Tandis que Mornay installait son programme d'aspiration du site Internet, Marion commanda des sushis.
Marion se présenta, ainsi que ses condoléances.
Lola avait envie de parler à son amie, mais surtout elle voulait une journée ennuyeuse. L'ennui lui semblait être devenu un luxe.
Ils voulaient juste voir du sang, il n'était pas question de justice ou de lutter contre le racisme. C'est une histoire vieille comme le monde. L'inquisition, les croisades, n'importe quelle guerre sainte, c'est pareil : les gens se cachent derrière des idéaux ou des valeurs morales qui leur permettent de bien dormir, alors qu'au fond, ce qu'ils veulent c'est faire souffrir les gens qu'ils n'aiment pas, puis aller se coucher avec la conscience tranquille, persuadés d'avoir œuvré pour le bien de l'humanité.
- Il n'y a a pas de Charon. Chaque bourreau est le Charon de sa victime. Je pensais que vous l'aviez compris. (...)
Y a de quoi être déçu, je vous comprends : aucun tueur en série ni autre psychopathe au mode opératoire diabolique. Il n'y a que des gens normaux, mais brisés, qui veulent se venger. Purement et simplement. Et qui utilisent Internet pour pousser leur tortionnaire à se suicider. C'est aussi simple que ça. (p.439)
Il y avait dans l'histoire qu'Isabelle Trabelsi venait de raconter quelque chose de similaire : une organisation froide, administrative, parfaitement huilée, au service de la mort. C'était certes à une autre échelle, mais cela faisait tout de même froid dans le dos. (p.416)
"Les gens qui se suicident ne veulent pas qu'on les plaigne, ils veulent qu'on culpabilise de n'avoir pas su les plaindre." (p.330)
Une des plus importantes leçons de programmation qu'il avait reçues était que la plupart des problèmes d'ordinateur trouvaient leur origine entre le clavier et le fauteuil de l'utilisateur. (p.313)
Il avait appris il y a bien longtemps qu'une chaîne est aussi solide que son plus faible maillon. (p.313)
Elle avait fini, quelques jours plus tard, lorsqu'elle se sentait mieux, par aller porter plainte au commissariat pour harcèlement et "revenge porn", non pas, selon ses propres dires, dans le but de faire arrêter qui que ce soit, mais plus pour se reconnaître elle-même comme la victime d'une situation qui avait failli lui coûter la vie et dont il fallait désormais sortir. (p.264)