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Critique de MarianneL


La vie de Rachel Waring, vieille fille quadragénaire, prend un cours nouveau lorsqu'elle reçoit l'héritage inattendu d'une grand-tante oubliée ; après la visite de la maison de cette tante à Bristol, dont elle s'éprend instantanément, elle démissionne de son travail d'employée à Londres pour y emménager.
Quittant une vie londonienne grise, partagée avec une colocataire acariâtre et cynique, elle se lance dans une existence légère, où elle se voit évoluer, guillerette et optimiste, laissant libre cours à sa créativité pour aménager sa maison, lier connaissance et prodiguer ses conseils à tous ceux qu'elle croise, se racontant des histoires et se représentant elle-même en héroïne, émaillant ses actes et paroles de chansons, extraits d'opérette et poèmes populaires britanniques qui célèbrent l'amour.

«La vie rêvée de Rachel Waring» de Stephen Benatar publié en Angleterre en 1982 (traduction française de Christel Paris aux Éditions le Tripode, 2014) est un roman d'une habileté surprenante, car l'auteur – masculin - réussit à brosser un portrait parfaitement convaincant et à nous faire percevoir, de l'intérieur des pensées de Rachel Waring, combien cette femme, en réalité pathétiquement solitaire et glissant vers la folie, a des pensées non fiables et un comportement totalement incongru. John Carey souligne dans sa préface que Rachel est «la reine de l'erreur d'interprétation», et de fait elle se trompe sans doute sur la signification de toutes les interactions avec les autres, et en particulier si l'autre est un homme, pays inexploré et abîme de fantasmes, et attache une valeur affective démesurée à toutes ses relations.

Toujours vu de l'intérieur, le roman progresse comme une faille qui peu à peu se creuse entre le monde intérieur de Rachel Waring et l'extérieur, chronique remarquablement subtile d'une folie et d'une catastrophe annoncées.
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