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Critique de BazaR


Médaille d'or.

Parmi les comics, j'ai toujours eu un faible pour les histoires de mutants. Parce qu'elles ont pour assise un problème de société éternel : le problème de la différence. Ces êtres ont vu le hasard génétique les doter de dons incroyables qui les mettent « à part » de la société des hommes. Ces derniers ressentent le danger potentiel qu'ils représentent. Dès lors trois camps se créent mécaniquement : les humains extrémistes qui veulent éradiquer les mutants, les mutants extrémistes qui veulent supplanter les humains, et les modérés des deux groupes qui pensent que la vie en commun est possible.
Toutes les histoires de mutants qui comptent développent les interactions entre ces trois camps. A noter que les super-héros non-mutants se classent dans les catégories humaines (ce que j'ai toujours trouvé un peu curieux, mais riche en dramatique)

« House of M » commence par la victoire du second camp. Wanda, la Sorcière Rouge, dont les dons bizarres ont longtemps été sous-estimés, voit son potentiel se développer au point qu'elle est capable de faire plier la réalité à ses rêves. Une armada de super-héros, mutants et non-mutants, s'alerte et décide de la neutraliser ; le sens de ce mot différant selon la personne : pour Wolverine, il faut la tuer, pour Captain America il faut trouver une solution morale.
Mais l'alerte est trop tardive. Wanda est poussée à rêver d'un monde où les mutants dominent en nombre et sont aux commandes des peuples, les humains ne représentant qu'une minorité en déliquescence. Mais comme elle a une bonne âme, chaque être est placé dans une situation de bonheur optimal. Par exemple Peter Parker est marié à Gwen Stacy et ils ont deux beaux gamins.
La création est cependant imparfaite, plus exactement elle est le fruit du conscient mais aussi de l'inconscient de la jeune femme. Et cet inconscient place quelques graines qui refuseront cette réalité et germeront vers une révolte, une volonté de revenir au « vrai » monde.

L'histoire est magnifique. Les combats sont véritablement de second ordre et c'est ce nouveau monde si différent, la psychologie des personnages et leurs interactions qui se révèlent fascinants. Malgré la foule de héros présente, nombreux sont ceux à avoir leur « instant ». Captain America est moraliste à souhait ; pourtant il n'hésite pas à sacrifier le principe démocratique du droit de vote pour imposer sa vision éthique (« on ne tue personne »). Wolverine et Emma Frost sont pragmatiques ; pour eux la fin peut justifier les moyens. Cyclope brille en tacticien de bataille. Stephen Strange est, comme souvent, suiveur et pas leader (cela me désole) mais ses capacités en font le seul capable de discuter avec Wanda qui est le personnage pivot de cette histoire. Quant à Spider Man, il est comme toujours dans les groupes importants ramené au rôle du rigolo de service (cela aussi m'attriste). Mais le moment où lui reviennent ses souvenirs de la « vraie » réalité, alors qu'il doit abandonner Gwen et ses enfants, est un morceau d'anthologie.

Un récit puissant, au niveau de « Crise d'identité » de DC Comics. Je remercie profondément Pavlik qui m'a incité à me lancer et Presence qui a fini de me convaincre. Mais il ne sont pas quittes. Il vont maintenant devoir me dire s'il existe des albums qui relatent :
- Comment on en est arrivé là.
-- L'histoire de la ville de mutants Genosha.
-- Ce qui se passe après.
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