminemment sympathique.
Dans la mythologie, les Furies étaient trois divinités : Alecto, Trisyphone et Mégère. Si les deux premières sont restées du domaine de l’érudition, la dernière est passée dans le langage commun et son nom dit bien ce qu’il veut dire.
Les Furies étaient chargées de traquer le crime. Elles inspiraient le remords et le désespoir au criminel, se déchaînant, s’acharnant contre lui, jusqu’à lui rendre la vie insupportable… Dans l’histoire qui nous occupe aussi, elles sont trois femmes, tout aussi acharnées et déchaînées que celles de la mythologie. La seule différence est que leur victime n’est pas un coupable, mais un innocent, le plus innocent de tous les êtres : un enfant.
Cette région montagneuse, partagée actuellement entre la Roumanie et la Slovaquie, est une des moins accueillantes d’Europe. Mais si le pays est encore rude aujourd’hui, au xvie siècle, c’est autre chose ! Ce n’est même pas le Moyen Âge, c’est la préhistoire. Dans de rares villages, se serrent des cabanes de paysans et c’est tout. Au-delà, il n’y a rien ou, du moins, rien d’humain. C’est la forêt, avec ses hordes de loups, ses ours et, dans l’imagination des hommes, des êtres pires encore : des fantômes, des diables et des vampires. Car c’est là, dans ces brumes et dans ces glaces, que la légende a fait naître le comte Dracula.
Comment devient-on la plus grande criminelle de l’histoire ? La première condition est la puissance. Il faut avoir suffisamment d’importance politique et de moyens financiers pour s’assurer l’impunité, acheter les consciences, et bénéficier de la complaisance des autorités.
Mais de nos jours, même la personne la plus riche, la plus influente politiquement, ne pourrait se dissimuler aux regards bien longtemps. À l’heure de la mondialisation, tout finit par se savoir et personne, aussi puissant soit-il, ne peut échapper à ses actes. C’est donc dans le passé et, si possible, dans une région reculée qu’une telle chose a pu se produire.
Elle ne parle jamais du procès, comme s’il ne la concernait pas. Et pourtant, c’est durant ces journées que se joue son sort. Bien qu’elle n’ait rien avoué, ses avocats ne cherchent pas à nier la réalité des meurtres, mais ils portent leurs efforts sur sa responsabilité. Beverley Allitt est déséquilibrée, c’est une évidence : une petite fille qui se taillade les bras et le tronc avec un couteau, qui se donne des coups de marteau sur les mains et les pieds n’est pas « normale ». Mais est-elle ou non responsable de ses actes ? C’est toute la question.
La mort est quelque chose de si définitif et le meurtre de si fréquent que ça n'a pas beaucoup d'importance.
Brian Howe n'avait pas de père, alors on ne le regrettera pas.
Quand on est mort, on est mort, tout ça n'a plus d'importance.
Mary Bell.