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4,1

sur 226 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voilà un premier roman qui ne laisse pas indifférent. À lire les critiques qui précèdent, majoritairement positives, soit on aime soit on déteste.
J'ai aimé. Beaucoup. Ça se voit aux étoiles. J'ai aimé la beauté de l'écriture. Cet art de rendre visible sans pour autant se perdre dans des descriptions fastidieuses. J'ai aimé la justesse des mots, la richesse du vocabulaire.
J'ai aimé, aussi, la psychologie des personnages. Leur évolution. Comment une vie de brute, une vie sous la contrainte, que l'on soit homme ou femme, vous tétanise, vous empêche de laisser éclore en vous tout potentiel.
J'ai aimé cet entrelac, comment parfois l'auteure donne la parole aussi à la jeune femme, mais pas de façon systématique. Comme pour ponctuer le roman, son avancée.
N'en déplaise à beaucoup j'ai compris d'emblée la fin. Parce que l'introduction nous fait bien anticiper que tout cela ne peut que mal finir. Alors je ne spoile rien en vous le confirmant.
Et donc ? Et donc me voilà bien ennuyée. Parce-que tout de même, ce livre c'est aussi un ramassis de clichés, quasi une justification du viol. Bon, bien sûr, je caricature. Mais... voilà un livre complexe, superbement écrit, qui vous embarque dans un récit dont on se dit en en sortant : tous les rouages étaient en place, dès le commencement, et personne n'a su trouver les mots pour éviter l'inexorable dénouement. Alors c'est peut-être cela, au fond ce livre : un livre qui parle du manque de mots, et de ses ravages.
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C'est une histoire d'amour (très) particulière, née du désir bestial d'un homme condamné par le crabe. Quand Tomás pose pour la première fois les yeux sur elle dans ce bar où il vient toujours boire son rioja entre deux travaux dans sa ferme, Suiza vient d'échouer on ne sait comment dans ce petit village de Galice. Elle ne parle pas un mot d'espagnol, mais ses cheveux blond-roux, la blancheur de sa peau et son air candide - qui lui donne cette sensualité si innocente - affolent tous les hommes sur son passage.

Mû par une pulsion animale, Tomás l'enlève un soir aux yeux de tous pour la posséder, avant de l'installer chez lui. le début d'une vie commune entre deux êtres mal assortis - lui la brute épaisse de quarante ans maître en son domaine agricole, elle la belle à la fragilité d'enfant qui rêve de voir la mer et ne sait pas compter - qui va mettre Tomás sur le chemin de la tendresse, de la rédemption, et tout simplement de la vie, alors que celle-ci lui échappe.

J'ai été un peu déconcertée par le début du roman, surtout par ces scènes de sexe crues et brutales, le machisme qui suinte à toutes les pages de la vie de ce petit village espagnol qui est dépeint. Bénédicte Belpois m'a néanmoins tenue captive de cette histoire, avec une écriture qui décape et émeut à mesure que son personnage masculin apprend enfin à dire « je t'aime » dans les derniers rayons de son existence, auprès d'une jeune fille abîmée à qui on a fait croire qu'elle était trop bête pour mériter un tel amour.

Un roman hypnotisant et parfois bouleversant, plein de terre aride, de parfum d'eucalyptus, de chorizo, d'olives, de sons de guitare sèche, de cancans du bar du village, de sueur du travail des champs et des étreintes brûlantes…
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Suiza, partie de son foyer suisse pour aller voir la mer, échoue dans un village de Galice. Suiza, les cheveux roux, la peau pâle et une sensualité qui suinte par tous les pores de la peau, attirant tous les hommes comme la lumière les papillons de nuit. Elle ne parle pas l'espagnol, ils la croient idiote. Tomás qui vient d'apprendre qu'il a un cancer sans espoir, éprouve immédiatement un désir d'une violence qui le rend fou. Il l'enlève, la possède, l'installe chez lui. Celui qui possède l'autre n'est peut-être pas celui que l'on croit...
Un premier roman fabuleux à l'écriture incandescente et maîtrisée pour dire le désir, les corps, les frustrations, les émotions trop longtemps contenues, les sentiments qui se font jour, la tendresse irradiante, la vie dure et crue... Une histoire d'amour âpre et belle entre deux cabossés qui m'a emportée dans la chaleur de la Galice, auprès de personnages bruts mais savoureux avec une épaisseur tangible, terriblement humains, avec des passages poétiques pleins de grâce, presque un conte dont la fin m'a surprise et laissée sans voix avec l'intuition qu'il n'y avait pas d'autre issue possible...

Merci aux #68premieresfois (5/18) pour ce moment de lecture intense ! Lisez ce roman ...
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Après une petite année dans ma PAL, je me suis enfin plongée dans Suiza.
Dans un petit village de Galice, arrive Suiza, baptisée ainsi car elle ne parle pas espagnol mais français et a dit venir de ce pays. Sans attache ni domicile, le cafetier du village l'embauche contre le toit et le couvert et en espérant un peu plus ! C'est le drame de Suiza, d'une beauté et d'une sensualité innocente, elle déclenche le désir des hommes. Tomas, un agriculteur d'une quarantaine d'année tombe lui aussi sous son charme et éprouve un amour immédiat. Il la prend sous son aile et petit à petit l'apprivoise. Il lui apprend l'espagnol et Suiza habituée au désir et à la soumission aux hommes ce qui lui a permis de survivre jusque là, va elle aussi aimer Tomas et s'affirmer...
le narrateur est Tomas, un homme simple, plus habitué à travailler durement qu'à analyser ses sentiments et au fil de la narration nous le voyons se transformer grâce à l'amour de Suiza. Cependant ses problèmes de santé vont l'obliger à modifier son destin...
Son récit est ponctuellement interrompu par des "monologues" intérieurs de Suiza qui permettent au lecteur de comprendre son histoire et les raisons qui l'ont emmenées en Galice.
J'ai adoré ce récit d'amour brut et passionnel, sans aucune mièvrerie.
La plume fougueuse et amoureuse de l'auteur m'a transporté dans une histoire aussi violente que douce, aussi sensuelle que triste. Une belle lecture recommandée par une amie lectrice que je remercie!

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Il s'est fait tout p'tit devant une poupée
qui ne disait pas un mot.
Elle venait de Suisse? Alors, on l'a appelée Suiza.
Elle fuyait le désamour, le mépris familial,
et sans doute, pire que ça encore.
Ses peurs l'avaient torpillée, rendue presque idiote.
Son teint de porcelaine, sa rousseur, sa taille d'enfant
sa façon de se mouvoir... subjuguent Tomás au tréfonds .
On est au fin fond de la Galice, chez les rudes.
Il bosse, picole, va aux putes et fume comme un fou.
Et puis, ses poumons prennent feu....

La rencontre de ces deux là est un réel enchantement
L'écriture est crue, fraiche, âpre, vivante, belle, touchante ..
Elle vous attrape au coeur et aux tripes
Un régal absolu !
St Jacques, m'avait laissée agacée
par le gnangnan de l'histoire,
malgré son écriture remarquable.
Là, bonheur !
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Parce que les gens vont dire n'importe quoi, Tomas décide de parler. Il raconte sa maladie, sa rencontre, son histoire, sa Suiza.

D'abord, il y a la maladie, sournoise, qui frappe fort et dont bien trop souvent hélas on ne revient pas. Alors il faut la combattre, la refuser, puis l'accepter, la dompter, et se laisser submerger.

Puis il y a la vie, qui se présente sous la forme d'une belle jeune femme en apparence un peu stupide, mais si rousse, si pale… Tomas en tombe instantanément amoureux, instantanément fou devrais-je dire, fou au point de vouloir la prendre, sauvage, brutal, comme un viol. Mais elle l'accepte, elle le veut, elle se soumet et se révèle à son contact.

Enfin, il y a Suiza, magnifique jeune fille rejetée et brutalisée par son père, soumise et abusée par les hommes qui croisent sa route, et qui a décidé un beau matin de quitter sa Suisse natale pour voir la mer, sans carte routière, sans argent, sans raison.

La rencontre de ces deux paumés meurtris par la vie est une déflagration de bonheur, d'amour, de sentiments et de violence, de passion et de silences. Car ils s'aiment, c'est évident, elle vit et apprend à son contact les mots, les gestes, le bonheur, la liberté. Il en oublierait presque la maladie sournoise, insidieuse, qui le détruit à petit feu, tant l'amour de Suiza l'illumine et le rassure.

Voilà un premier roman absolument réussi. Tellement émouvant, aux sentiments forts et criants de vérité malgré leur étrangeté.

chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/05/11/suiza-benedicte-belpois/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Ne vous fiez pas à la couverture romantique façon Hamilton : ce roman est une grenade dégoupillée. Dès les premières pages, le ton sanguin et bourru est donné, la force et la testostérone sont posés. Pourtant il s'agit bien d'une histoire d'amour, de passion même, le coup de foudre d'un paysan galicien nantis pour une jeune fugueuse suisse déficiente intellectuelle. Tomàs et Suiza sont tous deux blessés par la vie, un peu sauvages, sur la défensive ; ils s'apprivoisent, se comprennent sans se parler, s'apportent mutuellement ce qui manque à l'autre, c'est un pur bonheur. Sauf que… ce roman est un drame, dont je ne veux pas dévoiler les ressorts.
Encore plus beau que l'histoire, c'est l'écriture. Un langage cru, une écriture intense, urgente ; des scènes torrides ; des personnages forts, crédibles et attachants. L'immersion est totale. On est comme dans un film d'Almodóvar. On est accroc, on en veut encore.
Ouvrez ce roman, vibrez, profitez des quelques moments de bonheur, et attention à la déflagration finale.
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Un roman doux amer.

C'est l'histoire d'une relation pas comme les autres. Est-ce de l'amour, est-ce abusif ou est-ce un peu des deux ? En tout cas, cela ne laisse pas indifférent. Et que dire de la fin ... Cela m'a laissé sans voix, encore une fois à me demander si on était dans l'amour ou l'egoïsme. Mais au bout du compte peut-être ne faut-il pas choisir, je vous laisse juge.
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Un livre qu'on ne peut plus lâcher une fois commencé. J'ai été très touchée par l'histoire d'amour entre Thomas et Suiza. le style est cru, réaliste, on a presque l'impression de regarder un film. J'ai trouvé que tous les personnages sont attachants, chacun portant sa souffrance. Je ne dirai rien de la fin du livre mais je ne m'y attendais pas.
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petit ouvrage magnifique : découverte de l'amour, de la tendresse, du rapport aux autres dans la confiance, de la confiance en soi.
un peu de vulgarité , certes, mais elle sert de nid à l'éclosion de tous ces sentiments.
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