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3,24

sur 60 notes
A 47 ans, on ne peut pas dire que la vie de Rachel Waring soit franchement exaltante… Célibataire depuis toujours, elle vit en colocation avec Sylvia, dans un petit appartement londonien, exerce un travail purement alimentaire et semble avoir fait une croix sur ses rêves. Jusqu'au jour où elle hérite d'une maison ancienne à Brighton, laissée par une vieille tante à moitié folle, avec laquelle elle n'avait plus aucun contact. Dès lors, Rachel quitte tout pour s'installer dans sa nouvelle demeure, voyant dans ce déménagement l'occasion rêvée d'un nouveau départ dans la vie et le début d'aventures trépidantes…


Rachel Waring fait partie de ses héroïnes romantiques, à la façon d'Emma Bovary, qui rêvent leur vie au lieu de la vivre. Plutôt que de nous livrer un portrait distancié de son personnage, Stephen Benatar laisse à Rachel la maîtrise totale de la narration. Ainsi, elle partage avec nous sa propre perception du monde, faite de déceptions mais aussi, et surtout, d'enchantements. Une proximité qui nous permet de saisir tout de suite la fragilité et la délicatesse du personnage, nous le rendant très vite attachant.


Si, au début du roman, Rachel apparaît comme une vieille fille plutôt fade, passionnée de comédies musicales et d'histoires à l'eau de rose, dignes de romans Harlequin, elle se métamorphose véritablement après son emménagement à Brighton. Les rancoeurs du passé semblent envolées au profit de perspectives nouvelles, faites de rencontres et du projet d'écrire un livre. Dès lors, Rachel se rêve le centre d'intérêt de Brighton, courtisée par les hommes, jalousée par les femmes, elle décide de se consacrer à l'art et à l'amour et de partager avec tous sa vision optimiste de la vie.


Commence à naître un malaise chez le lecteur qui sent un décalage entre le récit tel qui nous est raconté par Rachel, et sa réalité… Celle-ci interprète chaque évènement, chaque réaction, à son avantage, idéalisant, transformant la vérité en quelque chose de meilleur et n'hésitant pas pour cela à nous donner des justifications pour le moins invraisemblables… Des réactions et des raisonnements de plus en plus fantasques qui nous plongent progressivement au coeur de la folie douce de Rachel et font ressortir toute la dimension pathétique du personnage…


Que dire de plus pour vous donner envie de lire « La vie rêvée de Rachel », si ce n'est qu'il s'agit d'un roman magistral, qui s'immisce dans votre vie et vous marque durablement. Stephen Benatar fait preuve d'un talent remarquable pour se glisser avec autant de justesse dans la peau d'une femme, une de ces héroïnes ordinaires qui, par certains côtés, nous ressemble. Difficile alors de ne pas être touché par son sort… Il décrit avec un réalisme étonnant cette bascule de la folie douce vers une folie totale, laissant le lecteur impuissant, presque abasourdi face à une telle issue. Un roman magnifique qui, sous son apparente douceur, vous bouscule, vous remue et vous laisse un véritable sentiment de malaise. A découvrir absolument !


Et pour faire durer le plaisir de lecture, n'hésitez pas à écouter en parallèle la playlist de Rachel compilée sur le site du Tripode : http://le-tripode.net/livre/stephen-benatar/la-vie-revee-de-rachel-waring
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Que j'étais heureuse de quitter Londres, mon travail minable et mal payé, ma chambre partagée avec une colocataire qui fumait comme un pompier, jurait comme un charretier et que j'avais de plus en plus de mal à supporter.
J'allais m'installer dans une grande maison léguée par ma tante dans la charmante ville de Bristol.
Que d'excitation ce changement provoquait en moi, presque au point de me mettre la tête et les idées sens dessus-dessous. Mais je n'étais pas au bout de mes surprises ! J'allais faire de belles connaissances, le pharmacien, un bien bel homme, mon jardinier aussi me faisait fantasmer !
Et puis, j'ai rencontré l'amour, l'amour passion !
Et moi, Rachel Waring je fus enfin heureuse !

Dans ce livre bouleversant nous découvrons une femme de 47 ans qui rêve sa vie ou qui vit ses rêves et sombre lentement dans une douce folie.
L'originalité de ce roman tient dans le fait que c'est Rachel qui raconte ses aventures et que nous, lecteurs, sommes d'abord souriants et charmés par son excentricité, mais aussi de plus en plus inquiets pour elle.
Rachel Waring fait partie de ces héroïnes qui trouvent leur place dans un coin de notre mémoire pour ne plus en bouger.
Une lecture magnifique, vous l'aurez compris. A découvrir absolument.
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Reçu dans le cadre de l'opération Masse critique, je remercie vivement Babelio et les éditions le Tripode pour cette très belle découverte.
La couverture et le format du livre m'ont beaucoup plu.
Par contre, ayant reçu un jeu d'épreuves, j'ai constaté un grand nombre de fautes non corrigées et je reconnais que cela m'a agacé : entre les verbes mal conjugués, les mots au pluriel sans « s » à la fin et les mots manquants en plein milieu d'une phrase…
L'écriture par contre est toute douce, à l'image de Rachel, elle coule, délicate et impétueuse à la fois et j'ai dévoré le roman.

Rachel Waring est une femme approchant la cinquantaine. Elle a une vie terriblement tranquille, elle travaille à Londres et partage un appartement en colocation avec une amie, rien n'est trépidant et cela semble lui convenir, jusqu'à ce qu'elle hérite soudain de la maison d'une tante.

Dès lors, son quotidien va basculer. Elle réalise alors que sa vie ne correspond pas du tout à ce qu'elle en attendait. Pour la première fois, elle semble se réveiller, elle va agir et prendre des décisions, elle va enfin devenir maîtresse de son existence.
Elle va faire des choix et s'épanouir, elle va rencontrer des tas de gens nouveaux et décider de mener une vie pleine de joie et de loisirs. De vieille fille coincée, elle va se transformer en femme accomplie, volontaire et sensuelle.

Mais où est exactement la frontière entre bousculer les convenances et aller trop loin ?
Ce roman nous montre comment Rachel va peu à peu apprivoiser sa liberté jusqu'à peut-être dépasser les bornes de la normalité.
Cette lente mais inexorable chute vers la folie m'a touché et je me suis sentie bien seule au moment de laisser Rachel lors des dernières pages.


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Belle et surprenante Rachel...Encore vierge à l'approche de la cinquantaine et , selon elle, terriblement séduisante. Installée à la campagne de Bristol dans un hôtel hérité de sa grand tante, elle se lie rapidement avec son entourage, tant elle est sociable, optimiste, et gaie. Et puis elle achète un tableau représentant, l'ancien propriétaire de la maison. Une analyse psychologique bouleversante, mais je n'ai pas réussi à m'attacher à cette drôle de femme.
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La vie de Rachel Waring, vieille fille quadragénaire, prend un cours nouveau lorsqu'elle reçoit l'héritage inattendu d'une grand-tante oubliée ; après la visite de la maison de cette tante à Bristol, dont elle s'éprend instantanément, elle démissionne de son travail d'employée à Londres pour y emménager.
Quittant une vie londonienne grise, partagée avec une colocataire acariâtre et cynique, elle se lance dans une existence légère, où elle se voit évoluer, guillerette et optimiste, laissant libre cours à sa créativité pour aménager sa maison, lier connaissance et prodiguer ses conseils à tous ceux qu'elle croise, se racontant des histoires et se représentant elle-même en héroïne, émaillant ses actes et paroles de chansons, extraits d'opérette et poèmes populaires britanniques qui célèbrent l'amour.

«La vie rêvée de Rachel Waring» de Stephen Benatar publié en Angleterre en 1982 (traduction française de Christel Paris aux Éditions le Tripode, 2014) est un roman d'une habileté surprenante, car l'auteur – masculin - réussit à brosser un portrait parfaitement convaincant et à nous faire percevoir, de l'intérieur des pensées de Rachel Waring, combien cette femme, en réalité pathétiquement solitaire et glissant vers la folie, a des pensées non fiables et un comportement totalement incongru. John Carey souligne dans sa préface que Rachel est «la reine de l'erreur d'interprétation», et de fait elle se trompe sans doute sur la signification de toutes les interactions avec les autres, et en particulier si l'autre est un homme, pays inexploré et abîme de fantasmes, et attache une valeur affective démesurée à toutes ses relations.

Toujours vu de l'intérieur, le roman progresse comme une faille qui peu à peu se creuse entre le monde intérieur de Rachel Waring et l'extérieur, chronique remarquablement subtile d'une folie et d'une catastrophe annoncées.
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Rachel approchant la cinquantaine quitte tout pour s'installer dans une maison à la campagne qu'elle hérite de sa tante. Peu à peu sa vie bascule avec la rencontre des villageois et d'un certain monsieur... Elle sombre petit à petit dans la folie.
Une histoire très bien contée et saisissante.
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A quarante sept ans Rachel Waring largue les amarres ! En visitant la belle demeure georgienne dont elle vient d'hériter, c'est le coup de foudre. La maison lui parle, elle s'y sent immédiatement comme chez elle. Elle , si raisonnable d'habitude est prise d'un coup de folie: elle quitte son emploi et sa morne vie londonienne pour s'installer à Bristol. Elle vivra de ses économies , demandera au besoin les allocations de chômage, elle s'en fiche . Elle qui n'a jamais vécu seule rêve d' être enfin libre pour devenir une autre femme., une femme " épatante". C'est donc pleine d'un enthousiasme débordant que Rachel fait la connaissance de ses nouveaux concitoyens. le pharmacien, le pasteur et le jardinier sont des hommes bien séduisants et Rachel qui n'a jamais connu l'amour se met à fantasmer.... Elle essaie de nouer des relations mais ses réactions ne sont jamais adaptées à la situation. Ses actes et ses paroles ne correspondent pas à ce que l'on attend d'elle. Son comportement qui paraît d'abord légèrement étrange, un peu inadapté, devient franchement inquiétant. On se demande si les faits relatés par Rachel sont réels ou imaginaires. Que se passe-t-il dans sa tête?
Amateurs de bluettes sentimentales, passez votre chemin car Stephen Benatar nous offre là une comédie assez sombre Ce récit où chaque événement est filtré par l'esprit de Rachel est teinté de cruauté et d'humour noir. On ne sait pas si on doit rire ou s'attrister des absurdités de Rachel mais on ne peut pas s'empêcher d'être gêné pour elle quand elle dit à voix haute ce qu'elle devrait penser tout bas. Ou quand elle se comporte n'importe comment, comme quand elle déboule à la pharmacie juste pour tonitruer " badebas !".
Rachel qui au début du roman paraît antipathique tant elle semble rigide et égoïste finit par émouvoir en dévoilant petit à petit ses failles et sa fragilité. Le lecteur ne peut que s'attacher à cette femme qui se veut "épatante" mais pour qui la vie dont elle rêvait va virer au cauchemar.

J'ai lu ce roman dans le cadre d'une diffusion masse critique et je remercie vivement Babelio et les éditions Tripode pour cette très, très belle découverte.
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Rachel Waring, célibataire la cinquantaine, probablement vierge, est une femme frustrée par la vie terne qui est la sienne. Depuis toute petite, elle vit dans un autre monde, se raconte des histoires, comme ces 7 images épinglées sur le mur de sa chambre d'enfant qui lui servaient de base à son envol vers un monde imaginaire et rêvé.
Un jour, par la grâce d'un héritage, elle se retrouve propriétaire d'une maison à Bristol. Maison délabrée pour laquelle elle quitte boulot, vie monotone, pour combler un manque. Or, plaquant tout, elle n'a plus ni contraintes sociales, ni horaires, ni, surtout, de barrières à son imagination. C'est le début d'une nouvelle existence où elle va se réinventer une vie. Auprès des autres, elle passera d'épatante et adorable, à originale, puis excentrique, puis fofolle, puis un brin dérangée pour arriver à la folie pure.
La force de ce livre ? Suivre le cheminement des pensées de Rachel « intra-muros », en direct du cerveau de Rachel Waring. N'ayant que son cheminement de pensée, aucun autre point de vue, j'ai suivi la montée en puissance de sa folie. La barrière est définitivement franchie lorsqu'elle tombe amoureuse d'Horatio, premier propriétaire de la maison, mort il y a des lustres.
Dans sa vie, qu'elle est la part de véracité, qu'elle est la part d'imaginaire ? Il n'y a plus la barrière de la bienséance, elle dit tout haut ce qu'elle pense tout bas. J'ai lu ce livre du fond de ma grippe où la fièvre m'embarquait sur son nuage. Tout se mélangeait, alors je n'ai plus tenté de démêler le vrai du faux, j'ai accompagné Rachel jusqu'au bout en l'écoutant fredonner les chansons qui ont bercé sa vie.
Suivre Rachel dans son cheminement vers la folie n'est pas plombant, tant elle a décidé d'être optimiste, drôle, avec beaucoup de ponctuations musicales de son époque. J'ai trouvé ce livre plutôt cocasse, teinté d'humour noir, de douceur, d'ironie. Aucune fausse note, Stephen Benatar et la bonne traduction de Christel Paris nous donnent à lire une Rachel vivante, aimante et touchante. Pourtant, oui ce livre est dérangeant, tant il est perturbant de suivre la montée de la folie de Rachel, même si cela se fait dans la joie et la bonne humeur.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Affreusement drôle ou magnifiquement triste ?

Rachel Waring, timide célibataire de presque 50 ans est heureuse. Sortie de nulle part, une grand-tante vient de lui léguer un hôtel particulier à Bristol. Elle abandonne son ancienne vie Londonienne sans tarder, décide de tout changer, de devenir la personne qu'elle aurait dû être, la personne de ses rêves.
Terminé son travail administratif ennuyeux, sa garde-robe plan-plan, sa colocataire sarcastique qui fume cigarette sur cigarette. Elle vivra comme une femme vouée aux loisirs, à la beauté, à la créativité et à l'amour. Une fois installée dans son nouveau logis, Rachel plante un jardin, refait sa garde-robe, flirte, commence à écrire un roman, dépense ses économies et impressionne tous ceux qu'elle rencontre par son extraordinaire optimisme.

Tout le roman est raconté par Rachel, on est dans sa tête, on regarde le monde à travers ses yeux. On la voit se transformer en gentille excentrique. Jusque-là tout va bien…
Mais petit à petit on se demande si tout cela est vrai. Coincé dans sa tête le lecteur ne sait plus distinguer ce qui relève du délire de ce qui est la réalité. Ses réactions sont de plus en plus fantasques, ses relations aux autres étranges, ses dialogues intérieurs irrationnels.. On oscille entre comédie et tragédie. Rachel est en train de glisser.

C'est la description la plus brillante d'une personne succombant lentement à la démence jamais lu. On se rend compte à quel point tout est normal pour Rachel et à quel point la situation est horriblement inconfortable pour l'entourage.
Le génie de ce livre est double: premièrement, dans le maintien d'un monologue intérieur terriblement singulier, complété par des bribes de chansons désuètes et par l'apparition de personnages réels ou fictifs, et deuxièmement par le processus de dégénérescence qui semble programmé tel un piège qui se referme sur notre héroïne.

Pour lire ce roman, il faut accepter de se laisser porter, aimer les digressions narratives mais surtout ne pas chercher à comprendre.
Brillant, séduisant, parfois hilarant, dérangeant, ce roman est fou.
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Chère Madame Rachel Waring,

A l'instar d'une chanson populaire bien connue mais que, vu votre âge légèrement avancé et vos goûts musicaux, vous n'aurez certainement jamais entendue, je dois vous faire remarquer à quel point mettre du pain sur son balcon pour attirer oiseaux et pigeons peut être dangereux ! Vivre sa propre vie par procuration, que ce soit devant son poste de télévision ou devant un portrait en pied n'arrange rien à la situation des vieilles Catherinette…

Vous saurez me rétorquer, j'en suis certaine, que vous ne faites point grand cas du qu'en dira-t-on et que mes désidératas de femme du futur ne vous touchent que de loin…

J'en suis fort aise, Madame, sachez néanmoins à quel point votre bovarysme m'aura incommodée, sachant qu'une certaine Emma, l'avait déjà expérimenté bien avant vous et avec, je me dois de vous le faire remarquer, bien plus de panache et d'ingéniosité !

Ma franchise, je n'en doute point, ne saura vous froisser le moins du monde et vous trouverez très vite les moyens de retourner à votre avantage cette missive, un peu dure, je vous l'accorde. Je m'en vais donc me retirer loin de vos préoccupations oniriques qui ont été, pour ma part, d'un ennui mortel et, qui sait, nos chemins se croiseront peut-être à nouveau dans quelques siècles, lorsque vous vous serez donné le temps et l'occasion de terminer cette inutile biographie insipide.

Bien cordialement,
Sultanne

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