Citations sur Je me vengerai (16)
Ainsi va la vengeance, sentiment pervers et infect qui ronge le genre humain... car aucun de nous n'y échappe, et pour une cause futile ou forte, nous avons tous eu un jour cette pensée : je me vengerai.
Contrairement au précepte < oeil pour oeil, dent pour dent “, ce sentiment nous fait lentement distiller un venin destiné à tuer à petit feu celui ou celle qui nous a fait du mal.
Ainsi se termine son histoire, celle d’un brave garçon, moins coupable que
victime d’un système, d’une tradition aussi criminelle que stupide, qui
transforme un être paisible en vengeur, un homme en bête.
Par un raffinement aussi affreux qu'inédit, il n'est pas décapité, mais écrasé à la masse. Sa tête explose littéralement et son jeune frère est éclaboussé de sa cervelle et de son sang.
Ce qu’on nomme à l’époque ” maison d’abattage ” désigne les bordels du plus bas étage, ceux que ne fréquentent que les simples soldats et encore, les plus démunis d’entre eux, ceux qui ne disposent que de sommes dérisoires, parce qu’ils ont joué leur solde aux cartes ou qu’ils la dépensent à boire…
La première qualité d’un voyant est de ne pas croire à la voyance. Cela
peut parditre absurde, mais c’est parfaitement logique. S’il disait sans
sourciller ce qu’il a cru voir dans ses cartes, sa boule de cristal ou son
marc de café, il pourrait déclencher de véritables catastrophes. Admettons
qu’il annonce froidement à son client : ” Vous allez mourir demain! “, on
peut imaginer les conséquences pour le malheureux et son entourage. Le
bon voyant, au contraire, doit s’efforcer de dire des choses suffisamment
vagues et anodines pour que chacun les interprète à sa manière et s’en
reparte satisfait.
On est en pleine canicule, en cette fin juin 1956, et il s’essuie le
ftont de son mouchoir. A part cela, il n’a pas l’air du tout en mauvaise
santé. Il a la cinquantaine énergique, les cheveux courts coupés en brosse,
l’oeil vif et la démarche volontaire. Mais il est vrai que les affections,
même les plus graves, ne se voient pas toujours.
Il y avait trop de bouches à nourrir et pas assez de travail à la maison et, comme une fille du village, Germaine Buisson, était partie l’année d’avant pour Paris, elle lui a écrit. Germaine Buisson a répondu qu’elle connaissait une place de bonne et qu’elle irait l’accueillir à la gare.
Elle est jolie, Delphine Doucet, et elle paraît beaucoup plus que ses dix-huit ans.
Quand elle est quelque part, on ne peut pas faire autrement que de la remarquer : c’est bien simple, elle rayonne ! C’est sans doute son abondante et magnifique chevelure blonde qui lui donne cette présence, ainsi que ses grands yeux marron au regard prenant, envoûtant.
Orléans, c’est de là qu’elle vient, ou plus précisément du village de Vennery tout proche. Comme tant d’autres, au milieu des années vingt, elle est montée dans la capitale pour travailler. Il y avait trop de bouches à nourrir et pas assez de travail à la maison et, comme une fille du village, Germaine Buisson, était partie l’année d’avant pour Paris, elle lui a écrit. Germaine Buisson a répondu qu’elle connaissait une place de bonne et qu’elle irait l’accueillir à la gare.