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EAN : 9782072932304
160 pages
Gallimard (08/04/2021)
3.99/5   236 notes
Résumé :
À la mort de sa mère, Paloma hérite d’une maison abandonnée, chargée de secrets au pied des montagnes cévenoles. Tout d’abord décidée à s’en débarrasser, elle choisit sur un coup de tête de s’installer dans la vieille demeure et de la restaurer. La rencontre de Jacques, un entrepreneur de la région, son attachement naissant pour lui, réveillent chez cette femme qui n’attendait pourtant plus rien de l’existence bien des fragilités et des espoirs.

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« Je pourrais dire que la maison a pris la parole en premier, qu'elle m'a raconté, ce matin-là, sa solitude insupportable, ses petits maux et ses grandes douleurs. Je l'ai écoutée gémir, subjuguée, interdite. Je ne m'attendais à rien de semblable ».

A la mort de sa mère, Paloma reçoit un héritage surprise : une énorme bâtisse de schiste cévenole dont elle ne soupçonnait pas l'existence, une ancienne magnanerie délabrée, toit de lauze à refaire, chaos de végétation, châtaigniers à perte de vue ; et un carnet dans lequel sa mère s'adresse directement pour se raconter et lui demander pardon de l'avoir si mal et peu aimé. Interdite puis subjuguée, Paloma prend les Cévennes en plein coeur et décide d'y refaire sa vie.

On comprend très vite les enjeux existentiels qui vont agiter Paloma. On devine aussi trop vite le cheminement qui sera le sien avec une issue très prévisible et convenue. Tout est très joli dans cette rencontre improbable entre une infirmière parisienne très seule, réfugiée derrière une approche très sarcastique de la vie, et un couvreur local droit et digne ( le Jacques du titre ), deux personnes en jachère qui avaient fait une croix sur l'amour et se retrouvent tout surpris que cela leur tombe dessus à nouveau. Rajoutez à cela des personnages très sympathiquement pittoresques, et on n'est pas loin du feel-good empli de bienveillance, ce qui n'est pas un défaut en soi mais ne correspond pas vraiment à mes attentes livresques.

Heureusement, l'évident talent de conteuse de Bénédicte Belpois évite que le récit ne s'enlise dans un trop plein de glucose. Derrière la jolie histoire d'amour et de solidarité villageoise se dessine une réflexion sensible sur la transmission générationnelle. En lisant le carnet de sa mère, Paloma découvrent le poids de l'atavisme familial ou comment des liens tacites tissés entre générations font reproduire les mêmes traumatismes. Elle doit lutter pour conjurer la malédiction familiale qui lui feraient porter les gènes des femmes malheureuses, abimées ou abandonnées. Une fois les secrets révélés, son chemin de reconstruction doit l'amener à se débarrasser des choses laides pour vivre heureuse.

Et c'est cette libération que raconte fort bien ce roman empathique, avec douceur et humanité, dans une simplicité touchante à défaut d'être marquante. Si les personnages de Paloma et Jacques m'ont laissé assez insensible, celui de la vieille Rose, passeuse d'une vie à l'autre, est fort réussi.

Lu dans le cadre de la sélection 2022 des 68 Premières fois #15
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Comme j'ai attendu ce roman avec impatience ! J'avais tellement aimé Suiza, cet ovni de l'année 2019.
Dans ce deuxième roman j'ai retrouvé ce que j'aime dans cette auteure : un style rapide, alerte, des descriptions simples et pourtant lyriques, des petits personnages ruraux qui s'agitent dans un imbroglio quotidien pas très éloigné du nôtre.
Il est question d'amour, maternel, charnel, filial. Toujours le même au fond, mais vécu différemment. Des voix de femmes, jeunes et vieilles qui parlent de maternité, d'hommes, de désir. Une tendresse en plus, un peu de sexe en moins. Un peu de moins de souffre, un peu plus d'apaisement. J'ai eu peur d'une fin trop tragique, j'ai été soulagée.
J'ai lu vite, j'ai trouvé le texte trop court, je voulais rester avec Paloma, je voulais encore un peu de Sud, et toujours en été.
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Paloma ne sait rien de son père et, de sa mère, n'a jamais connu que le rejet, initié dans un déni de grossesse. Aussi, grande est sa surprise lorsqu'à son décès, cette mère lui laisse en héritage une maison délabrée dans les Cévennes et un cahier dévoilant le secret de sa naissance. Incapable de se séparer de la bâtisse, elle s'y installe et se lance dans sa restauration, nouant bientôt des liens avec quelques habitants du cru, comme Jacques, un entrepreneur local, et Rose, une vieille voisine qui vit seule.


Rien n'est spectaculaire dans ce roman, mais tout y est de la plus grande vérité. Ce qui, traité plus superficiellement, aurait pu résulter en un feel good sans grand intérêt, s'avère ainsi doté de profondeur sous son apparente simplicité. Les personnages, parfaitement justes, évoluent avec le plus grand naturel. Leur rapprochement s'effectue dans une narration sobre et pavée de non-dits, loin de tout pathos et de la moindre once de complaisance ou de naïveté. Et c'est convaincu que l'on se laisse envahir par la discrète tendresse qui se tisse peu à peu entre ces êtres ordinaires, cabossés par la vie, dans le cadre de Cévennes évoquées avec un joli lyrisme.


L'on ressort de cette histoire charmé par sa mélancolie, et plein d'interrogations quant à sa récurrence de destins féminins, à jamais marqués par les cicatrices laissées par la perte et le deuil des hommes qui les ont traversés.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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L'amour maternel, ce merveilleux sentiment universel qui protège la vie des plus petits et offre une sorte de légitimité à l'être humain dans sa solitude intrinsèque serait-il un leurre ? Un passage non obligatoire, qui, en raison du discours ambiant et bien pensant, enfonce encore un peu plus dans les affres de la culpabilité les mères que la bonne fée n'a pas inondées d'ocytocine à la vue d'un petit être vagissant issu de leur corps avec parfois pertes et fracas ?

Pour Paloma, la certitude est tout autre : sa mère l'a toujours tenue à distance, lui interdisant même l'utilisation de mot « maman ». Dans ce cas, on se construit sur cet édifice vacillant avec ce que cela implique de doutes et de remises en questions. S'y ajoute pour elle, le poids d'une malédiction ressentie, une lignée de mantes religieuses dont les compagnons ont tous eu des destins tragiques.

Quand la mère disparait, le retour aux sources est difficile, tant le ressentiment est lourd. Que faire refuser ou accepter cet héritage inattendu, une maison et surtout un cahier…


Portrait de trois générations de femmes qui ont du composer avec les aléas des rencontres de jeunesse qui laissent parfois des souvenirs durables.
L'écriture est là pour porter le récit avec soin et souci de l'analyse psychologique.
Et les drames se succèdent, évitant toute possibilité d'assimilation au feel-good.

Une belle lecture que ce deuxième roman qui vient confirmer le talent déjà présent dans Suiza.
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Un gentil roman familial auquel on pardonne plusieurs invraisemblances, qui trace habilement des portraits de plusieurs générations de femmes, souvent en difficulté, souvent frustrées, d'amour, de sexe, de plaisir, de vie tout simplement. En cela, c'est un livre plutôt dramatique mais rédigé avec un certain humour qui enlève le poids des vécus de ces femmes, mères très jeunes, ou privée de maternité pour l'une d'elles, amoureuses, aimantes ou non.

En peu de pages, Bénédicte Belpois accompagne aussi ses lecteurs vers d'autres détresses, celles du grand âge, de l'hôpital pour lieu inéluctable de fin de vie, mais là encore, l'humour et la légèreté de l'écriture sauve l'humain dans ce qu'il a de positif.

Finalement, les vies des cinq héroïnes auront été peuplées d'un peu de bonheur, très bref bien souvent, illusoire quelquefois. C'est sans doute la plus jeune qui, libérée des carcans des deux tiers du vingtième siècle, connaîtra un bonheur qui n'est toutefois pas racontée dans ce roman.

Une petite lecture de plage sympathique à faire si possible dans le Gard ou au plus près du mont Aigoual.
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Citations et extraits (72) Voir plus Ajouter une citation
(Les premières pages du livre)
Françoise m’a appelée, je ne me souvenais plus qu’elle avait mon numéro. Elle a dit simplement: «Maman est morte.» Elle voulait que je vienne, au moins ça. Elle s’occupait de tout, mais il y avait le notaire, je ne pouvais pas y échapper. J’ai raccroché. Je me suis répété : « Camille est morte » plusieurs fois. Cela ne changeait rien, ça ne me faisait pas mal comme cela aurait dû. Elle était morte depuis longtemps pour moi.
J’ai réveillé Pimpon, je me suis assise sur le bord de son lit et j’ai annoncé abruptement comme Françoise : « Camille est morte », sans même lui dire bonjour. Elle m’a pris la main, encore à moitié endormie et m’a juste demandé : « Qu’est-ce que tu vas faire ? »
Je ne savais pas vraiment. Il fallait que j’y aille, bien sûr, pas moyen de déroger. Je devais prendre quelques jours de congé et descendre m’occuper de tout ça, nous le savions toutes les deux.
«Je ne peux pas venir, maman, mes partiels commencent demain.
— Ça ira, ne t’inquiète pas, chérie.»
J’ai appelé ma surveillante. Pour une fois, elle a été compréhensive, le décès d’une mère tout de même, c’était un motif sérieux d’absence, pas une gastro-entérite. En reposant le combiné je me suis demandé qui allait s’y coller à ma place : le service était plein et nous étions en sous-effectif chronique.

J’ai choisi un train pour le lendemain. Celui qui arrivait juste avant la cérémonie, pour ne pas perdre trop de temps. Le voyage a été rapide, mon voisin monté à Valence étant plutôt bavard, à la manière des gens du Sud avec cette façon enfantine de réfléchir tout haut et d’en faire profiter l’entourage. Au début, on s’agace, puis on écoute malgré soi. Impossible de ne pas prendre part, un tant soit peu, au monologue théâtral. J’ai donc ri comme mes voisins, de son accent et de ses reparties, j’ai remis à plus tard l’introspection.
Françoise m’attendait à la gare. L’enterrement était pour l’après-midi, elle m’a proposé d’aller manger vite fait quelque part, « entre sœurs ». Elle n’avait pas changé, elle affichait toujours ce regard supérieur et cet air méprisant quand elle posait les yeux sur moi. Je me sentais sa cadette, alors que j’étais son aînée de dix ans. J’ai décliné l’invitation, je ne voulais pas me retrouver en face d’elle, je n’avais rien à lui dire. Je préférais aller à mon hôtel, me reposer un peu. J’avais négocié de tout faire dans le même après-midi, pour pouvoir remonter dès le lendemain à Paris, je ne voulais pas moisir ici. Françoise a eu une moue agacée. « Tu pourrais faire un effort, maman n’est plus là maintenant. »
Juste un sandwich alors, et un verre de vin rouge pour m’anesthésier. Il m’aurait fallu un whisky, ou plutôt deux, pour que Françoise m’apparaisse inoffensive.
Il y avait un bar pas loin du funérarium, le patron faisait des croque-monsieur, j’en ai commandé un, puis un autre. Ce n’est pas que j’avais tellement faim, c’était pour avoir un alibi : mâcher m’empêchait de parler. J’ai lu dans les yeux de Françoise : tu ne vas pas en bouffer deux, tout de même ? Ça ne te coupe pas un peu l’appétit, la mort de maman ? Mais je savais aussi que je n’étais pas tout à fait objective, que je réglais des comptes dont elle n’était pas ma débitrice. J’ai eu, une fraction de seconde, une culpabilité immense de ne pas pouvoir poser ma main sur la sienne, de ne pas lui sourire. Elle a tenté de remuer l’enfance, quand nous jouions ensemble, je l’ai arrêtée net. Nous étions là pour enterrer notre mère, pas pour exhumer le passé. Elle a baissé la tête dans sa salade light et ne l’a plus relevée.
Au café, j’ai quand même eu droit au « Tu es dure, Palo ». Elle avait raison, j’étais dure avant de te connaître, Jacques, je n’avais de douceur que pour ma fille. Mon cœur était aride comme le désert de Gobi.

Au funérarium, je n’ai pas voulu voir ma mère. Je gardais d’elle un souvenir précis, une photo où elle posait avec mon père, dans sa jeunesse. Elle y était magnifique, blonde, mince, des yeux clairs, la coiffure un peu gaufrée de l’époque, une robe simple, blanche, très classe, une broche en or qui ressemblait à un scorpion. Elle avait ce sourire énigmatique, un peu triste, à la Mona Lisa. Je ne voulais pas sortir de cette image immobile où le temps s’était arrêté sur sa beauté, je ne voulais pas la voir vieille et morte.
Pour la cérémonie, il y avait quelques amis à elle, que je ne connaissais pas, j’ai été soulagée. Une femme est venue lire un petit texte sur « sa vie, son œuvre », et je me suis étonnée d’apprendre des choses. Elle avait eu une existence, bien sûr, en dehors de moi, et c’était comme si, naïvement, je le découvrais. Françoise a lu, elle aussi, son éloge funéraire. J’ai été surprise. C’était un beau texte, loin d’être cucul la praline. Elle décrivait toute la tendresse qu’elle avait eue pour Camille malgré sa dureté et la constance de son amour filial au-delà des difficultés. Elle avait résisté, alors que j’avais déserté. Quand elle est revenue s’asseoir, je me suis fendue d’un « tu as été parfaite ». J’ai même réussi à éviter le « comme toujours ». Moi aussi, j’ai dû la surprendre. Ses joues se sont teintées de rose.
À peine le temps de serrer quelques mains racornies, de boire le verre de l’amitié, et Françoise m’a embarquée dans sa belle Volvo pour aller chez le notaire.
Je m’attendais à voir un vieux croûton, avec des lunettes demi-lune. Mais c’était un homme plutôt jeune, dynamique, sérieux. On avait envie de lui faire confiance et il n’avait pas de problèmes de vue.
Camille m’avait laissé une lettre. Mes orteils se sont recroquevillés dans mes sandales, j’avais supposé qu’elle écrirait quelque chose, un truc terrible comme à son habitude où j’en prendrais plein la figure. Elle savait écrire, surtout pour me démonter : un mélange raffiné de douceur et de méchanceté. De quoi rendre schizophrène n’importe qui. À la fin, ses lettres, je ne les lisais plus, je mettais trop de temps pour m’en remettre. Je les rangeais dans une boîte en haut de mon armoire.
Pendant que le notaire parlait, je me demandais ce que j’allais en faire, maintenant, si j’allais avoir le courage de les lire un jour.

« Pour être tout à fait exact, plutôt qu’une lettre, votre mère vous a laissé un cahier. Elle a souhaité que vous l’ayez. Mais elle a demandé une faveur, une sorte de condition si vous voulez : que vous lisiez ce cahier dans les Cévennes, quand vous irez voir la maison qu’elle vous lègue.
— Une maison ? Dans les Cévennes ?… »
J’ai éclaté de rire.
« C’est une blague ? » J’ai tourné la tête vers Françoise : « Qu’est-ce que c’est que ces conneries ?! »
Françoise était aussi incrédule que moi, et plutôt vexée : depuis le temps qu’elle vivait avec Camille, celle-ci ne lui avait jamais parlé de cette maison. Le notaire m’a tendu une enveloppe, un gros trousseau de clefs, et une photo, celle d’une maison noire, avec des fenêtres fermées de lourds volets de bois.
« Votre mère avait prévu votre surprise, mais elle m’a dit que vous trouveriez les réponses à vos questions dans ce cahier.
— Et pour moi ? a demandé Françoise, a-t-elle laissé quelque chose ?
— Elle vous a laissé l’appartement dans lequel vous viviez avec elle, c’est un bel héritage. »
Françoise a baissé la tête. Elle était jalouse. Elle aurait voulu son cahier, elle imaginait qu’elle y aurait trouvé notre mère, tendre et gorgée de cette reconnaissance après laquelle elle courait en vain depuis tant d’années.
« Pourquoi veux-tu qu’elle t’en laisse un ? C’est à moi qu’elle doit expliquer les choses. C’est devant moi qu’elle doit se justifier de te léguer son immense appartement de Sète, alors que je n’ai que cette baraque au milieu de nulle part. »
Le notaire a continué pour apaiser la tension qui devenait palpable : la maison cévenole n’avait que très peu de valeur en l’état, certes, mais avec un peu de travaux de rénovation, je pouvais espérer la vendre un bon prix : la région avait un fort pouvoir touristique, les Anglais et les Néerlandais raffolaient de ce genre de bien, authentique, au sein d’un des rares parcs naturels habités. Je pouvais en tirer trois cent mille euros facilement, grâce aux nombreuses pièces, à la multitude de dépendances, aux trois hectares de châtaigniers en terrasse, adossés à la grosse bâtisse.
Il y avait aussi de l’argent sur des assurances-vie à mon nom, elle me laissait un certain pécule, consciente de la différence entre la valeur mobilière de ses biens.
« Et pour les meubles, la vaisselle ? a demandé Françoise.
— Tu prends tout. Je ne veux rien. Que des photos, et encore, seulement celles où je suis dessus. Tu peux les scanner ? Je te laisse les originaux.
— Tu ne veux pas un petit quelque chose d’elle ? Je ne sais pas, un meuble, un tableau…
— Je ne veux rien. Tu t’es occupée d’elle, c’est normal que cela te revienne. »
J’ai signé les papiers, je me moquais de tout, je voulais juste en finir. Je voulais partir, rentrer chez moi, aller me rouler en boule dans mon lit.
Françoise a proposé d’aller boire un café. Elle faisait durer, elle savait bien que c’était sûrement la dernière fois que je lui parlais. Camille morte, je ne voyais pas vraiment ce qui allait nous obliger à nous revoir, à l’avenir.
J’ai dit oui pour le café. J’aurais dû décliner.
« Tu ne veux pas essayer de l’appeler maman à présent ? Chaque fois que tu l’appelles Camille, j’ai l’impression que tu parles d’une étrangère. C’est ta mère, tout de même.
— C’est elle qui a toujours voulu que je l’appelle Camille et pas Maman, tu le sais bien. Elle trouvait que c’était plus flatteur, qu’elle avait un joli prénom qui valait la peine qu’on le prononce. Elle disait aussi que vu notre peu de différence d’âge nous pouvions passer pour deux sœurs.»
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J'avais pris mes décisions dans l’urgence, je me doutais que si je gardais un peu de raison, j'aurais fait marche arrière. Je m'étais jetée dans un tourbillon de démarches administratives pour pouvoir oublier la petite voix en moi qui me susurrait que j'étais folle. Disponibilité de l'hôpital, installation en tant qu'infirmière libérale, achat d’une voiture, vente de l’appartement. Pimpon avait été d'accord sur tout. Elle resterait à Paris pour ses études, je ne pouvais pas l’embarquer totalement dans ma folie, elle viendrait seulement aux vacances. Sans le savoir, elle était le cœur de la plus forte de mes angoisses: comment allais-je vivre sans elle? Mon Olympe, que je continuais à appeler du Pimpon de l'enfance, alors qu'elle était déjà une jeune femme. Bien sûr, je savais qu'un jour elle partirait, qu’il me faudrait trouver une solution pour combler le vide affectif qu’elle laisserait, mais je repoussais toujours cette éventualité. p. 42-43
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On ne perçoit pas consciemment comment certaines personnes vous manquent avant de les connaître, on devine juste, une fois qu’on les a rencontrées, qu’on ne pourra plus jamais vivre sans elles.
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Il régnait ce matin-là, comme à l'accoutumée, ce mélange délicat d'opposés climatiques qui caractérisent la région. Cette douceur maritime régulièrement assassinée d'une lame de froid montagnard, dès que les rayons du soleil disparaissent derrière le mur contre lequel vous marchez.
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Je ne suis qu’une simple femme. Une simple femme, qui n’aime que les héros. C’est la punition pour celles qui ont ce penchant : les héros meurent jeunes et les femmes qui les ont aimés vivent vieilles pour les pleurer encore plus longtemps.
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