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3,84

sur 376 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lucas Belvaux est parvenu à me tenir en apnée tout au long du récit. J'y suis allée complètement à l'aveugle avec ce livre que j'ai reçu dans le cadre du prix des librairies folio-télérama et quelle belle surprise. 

Je ne l'aurais peut-être pas choisi de moi-même et quel dommage ça aurait été car j'ai été scotchée. Je l'ai lu en deux jours. J'ai eu du mal à le lâcher. C'est un roman choral, nous plongeons dans la tête et dans les souvenirs de trois personnages ainsi que de certains proches et on en ressort pas indemne. 

Je n'ai pas vraiment envie de vous dévoiler l'intrigue. 
Sachez que c'est un roman qui tient en haleine, qui est très bien construit. Qu'on déteste, qu'on ne comprend pas toujours les personnages mais qu'on les aime aussi, qu'il nous énerve.

 Bref, j'avais vraiment envie de connaître la fin de l'histoire. C'est divertissant et en même temps, très instructif, je trouve, sur la nature humaine. 

Ah oui, j'allais oublier, c'est un premier roman et l'auteur est un cinéaste belge.

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Le premier roman du cinéaste Lucas Belvaux est un livre à plusieurs voix. Chaque chapitre fait avancer l'histoire en proposant la vision d'un personnage différent. Cette construction fait penser à de la littérature américaine mais il est agréable de constater l'absence des noms des personnages en tête des chapitres. C'est en lisant qu'on comprend de quelle voix il s'agit. Ainsi, chacun apparaît et prend forme. Cela suppose d'être à l'écoute des points de vue et des personnalités en présence. Progressivement, on voit l'étau se resserrer autour de Skender.
Au-delà de l'intrigue de cette chasse, l'auteur se concentre sur le temps qui s'écoule entre la proposition et sa mise en place. Ces quelques mois sont ceux d'un retour à la vie. Avec la mort comme dernière issue, Skender d'abord, et les autres par la suite, vont se prendre au jeu de la vie. Etre avec les autres, les écouter, se projeter, savourer l'instant présent… Tout cela prend une certaine saveur. On sent les personnages retrouver leur souffle. Skender et Max sortent peu à peu de leurs habitudes de soldat et de ce lien permanent avec la mort. Lucas Belvaux observent cela minutieusement, parfois en se perdant. La tension de l'intrigue, amplifiée par certains passages, se dilue avant l'arrivée de l'ex-femme de Skender et de leurs enfants. Quand le quotidien et la banalité des vies surgissent, alors le roman prend corps. Comme dans ses films, Lucas Belvaux est un observateur attentif des moments simples et des joies anodines, qu'on sait éphémères mais à l'origine de souvenirs inoubliables.
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Voilà une lecture que j'ai vécue comme une baignade en mer du Nord.
C'est fort tentant mais l'entrée dans l'eau est plutôt désagréable. Elle est agitée, pas bien chaude ni bien claire. On ne voit pas le fond, impossible de deviner ce qui s'y cache, ça fait un peu peur. Puis on s'habitue, et le bain devient un vrai plaisir même si des petits courants glacés viennent parfois le refroidir. Et finalement, on en sort réchauffé et ravi d'avoir passé un si bon moment.
Merci Marina53 de m'avoir incitée à me plonger dans les eaux troubles de ce roman aussi original que captivant.
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Skender n'est, aujourd'hui, plus que l'ombre de lui-même. Ancien légionnaire puis mercenaire, il a tué, pour son métier, de par le monde. Évidemment, ça laisse des traces. Qu'il a tenté d'effacer à coup d'alcool et de cachets. Son épouse, apeurée, craignant pour elle et leurs enfants, ne supportant plus l'homme qu'il est devenu, le renvoie chez sa mère. Skender s'est alors isolé dans une cabane dans un bois, loin des hommes et de sa famille, après un séjour en prison. Aujourd'hui, il vit comme un clochard... Max, son frère d'arme, lui, s'est inventé une nouvelle vie auprès de Madame. Homme à tout faire, chauffeur, garde du corps, il est à son service H24 et se plie à toutes ses volontés. Même à celle, la plus inattendue et amorale, d'une chasse à l'homme. Et ce gibier, Max l'a tout trouvé en la personne de Skender...

Skender n'a plus rien. Et n'est plus rien. Sa vie ne vaut plus rien non plus... Jusqu'au jour où Madame lui propose, pour 3 millions, d'être sa cible vivante. Et cette chasse à l'homme, inavouable, scandaleuse, cynique, qui se passera sur une réserve dans le nord de la Roumanie, Skender a 6 mois pour s'y préparer. Aussi bien physiquement que mentalement. Mais, avant cela, avec le premier million reçu, il va renouer avec sa femme, Manon, et ses deux garçons, Jordi et Dylan. N'oubliant jamais que Madame se prépare, non pas à l'affronter, mais à le tuer. de cela, il en est presque sûr, de même que Max. Et ce sont ces six mois avant le jour fatidique que Lucas Belvaux déroule gentiment, passant de l'un à l'autre personnage, se mettant dans leur peau, dévoilant leur âme et états d'âme. Chacun avec ses ressentis, ses doutes, ses renoncements, ses interrogations, ses rêves, ses craintes, ses espoirs, ses regrets, ses démons, son passé. Six mois haletants, oppressants au cours desquels la tension monte... jusqu'au dénouement inattendu.
Un premier roman habilement construit, remarquable de par ces personnages singuliers et cette ambiance lourde. Un roman sans ménagement...



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Un thème abordé de longue date par notamment : Les chasses du Comte Zaroff de Richard Connell 1924, et récemment par : Chiens de sang de Karine Giebel 2010. Car le domaine de la cruauté sauvage, gratuite, suit l'homme comme son ombre et ce depuis l'aube de l'humanité. Foin de l'altérité, de la compassion, de l'empathie, des mots. En effet pour l'homme rien de remplace et ne remplacera la folie de tuer, de l'odeur du sang, de traquer et de goûter la joie de l'hallali.

La difficile réinsertion des « Band of Brothers », certains y arrivent, d'autres pas. Comment passer ce cap, se fondre dans la masse de la société, ouvrir ses yeux dans les changements radicaux de celle-ci, pendant les séjours dans les pays lointains. , comment se réadapter ? Un grand corps, la Légion étrangère, Skender, après des missions dans l'ex-Yougoslavie, puis d'actions de mercenaires, va tomber dans un dénuement complet, et devenir un clochard ; la guerre ne lui a pas appris le courage mais que les hommes sont mortels !

Jusqu'où un homme dans cette situation peut-il aller, qui ou quoi pour le retenir du passage à l'acte ? Sa femme Manon et ses enfants, qu'il surveille de loin, la honte lui tenaillant les tripes. Une vie de regrets, d'absence d'avenir, de repères. Puis la rencontre fortuite de son meilleur camarade d'armée, Max ; hasard ou nécessité ? Max qui présente Skender à Madame, une riche veuve, à laquelle Max lui sert d'homme de protection. Une femme affligé d'un passé douloureux, dont le mari lui a donné le goût de la chasse ; et de fait, elle a chassé tous les gibiers, du plus petit au plus gros, au plus dangereux. Tout sauf l'homme !

Un triangle de personnages, qui va perdurer tout le long de cet ouvrage, avec ses inquiétudes, ses lâches abandons des valeurs humaines, de leurs honnêtetés d'êtres humains, des raisons de se tenir droit face à l'adversité, quelles que soient les répercussions...Un grand combat psychologique, pour Skender, avoir plus de courage pour vivre que pour mourir, vivre sans amour, sans espoir et bien sûr sans but. Pour Madame, un passé débuté dans l'immense pauvreté, pour des décennies plus tard être veuve et très riche ; et dont Skander, sera son bouc émissaire, sa victime expiatoire. Quant à Max, ne plus voir humilier son camarade, dans l'adversité, lui offrir une porte de sortie, mais malgré tout avec l'inexorable temps qui coule dans le sablier de la vie, la culpabilité le ronge... Dès lors pour ces protagonistes, l'action devient inéluctable, car pour eux, la vie ne vaut rien, si on n'est pas prêt à la perdre.

Avec « Les tourmentés » sans doute une très bonne approche des sentiments, des tourments, qui dérangent quand on parle de la vie et peut-être de la mort. « Lucas Belvaux » tisse un thriller sur ce que nous avons à gagner en gardant une posture d'honnêteté, de droiture, bref garder son honneur ; parfois plus difficile à mettre en oeuvre que de succomber aux tentations de ses pulsions.

Lien : https://bookslaurent.home.bl..
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Trois personnages tourmentés, l'un employé à plein temps d'une veuve passionnée de chasse, l'autre un ami clochardisé. Ces trois là vont organiser une chasse dont le gibier sera le clochard, lui-même volontaire selon un contrat qui devra se terminer par la mort.
Le récit est essentiellement réalisé de voix-off, de tous les concernés de ce pacte avec le diable.
C'est extrêmement noir. J'ai hésité à le terminer. Mais le récit est extraordinaire et la fin rebondissante.
A lire absolument dans un bon jour…
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Histoire surprenante et dérangeante.

Où l'on se demande tout au long de la lecture ce qui peut pousser une riche héritière à proposer à un homme de devenir la proie d'une étrange chasse
à l'homme.

Tension, interrogations et surprises, l'intrigue est menée d'une main de maître.

Un premier roman vraiment très convaincant.
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Skender a une chance de repartir entièrement à zéro dans sa vie, de quitter la rue, de retrouver la confiance de ses enfants et de sa femme et en plus de les mettre à l'abri du besoin pour toujours. ….mais au prix de sa propre vie.

Thriller psychologique qui tient en haleine du début à la fin et qui osculte l'âme humaine dans tous ses recoins ! le cinéaste Lucas Belvaux auteur de bons films sociétaux réussit son virage dans la littérature
Lien : http://www.baz-art.org/2024/..
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Les règles du jeu entre les protagonistes sont posées dès le début , et elles sont aussi terribles que (dites) inéluctables. Nous sommes happés par la perspective d'une redoutable traque, et tenus en haleine tout au long du récit, par le pacte passé entre deux anciens légionnaires passablement cabossés et une annamite se rêvant en diane chasseresse.
Cette traque, nous la vivons d'abord, imaginée, fantasmée par ses possibles acteurs, alors que les chapitres s'enchainent et déroulent un long murissement des consciences , une longue cicatrisation des âmes.
Ainsi l'aventure sera avant tout psychologique et l'on aura comme un goût de promesse non tenue , même si elle était monstrueuse .
La tactique est habile. On en ressort un peu douché tant l'auteur est arrivé à nous faire désirer, nous aussi , de vouloir triompher du mal en combattant, et ce, quel qu'en soit le prix.
C'est là , à mon sens, tout l'art et la force de ce roman.
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Une lecture avec des hauts et des bas.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Lucas Belvaux va rapidement dans le vif du sujet. En quelques brefs chapitres, les trois personnages principaux font leur entrée en scène.
Skender, vétéran de guerre, SDF, séparé de sa famille. Max, qui a fait plusieurs guerres avec Skender, aujourd'hui majordome de « Madame ». Les deux anciens amis se sont perdus de vue depuis une dizaine d'années.

Si après tout ce temps, Max renoue avec Skender c'est pour lui proposer un contrat avec Madame. Un pacte terrible, perturbant, totalement amoral, qui m'a fait craindre pour la suite du récit. Pas amatrice de récits qui prennent aux tripes, où le lecteur est maintenu sous tension dans une angoisse permanente, j'ai alors hésité à poursuivre ma lecture.

Et puis le récit, en se focalisant sur les six mois qui précèdent l'exécution du contrat, prend un virage plus centré sur les ressorts psychologiques. Reste une tension latente dans le récit à l'approche inexorable de l'échéance, mais l'analyse des tourments des personnages constitue le coeur du récit. Si j'ai suivi avec intérêt, parfois avec émotion, les points de vue de Skender et Max, j'ai eu plus de difficultés avec celui de Madame. Elle reste pour moi une énigme, et son pacte choquant, abject rend tout de même peu crédible toute cette histoire.

Le style vif et percutant de Lucas Belvaux ne s'embarrasse pas de fioritures. Un staccato de mots qui donne au récit un aspect fragmenté, souvent déroutant.

« Un métier comme un autre. On mourait sans gémir. On tuait sans frémir. Comme ça. Ni chaud ni froid. On en parlait le soir en jouant aux cartes, en buvant de la bière. Pas normal, ça. Ça laisse des traces. Pas tout de suite. Après. Longtemps après. Quand ceux qu'on a tués viennent nous parler la nuit. Les spectres. Ceux qui marchent en traînant leurs boyaux, la tête sous le bras, ou qui la cherchent sous nos lits et la réclament. C'est leur vengeance. Ils y ont droit. Normal. Et nos nuits durent plus longtemps que leur agonie. »

A mesure que le récit avance, le texte prend plus d'ampleur et devient plus fluide, plus agréable à lire. Les personnages restent indécis et la tension monte progressivement, avant une fin inattendue et sans doute un peu trop précipitée.
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