Un thème abordé de longue date par notamment : Les chasses du Comte Zaroff de
Richard Connell 1924, et récemment par :
Chiens de sang de
Karine Giebel 2010. Car le domaine de la cruauté sauvage, gratuite, suit l'homme comme son ombre et ce depuis l'aube de l'humanité. Foin de l'altérité, de la compassion, de l'empathie, des mots. En effet pour l'homme rien de remplace et ne remplacera la folie de tuer, de l'odeur du sang, de traquer et de goûter la joie de l'hallali.
La difficile réinsertion des « Band of Brothers », certains y arrivent, d'autres pas. Comment passer ce cap, se fondre dans la masse de la société, ouvrir ses yeux dans les changements radicaux de celle-ci, pendant les séjours dans les pays lointains. , comment se réadapter ? Un grand corps, la Légion étrangère, Skender, après des missions dans l'ex-Yougoslavie, puis d'actions de mercenaires, va tomber dans un dénuement complet, et devenir un clochard ; la guerre ne lui a pas appris le courage mais que les hommes sont mortels !
Jusqu'où un homme dans cette situation peut-il aller, qui ou quoi pour le retenir du passage à l'acte ? Sa femme Manon et ses enfants, qu'il surveille de loin, la honte lui tenaillant les tripes. Une vie de regrets, d'absence d'avenir, de repères. Puis la rencontre fortuite de son meilleur camarade d'armée, Max ; hasard ou nécessité ? Max qui présente Skender à Madame, une riche veuve, à laquelle Max lui sert d'homme de protection. Une femme affligé d'un passé douloureux, dont le mari lui a donné le goût de la chasse ; et de fait, elle a chassé tous les gibiers, du plus petit au plus gros, au plus dangereux. Tout sauf l'homme !
Un triangle de personnages, qui va perdurer tout le long de cet ouvrage, avec ses inquiétudes, ses lâches abandons des valeurs humaines, de leurs honnêtetés d'êtres humains, des raisons de se tenir droit face à l'adversité, quelles que soient les répercussions...Un grand combat psychologique, pour Skender, avoir plus de courage pour vivre que pour mourir, vivre sans amour, sans espoir et bien sûr sans but. Pour Madame, un passé débuté dans l'immense pauvreté, pour des décennies plus tard être veuve et très riche ; et dont Skander, sera son bouc émissaire, sa victime expiatoire. Quant à Max, ne plus voir humilier son camarade, dans l'adversité, lui offrir une porte de sortie, mais malgré tout avec l'inexorable temps qui coule dans le sablier de la vie, la culpabilité le ronge... Dès lors pour ces protagonistes, l'action devient inéluctable, car pour eux, la vie ne vaut rien, si on n'est pas prêt à la perdre.
Avec «
Les tourmentés » sans doute une très bonne approche des sentiments, des tourments, qui dérangent quand on parle de la vie et peut-être de la mort. «
Lucas Belvaux » tisse un thriller sur ce que nous avons à gagner en gardant une posture d'honnêteté, de droiture, bref garder son honneur ; parfois plus difficile à mettre en oeuvre que de succomber aux tentations de ses pulsions.
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