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sur 348 notes
Deux hommes, une femme, brisés par la vie. Ce sont les tourmentés du titre, de vrais tourmentés.

Skender, vétéran de la guerre de Yougoslavie, puis mercenaire un peu partout sur la planète, clochardisé à son retour à la vie civile, détruit par ce qu'il a vécu et qui l'éloigne de sa femme et ses deux enfants : «  Je suis sans contours. Sans peau ni rien entre le monde et moi qui me protège. Rien qui me tient. » Un homme mort qui ne sait plus s'il est capable d'accepter que l'amour est une force, jamais une faiblesse.

Max, son mentor frère d'armes, lui a retrouvé un sens à sa vie comme majordome auprès de Madame : « J'avais commencé à vider ma tête de ses cimetières, ouvrant tombe après tombe pour exhumer les souvenirs enfouis, cachés comme des cadavres honteux. Je m'en libérais peu à peu. Ma mémoire se remplissait d'absences. » Il doit sa métamorphose à Madame, et est prêt à accepter pour elle la malédiction qui pourrait.

Madame, veuve fortunée et oisive, férue de chasse et de molosses, isolée du monde dans sa riche demeure : « Mes haines passées ne sont pas mortes. Je les sens en moi chaque matin au creux de mes tripes. Elles grouillent. Vivaces. Vitales. Ma haine m'appartient. Elle n'appartient qu'à moi. Je suis seule à y avoir accès. Je lui tiens chaud, je la nourris, elle me le rend bien. Elle n'est pas de celles qui rongent ou qui consument, au contraire, elle me trempe comme l'eau froide durcit le métal chaud. Elle me tient debout. En vie. Libérée de l'amour. Pourquoi la nier, la renier, en avoir honte.»

Trois personnages reliés par un contrat cynique, amoral, monstrueux, passé à l'initiative de Madame prête à tout pour le réaliser, y compris à rejoindre « ceux qui jamais plus ne pourront oublier, condamnés à entendre les pleurs des mères suppliciées et des enfants fantômes, à les voir tourner autour d'eux (…) Elle aura beau se laver, se frotter, s'arracher la peau et les cheveux pour en ôter ce qui y colle, rien n'y fera. Son crime la rongera comme l'acide, la brûlera comme le napalm. Jusqu'aux os, à la moelle. »

A partir de ce terrifiant point de départ, Lucas Belvaux raconte les six mois qui précèdent l'exécution du contrat. Dans des chapitres brefs, il alterne les points de vue du trio, enrichis de quelques chapitres consacrés à l'ex-compagne de Skender et d'un de leur fils, autant de flux de pensée, même contradictoires, qui laissent beaucoup de place à l'imaginaire et à la projection.

L'intensité psychologique est telle qu'elle met le lecteur sous tension permanente. Aucune tranquillité d'esprit pour lui, tout aussi tourmenté que le personnages par les enjeux qui se jouent sous ses yeux, sous leurs yeux, poussé à réfléchir sur les zones d'ombre et la vulnérabilité de la condition humaine, sur les ressorts profonds du sens à donner à une vie. Chaque membre du trio semble avoir besoin d'un affrontement pour s'éprouver et affronter le legs traumatique de leur passé respectif.

Avec une maitrise impressionnante, Lucas Belvaux fait se télescoper les émotions des personnages jusqu'à la moelle de leur être. Et la collision est d'autant plus forte que leur évolution psychologique semble reconfigurer chapitre après chapitre l'intrigue, comme si l'auteur les laissait conduire la trame narrative. Même son écriture évolue pour accompagner les transformations intérieures des personnages. Au départ courtes et nerveuses, les phrases s'allongent, se déploient plus largement, lyriques mais jamais trop. Jusqu'à une fin - inattendue pour un roman si sombre - qui cueille le lecteur et le surprend.

Un premier roman puissant et inspiré.

Lu dans le cadre de la sélection 2023 des 68 Premières fois
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« Si t'as pas une Rolex avant 40 ans t'as raté ta vie ! » assénait Jacques Séguéla.

Monsieur a réussi puisqu'il possédait plus de montres que de jours dans une année jusqu'à ce stupide accident de chasse qui brise sa carrière et laisse une épouse éplorée … en apparences.
Madame est veuve, libre, heureuse et riche, pas seulement de montres luxueuses, mais s'ennuie.

Max, son garde du corps, la conduit, prépare les repas et sort les chiens à l'heure de la pisse.
Madame confie à Max le soin d'organiser une chasse à l'homme dans son domaine des Carpates.
Max recrute Skender, clochard depuis sa sortie de prison, et lui fait signer un contrat de travail qui le condamne à une mort probable, moyennant quelques millions.

Max et Skender sont « Des hommes irréguliers », tels que définis par Etienne de Montety, formés par la Légion Etrangère et aguerris sur les théâtres d'opérations du 1° REI. le sergent Max connait Skender, Yougoslave engagé en 1996.

Madame s'entraine avec Knol et Spartacus, un saint hubert et un berger allemand, deux redoutables chasseurs.
Skander s'équipe, s'entraine, et renoue, durant l'été, avec Manon, son ex, Jordi et Dylan, leurs jeunes enfants.

La rentrée scolaire approche et avec elle l'ouverture de la période de chasse. L'heure tourne. Les tourmentés sont face au destin qui sonne l'hallali …

Extraordinaire roman choral, où tour à tour, Skender, Max, Madame, Manon, Jordi et Dylan racontent leurs tourments, leurs espoirs, leurs rêves et leurs peurs. Puis leurs poursuites. L'auteur a le génie d'incarner chaque protagoniste avec son style propre et sa psychologie particulière, d'où une variété de regards croisés sur des réalités partagées mais affrontées différemment.

Ce premier roman de Lucas Delvaux place la barre très haut par son originalité, son rythme, son style, ses personnages … et surtout par son dénouement : « La vie. L'amour. La même chose ».
Un tourment prometteur qui apaise le lecteur.

PS : Des hommes irréguliers
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Un livre qui porte bien son titre : Les tourmentés. Ce sont eux:

Skender, l'homme vétéran qui n'est plus que l'ombre de lui-même à regarder de loin sa femme et ses deux enfants, il vit tel un clochard qui a tout perdu, jusqu'à l'estime de lui-même. Sale, l'âme noire, la faim au ventre, il n'a plus rien à perdre.

Puis il y a Max, un ami de la guerre de Skender accroché comme majordome à une richissime veuve. Il répond aux ordres de sa patronne lui vouant l'affection d'un homme solitaire que personne n'a jamais aimé. Alors il se donne, il obéit. Il assiste et corrobore.

C'est elle, Madame, qui est aux commandes de tout. Avec ses molosses à l'affut du sang. Elle, isolée dans son manoir, sans âme qui vive autour d'elle si ce n'est Max. Elle rumine, elle fulmine, ses tourments tournent à l'obsession. Son seul salut : la chasse.

Ces trois là vont se retrouver pour conclure un marché des plus cyniques. A compter de ce jour, leur vie ne sera plus la même.


Lucas Belvaux taille le portrait de trois tourmentés en fouillant chaque repli de l'âme humaine, il réveille les démons de chacun, leurs peurs ancestrales, leurs regrets. L'abject a ce quelque chose de fascinant que c'est cent pieds sous terre que l'homme retrouve son vrai visage, ses vicissitudes, ses rêveries d'adolescent. Sur une période de six mois, il alterne les monologues tourmentés de chaque protagoniste, Skender, Max, Madame mais aussi Manon (l'épouse) et les enfants. Pris dans la spirale de ce compte à rebours, je me surprend à haleter, à me sentir piégée par cette précision détaillant les tourments de chacun.


Roman noir où chaque émotion est sa place.
Roman psychologique où la tension est palpable.
Roman existentiel où les vérités ne sont jamais acquises.
Roman introspectif de vies incomplètes.
Roman surprenant inaugurant d'un final qui nous cueille dans un dernier soupir.


Premier roman d'un auteur belge que je vous recommande sans hésiter.
Lien : https://coccinelledeslivres...
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Un trio diabolique, une thème et des personnages originaux pour un roman que l'on lit sous tension dans la crainte du pire !

Trois personnages :

Skender, un ancien légionnaire clochardisé et par conséquent mis à l'écart par son ex et ses enfants.

Max, homme à tout faire au service de Madame, qui vit des rentes de son mari défunt.

Ce qu'elle va proposer à Skender, et que je ne dévoilerai pas pour maintenir le suspens, même si on l'apprend assez rapidement dans le roman, est une proposition d'une perversion totale. Elle peut le sortir du marasme de sa vie actuelle et mettre à l'abri de tout besoin matériel sa famille, contre un deal à la fois tentant pour l'ancien mercenaire mais terriblement risqué.

Tous les acteurs de cette histoire se livrent les uns après les autres, confiant leur crainte et leurs angoisses, revenant sur les drames du passé et sur le chemin qui les a menés à ce qu'ils sont aujourd'hui.

J'ai craint, et cela a ajouté à l'angoisse pendant la lecture, un scénario digne de Karine Giebel, gore jusque'à l'insoutenable. Mais il ne s'agit pas de ça. Ce qui est traité, ce sont les aléas d'une vie humaine, ballottée au gré des choix plus ou moins risqués qui se présentent. C'est aussi, à travers le personnage de Skender, le rôle fondamental de l'argent pour s'acheter une dignité.

L'étude psychologique des personnages est remarquable et donne sa densité au récit.

Si je devais mettre un petit bémol, c'est le style uniforme des chapitres, qui fait que l'on identifie le narrateur par la relation qui l'unit aux autres et non par une façon de narrer. le processus est volontaire, mais les premiers chapitres sont déroutants.

Premier roman très réussi pour son ambiance et ses personnages.
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Désolée mais je n'ai pas pu apprécier ce roman bien que je n'aie aucun doute sur la compétence de l'auteur. Si j'ai ressenti un début prometteur, j'ai vite déchanté, moi qui pensais me régaler d'un récit à couper le souffle, sorte de thriller, version téléréalité, ce qui à mon sens donnait le ton dès le départ, il n'en fut rien ! J'ai bien conscience que le problème vient de mon comportement de lectrice : j'ai besoin de serrer les dents, de m'engloutir dans le roman, de me pâmer avec les rebondissements, j'ai également besoin d'une action, même modérée… Et j'ai dû me plonger dans le mental de personnages avec leur personnalité, les connaissances qu'ils ont de la situation de Skender, notre héros, tantôt victime, tantôt battant, me confronter à une femme qui décide de tuer par caprice, par vengeance… contre qui ? Une Manon, ex épouse du héros, qui a bien des difficultés à se rendre compte de la situation du père de ses enfants, et pour cause. Jeu entre les personnages, complicités, règlement de compte, triste psychologie d'un ex légionnaire qui n'a plus rien à perdre…

J'ai trouvé tout cela long, très long, mais comme je n'aime pas abandonner les livres, je suis tout de même parvenue à la fin, une fin sans relief, peut-être apaisante.

Ne passez pas votre chemin pour autant, cela n'est que mon ressenti !
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Skender n'est, aujourd'hui, plus que l'ombre de lui-même. Ancien légionnaire puis mercenaire, il a tué, pour son métier, de par le monde. Évidemment, ça laisse des traces. Qu'il a tenté d'effacer à coup d'alcool et de cachets. Son épouse, apeurée, craignant pour elle et leurs enfants, ne supportant plus l'homme qu'il est devenu, le renvoie chez sa mère. Skender s'est alors isolé dans une cabane dans un bois, loin des hommes et de sa famille, après un séjour en prison. Aujourd'hui, il vit comme un clochard... Max, son frère d'arme, lui, s'est inventé une nouvelle vie auprès de Madame. Homme à tout faire, chauffeur, garde du corps, il est à son service H24 et se plie à toutes ses volontés. Même à celle, la plus inattendue et amorale, d'une chasse à l'homme. Et ce gibier, Max l'a tout trouvé en la personne de Skender...

Skender n'a plus rien. Et n'est plus rien. Sa vie ne vaut plus rien non plus... Jusqu'au jour où Madame lui propose, pour 3 millions, d'être sa cible vivante. Et cette chasse à l'homme, inavouable, scandaleuse, cynique, qui se passera sur une réserve dans le nord de la Roumanie, Skender a 6 mois pour s'y préparer. Aussi bien physiquement que mentalement. Mais, avant cela, avec le premier million reçu, il va renouer avec sa femme, Manon, et ses deux garçons, Jordi et Dylan. N'oubliant jamais que Madame se prépare, non pas à l'affronter, mais à le tuer. de cela, il en est presque sûr, de même que Max. Et ce sont ces six mois avant le jour fatidique que Lucas Belvaux déroule gentiment, passant de l'un à l'autre personnage, se mettant dans leur peau, dévoilant leur âme et états d'âme. Chacun avec ses ressentis, ses doutes, ses renoncements, ses interrogations, ses rêves, ses craintes, ses espoirs, ses regrets, ses démons, son passé. Six mois haletants, oppressants au cours desquels la tension monte... jusqu'au dénouement inattendu.
Un premier roman habilement construit, remarquable de par ces personnages singuliers et cette ambiance lourde. Un roman sans ménagement...



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Après dix ans, Skender et Max se retrouvent, et Max présente Skender à « Madame », qui propose à celui-ci un contrat très particulier.

Mais reprenons. Parmi les membres de ce trio infernal, nous avons :

- Skender, ancien légionnaire et mercenaire abîmé, traumatisé, incapable de reprendre sa vie de famille tranquille avec Manon et leurs deux enfants, et qui, en conséquence, devient SDF.

- Max, ancien mentor et chef du précédent dans toutes leurs missions, des plus propres au plus dégueulasses. Désormais homme à tout faire (à l'exception notable du plan charnel) de Madame.

- Madame, femme encore jeune, veuve d'un vieux type odieux et richissime, mort dans un accident de chasse. Oui oui, on a bien dit « accident ». Madame est elle-même grande amatrice de chasse, toutes armes et tous gibiers confondus, et avide de sensations fortes.

Evidemment, ce n'est pas par hasard que Max a retrouvé Skender, il savait parfaitement que celui-ci avait le profil idéal qui conviendrait à Madame. le contrat est donc conclu, en toute connaissance de cause par tous les protagonistes, et le compte à rebours est lancé jusqu'à la mise en oeuvre (l'exécution) de celui-ci, prévue six mois plus tard.

Difficile d'en raconter davantage, au risque de déflorer le suspense. On peut cependant dire que ce qui s'annonçait comme un thriller prend peu à peu des allures de roman psychologique, en plus d'être choral, où l'on se retrouve tour à tour dans la tête de chaque personnage, y compris celle de Manon et de Jordi, 11 ans, le fils aîné de Skender.

Chacun a ses doutes et ses questionnements, ses certitudes aussi, dont le lecteur omniscient sait évidemment qu'elles ne sont qu'une facette de la vérité, laquelle est elle-même mouvante au gré des circonstances.

Dans cette atmosphère floue, ambiguë, tendue, pleine de non-dits, l'auteur aborde les thèmes de la morale et de l'engagement, et des multiples liens qui tiennent les humains entre eux (amour, amitié, famille, loyauté, domination...).

Malgré quelques clichés (la vie idyllique à la campagne, les riches dépourvus d'états d'âme) et un style un peu lassant par ses phrases courtes, et monocorde (sauf Jordi) malgré la diversité de personnages qui s'expriment, « Les tourmentés » est un premier roman dense et fouillé psychologiquement, intéressant à découvrir.

En partenariat avec Alma Editeur via lecteurs.com
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Partie de chasse à l'homme

Pour écrire son premier roman, Lucas Belvaux a transformé un début de scénario en un suspense haletant. Cette chasse à l'homme très particulière est sans conteste l'une des belles surprises de cette rentrée.

Skender est un ancien légionnaire. Hanté par ses démons, il a été rejeté par sa femme erre dans la rue, proche de la clochardisation. Une situation qui l'empêche aussi de s'approcher de ses fils Jordi et Dylan, rongé par la honte.
Mais quand Max, un ancien frère d'armes, le retrouve et vient à son secours, tout change. En montant dans la limousine de son ami chauffeur, Skender se voit proposer par «Madame», la riche veuve qui emploie Max, une partie de chasse très particulière puisque c'est lui qui sera le gibier. Cette chasse à l'homme qui se déroulera dans un vaste domaine situé en Roumanie, lui permettra d'empocher trois millions. Cette somme lui permettrait d'offrir à sa famille confort et sécurité. Il accepte le marché d'autant que le premier million lui est versé à titre d'acompte.
Max est chargé de suivre Skender et de préparer la chasse, de lui assurer jusqu'au voyage en Roumanie une vie confortable, de l'aider dans sa préparation sportive. Avec un nouveau toit, une voiture de luxe et une garde-robe entièrement renouvelée, Skender peut se rapprocher de Manon et expliquer à son ex-femme qu'il pourra désormais lui verser une pension alimentaire.
Mieux encore, il part dans les Corbières pour trouver une propriété à leur offrir. Et il entend aller vite, car il ne sait s'il reviendra vivant de son périple roumain.
Lucas Belvaux a choisi le roman choral pour détailler ce suspense, offrant tour à tour la parole aux différents protagonistes. Madame, Max et Skender sont les seuls à connaître les clauses du contrat et les enjeux. C'est donc avec davantage de gravité qu'ils commentent leurs préparatifs. Manon quant à elle a du mal à croire au revirement de son ex-mari et à ce qui ressemble à une fortune miraculeuse. Mais au fil des jours sa carapace de méfiance et de douloureux souvenirs va se fissurer. Avec l'insouciance de leurs jeunes années, Dylan et Jordi vivent un conte de fées et s'enthousiasment jour après jour de leurs cadeaux, de la chaude présence de leur père à leurs côtés. Sans se douter une seconde que leur bonheur pourrait être bien éphémère.
Avec un sens certain de l'intrigue, Lucas Belvaux fait monter la tension, chapitre après chapitre. Madame ira-t-elle au bout de son projet? Max restera-t-il toujours son loyal serviteur? Skender va-t-il préférer la fuite au respect de sa part de contrat? Et si oui, réussira-t-il à sauver sa peau face à des chasseurs expérimentés et des chiens bien entraînés?
Des questions existentielles qui permettent au romancier de mettre en scène une large palette d'émotions et d'entraîner avec lui le lecteur, avide de connaître le dénouement de ce drame. Sans conteste, Lucas Belvaux entre en littérature par la grande porte!


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Il s'agit du premier roman du réalisateur belge Lucas Belvaux, mais pas le dernier j'espère, car qu'est-ce qu'il m'a plu ! Même s'il n'est pas présenté en tant que tel, ce livre se lit comme un véritable suspens ! le lecteur est tenu en haleine quant aux choix que feront le trio diabolique constitué de Skender, Max et Madame, risquant de les emmener dans les confins les plus sombres de leurs âmes.

Si vous trouvez que la quatrième de couverture n'en dit pas grand-chose et bien, je n'en rajouterai rien afin de ne pas risquer de vous gâcher le plaisir ! Cette lecture présente tant de qualités, qu'elle mérite d'être mise en lumière et bien plus que ce que je n'ai vu passer pour l'instant !

Tant l'ambiance que la psychologie précise et pertinente des personnages m'ont scotchée au récit. Par leurs failles respectives et au final leur humanité, ces protagonistes sont vraiment attachants et on ressent l'histoire comme s'il s'agissait de proches.

Coup de coeur du mois d'octobre, j'ai eu la chance de rencontrer l'auteur à l'occasion de la soirée d'inauguration du Salon du Livre de Wallonie qui s'est tenu début octobre à Mons. Il est aussi accessible et agréable que son livre, cela a été un très bon moment de partage.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Je dois le dire d'emblée : j'apprécie beaucoup le cinéaste Lucas Belvaux.
Ici il s'agit d'un trio de personnages : Skender, ex soldat revenu meurtri de combats aux quatre coins du monde, Max, ancien camarade de légion, aujourd'hui reconverti en majordome de « Madame », richissime héritière, étrange veuve pleine de mystères.

Commençons pas Skender. Il a combattu on ne sait où, mais son retour est loin d'être glorieux. Autrefois en couple avec Manon, deux garçons sont nés mais il les a peu connus. le retour à la vie civile est difficile, et la chute rapide. Encore un peu et il sera en voie de clochardisation.

Ensuite Max. Noir de peau. Ils se connus il y a longtemps, et le danger affronté en commun a créé des liens. Lui a trouvé un job en or. Servir auprès de « Madame », cette veuve sur qui il veille nuit et jour.

Et puis il y a cette femme, veuve d'un mari richissime, sans enfants, mais avec deux chiens puissants. Et une passion pour la chasse. Et qui, par l'entremise de Max qui va servir d'entremetteur, poursuit un projet complètement fou : organiser une chasse très spéciale, une chasse à l'homme. Un mois de traque avec elle et ses chiens, accompagné de Max, dans les Carpates. Un pacte du diable : s'il accepte, 3 millions pour lui. S'il en réchappe : la somme lui sera acquise. Mais s'il approche du viseur de « Madame », alors tant pis pour lui.
Et Skender accepte ce défi incroyable, prêt à jouer sa vie pour ce qui sera véritablement une chasse à l'homme au sens propre.

Lucas Belvaux conduit l'histoire à marche forcée. Quelques mois de préparation. Donnant la parole tour à tour à chacun des trois personnages, on assiste à la résurrection de Skender qui, rémunéré par « Madame » pendant cette période, reprend goût à la vie et cherche à combler le retard accumulé vis-à-vis de Manon et de ses deux garçons. Une maison dans les Corbières symbolisera ce retour en grâce d'un homme qui n'a plus du tout envie de mourir.

Mais qui des deux monstrueux personnages triomphera ? « Madame » réussira à accrocher le seul trophée à son tableau de chasse impressionnant ? Skender, puisant dans son expérience de combattant hors pair, déjouera-t-il les pièges des Carpates ? Et le fidèle Max, qui les a fait se rencontrer et qui a permis ce pacte du diable, de quel côté penchera-t-il ?On ne va divulgâcher la fin.

Mais le style de Lucas Belvaux ? Beaucoup de phrases courtes, un peu trop à mon goût (surtout après la lecture de « Proust, roman familial » de Lauren Murat).

Je remercie Masse critique pour m'avoir envoyer ce récit.
J'avais beaucoup apprécié la trilogie grenobloise de Lucas Belvaux. Filmer la même histoire, mais racontée selon trois points de vue différents, et selon trois ambiances différentes était une vraie réussite. « Les tourmentés » m'a fait penser au script original d'un film non tourné. Un scénario implacable, mais pas tout à fait un roman. Je suis restée un peu perplexe en le refermant, préférant me replonger dans les films de sa trilogie – sans rancune, Mr Belvaux.
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