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Critique de StCyr


Fils d'un coureur de jupon invétéré francophile, professeur en histoire et culture russes, Kenneth Trachtenberg, a quitté, à l'incompréhension générale, le raffinement de la vie parisienne pour aller s'exiler dans le Midwest américain, dans une ville en plein déclin industriel. La raison n'en est pas l'appât du gain, mais plutôt la sensation que c'est au coeur de l'Amérique que tout se passe et surtout un authentique sentiment filial, doublé d'une admiration profonde, qui le pousse à se rapprocher de son oncle Ben Crader, une sommité mondiale de la botanique, qui a quelque chose du père spirituel pour lui. Ce dernier, comme bon nombre de très grands intellectuels, manque singulièrement de pragmatisme. Il est sur le point de convoler en seconde noce avec une beauté typiquement américaine, dont le père médecin, et doté d'un riche carnet d'adresse et de relations très haut placées. le scientifique craint de perdre en liberté et en autonomie, ce que ce mariage lui ferait gagner sur le plan financier. Ainsi le neveu et l'oncle voient leur relation fusionnelle tour à tour menacée par l'union qui se profile et renforcée par les craintes que le mariage fait planer et par les conseils que chacun des deux se donne mutuellement.

Le présent roman a de quoi laisser perplexe les inconditionnels de Saul Bellow. Publié alors que l'auteur était septuagénaire, on n'y retrouve pas grand-chose de ce qui lui a valu le prix Nobel de littérature : envolée la verve sardonique, disparu l'humour loufoque. le Coeur à bout de souffle, le bien nommé, est un roman sans grande inspiration, qui ne rend pas justice à la production romanesque, par ailleurs de tout premier ordre, d'un des plus grands, si ce n'est le plus grand, des auteurs américains de la seconde moitié du XXème siècle.
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